Marseille: Un braqueur de 17 ans blessé par un buraliste

Créé le 30/09/2013 à 08h54 -- Mis à jour le 30/09/2013 à 17h15

Marseille, rue Enco de Botte (12ème). Un homme a été blessé gravevement tandis qu'il braquait un bar-tabac. Un buraliste aurait ouvert le feu avec un fusil P. MAGNIEN / 20 MINUTES

FAITS DIVERS - L'homme a ouvert le feu à coups de gomme-cogne et a été placé en garde à vue...

L'employé d'un bureau de tabac des quartiers sud de Marseille a été placé en garde à vue ce lundi matin, après avoir blessé avec un gomme-cogne l'un des trois malfaiteurs cagoulés et armés qui tentaient de le braquer, a-t-on appris de source proche de l'enquête, confirmant une information de La Provence.
Le commerçant, qui avait déjà été attaqué il y a deux mois, a tiré à trois reprises avec un fusil à pompe chargé de gomme et non pas de cartouches classiques, blessant légèrement à la jambe l'un des hommes cagoulés. Le blessé, âgé de 17 ans et «connu de la police», a été interpellé. Son état n'inspirait «aucune inquiétude», a précisé la même source.
«Ouvrir avec un gilet par-balles?»

Selon les informations reccueillies par 20 Minutes, le propriétaire de ce bureau de tabac avait installé un sas de sécurité, pour un coût de 5.000€. Le père du gérant de ce tabac, Jean-Luc, s'est dit «écœuré». «Si c'est pour mourrir derrière un comptoir, ce n'est pas la peine», a-t-il confié à 20 Minutes.
Sa femme, Martine, a estimé de son côté que «vendre des cigarettes [était] plus difficile que tenir une banque». «Va-t-il falloir qu'on ouvre avec un gilet par-balles?», s'est-elle demandé, assurant que l'employé qui avait tiré sur le braqueur s'était «senti en danger».
«Contre le fait de s'armer»

Annie, une habitante, venue acheter des cigarettes dans la matinée, a jugé «anormal» que le buraliste dispose d'une «arme». «Comme à Nice, il ne faut pas faire justice soi-même mais faire confiance à la justice. Je suis contre le fait de s'armer, on n'est pas aux Etats-Unis», s'est-elle émue.
Le buraliste a été placé en garde à vue dans les locaux de la division criminelle et de répression du banditisme de la PJ marseillaise, une procédure normale, a précisé une source proche de l'enquête.
Selon les premiers éléments de l'enquête, confiée à la police judiciaire, les témoignages sont confus et il s'agit de déterminer s'il y a eu échange de coups de feu. Les deux autres braqueurs sont en fuite.
ADN chimique

Le président du syndicat des buralistes des Bouches-du-Rhône a demandé que les débitants de tabac reçoivent une aide pour s'équiper d'ADN chimique, après la nouvelle attaque d'un buraliste marseillais. «Il faut que l'on puisse avoir une aide pour s'équiper d'ADN chimique, un système qui a fait baisser de 90% les attaques de commerces dans certains quartiers de Grande-Bretagne», a indiqué à l'AFP le président du syndicat des buralistes des Bouches-du-Rhône, Vincent Umile.
Ce système, testé outre-Manche, diffuse dans le commerce en cas d'agression une vapeur contenant une trace d'ADN unique, une signature propre à chaque établissement et qui reste pendant 6 mois sur les personnes même après s'être lavé, ce qui permettrait de confondre les auteurs de braquage plus facilement.
«Je peux comprendre la peur des commerçants»

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a déclaré que «c'est à l'Etat d'assurer la sécurité» des commerçants, après le placement en garde à vue à Marseile d'un buraliste ayant blessé un braqueur.
Interrogé par la presse à l'issue d'une rencontre avec les responsables des forces de l'ordre à Paris, le ministre a, répondant à une question sur une «crainte d'autodéfense», a répondu par l'affirmative. «Je peux comprendre la peur des commerçants», a ajouté le ministre «mais c'est à l'État d'assurer la sécurité».
Dans son discours aux forces de l'ordre peu avant, fixant leur feuille de route, Manuels Valls avait fait allusion à ce braquage, sans le commenter, ainsi qu'aux «voisins vigilants», des initiatives se mettant en place localement afin de prévenir les cambriolages. «Vos pouvez vous associer à ces initiatives à deux conditions», a dit le ministre à ses troupes. «La première est la politique partenariale», selon lui, «la seconde qu'il n'y ait aucune dérive vers l'autodéfense».
W. M. avec Amandine Rancoule à Marseille et AFP
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