Lance Armstrong, le champion déchu de tous ses titres pour dopage, a choisi de parler. L'ancien cycliste, muré dans le silence depuis sa radiation de toutes compétitions et la perte de tous ses titres, sera l'invité, le jeudi 17 janvier, de l'émission de la célèbre animatrice et productrice américaine Oprah Winfrey, pour un entretien de quatre-vingt-dix minutes, qui abordera les accusations de dopage "sans concession", ainsi que se réjouit la chaine dans son communiqué. L'entretien se déroulera chez le sportif, à Austin, au Texas, et sera "la première intervention publique du septuple vainqueur du Tour de France depuis la radiation de tout son palmarès", affirme la chaîne.

L'annonce de cet entretien intervient le jour même où Travis Tygart, le directeur de l'Agence américaine antidopage (Usada), a révélé que le cycliste aurait tenté en 2004 de faire une donation de l'ordre de 250 000 dollars (191 000 euros) à l'Usada. Lors du programme télévisé "60 minutes" de CBS, Tygart a confié sa "stupéfaction" lorsque l'un des représentants du coureur texan a proposé de faire un important don à l'Usada. J'étais estomaqué. C'était un véritable confit d'intérêts pour l'Usada. Nous avons aussitôt rejeté l'offre", a-t-il dit. Ce type de cadeau empoisonné n'avait pas rebouté l'Union cycliste internationale (UCI), laquelle a reçu, en 2005, un don de 100 000 dollars, émanant de Lanc Armstrong, et destiné selon le directeur de l'UCI au "développement du cyclisme". L'UCI avait alors nié tout conflit d'intérêt tout en reconnaissant devoir être très prudente sur toute donation faite par un coureur en activité.
Travis Tygart compare Armstrong et son groupe de médecins, d'entraîneurs et de coureurs à une "mafia" qui cache ses secrets pendant des années et procède par intimidation pour réduire au silence les cyclistes qui veulent parler. L'avocat d'Armstrong a nié la véracité de cette dernière révélation. "Rien n'est vrai dans cette histoire, a déclaré Tim Herman au journal USA Today. C'est la première fois que Lance entend ça. Il n'a jamais fait un tel don ou une telle tentative."
"RIEN N'EST VRAI"
Le cycliste, 41 ans depuis décembre, aurait confié à des proches et des acteurs de la lutte antidopage qu'il songeait à avouer publiquement ses fautes pour obtenir la levée par les autorités antidopage de sa radiation à vie prononcée cet automne. Une sanction qui lui interdit notamment de participer à la moindre compétition de triathlon, le sport de sa jeunesse, dans lequel il s'était replongé avec succès après l'arrêt de sa carrière cycliste. Le New York Times affirmait vendredi que le Texan aurait notamment discuté avec Travis Tygart, le président de l'Usada, et chercherait à rencontrer David Howman, le président de l'Agence mondiale antidopage.