Le service cartographique du moteur de recherche américain vient de publier une carte de la Corée du Nord encore rudimentaire, mais qui permet d'identifier quelques monuments et des sites d'internement.

Séoul
La Corée du Nord n'est plus une terra incognita, du moins pour Google. Le service cartographique du moteur de recherche américain vient de dévoiler une carte actualisée du pays le plus fermé du monde, quelques semaines après la visite sur place de son président Eric Schmidt.
Le nouveau service de Google Maps localise aussi bien les grands monuments «touristiques» de Pyongyang à la gloire du régime que les batteries de missiles sol-air la protégeant, sans oublier les principaux camps d'internement du goulag nord-coréen, où 200.000 prisonniers croupissent selon Amnesty International. C'est le cas du «kwan Li so» n°18 identifié à une centaine de kilomètres au nord-est de la capitale. En plein bras de fer nucléaire entre Kim Jong-un et la communauté internationale, la carte dévoile certains centres de recherche atomique du royaume ermite, mais de multiples zones d'ombre subsistent.
Des données collectées par satellite et grâce à des visiteurs occidentaux

«Pendant longtemps, la Corée du Nord est demeurée l'une des plus vastes zones dotées de données cartographiques limitées. Aujourd'hui, nous y remédions», s'est félicité Jayanth Mysore, responsable de Google Map Maker. Le royaume ermite était jusqu'ici l'un des derniers «trous noirs» du service cartographique en ligne le plus populaire de la planète, contrastant avec la représentation ultra-détaillée de sa rivale capitaliste, la Corée du sud, l'un des pays les plus high-tech du monde.
La nouvelle carte est un grand bond en avant pour les spécialistes et passionnés de la péninsule coréenne, même si elle reste fort rudimentaire en dehors de Pyongyang, en particulier aux abords de la DMZ, la frontière militaire qui déchire la péninsule en deux depuis 1953. La dernière-née de Google Maps repose essentiellement sur des données collectées par des images satellites, principale source d'information des services de renseignement américains et sud-coréens, auxquelles s'ajoutent quelques contributions de visiteurs en Corée du nord. Mais Google se heurte, comme les services occidentaux, à la rareté des informateurs sur place pour préciser ses connaissances sur la géographie de ce pays de 23 millions d'habitants qui tient tête à Washington, et où seuls les officiels les plus sûrs ont accès à l'Internet.