Il semble bien que cette fois, l'un des plus grands attaquants français de tous les temps ne rejouera plus en Europe.

Thierry Henry, pensionnaire du championnat américain, aurait bien aimé faire une pige dans "son "club, Arsenal. L'entraineur, Arsene Wenger, lui a dit qu'il n'avait pas besoin de cette recrue passagère, certainement avec ses mots à lui pour ne pas vexer la légende du club. C'est avec un peu de nostalgie donc, que la page d'un immense joueur se tourne.
La saison dernière, Thierry Henry, pigiste accepté alors, avait pour son retour, marqué pour ce come-back, un but en Coupe contre Leeds. Car Thierry Henry, grand footballeur, a toujours eu la réussite des grands champions. Repéré par Arnold Catalano qui sillonnait la France pour Monaco, il marque avec son équipe d'alors, Viry Châtillon, les six buts de son club sous les yeux émerveillés du recruteur qui le fera venir en Principauté.
Depuis, Thierry Henry a régalé ses clubs, ses supporters : de Monaco à Barcelone, en passant par Arsenal bien sûr, mais également en équipe de France où il reste l’homme de tous les records. Le joueur des Red Bulls de New-York a inscrit 51 buts en 123 matchs. Deuxième joueur le plus capé derrière Lilian Thuram, il est le seul joueur français à avoir disputé quatre Coupes du Monde. En 2009, il fut le meilleur buteur français de l’histoire en club et en sélection. Ses buts, son numéro 14, celui de son idole, Johan Cruyff, sa manière de "scorer", les frappes enroulées, et toujours cette réussite qui l'amena à former avec Trezeguet l'un des plus beaux duos d'attaquants du Monde, autant d'images qui resteront même si rien n'est fini.
S'éclater outre-Atlantique revêt malgré tout un caractère plus confidentiel que de le faire en Europe. Mais l'âge est là. Le présent aussi et Henry va se conjuguer désormais au passé. 226 buts en 370 matchs à Arsenal, pour huit saisons, six fois titrés avec Barcelone en 2009, la seule ombre au tableau étant un passage à la Juve, où, on l'a déjà dit, son entraîneur d'alors, Carlo Ancelotti en avait fait un milieu défensif. Il y restera six mois après avoir été le plus gros transfert d'un footballeur français à l’époque, onze millions d'euros. Soulier d'or européen, invaincu avec Arsenal de toute la saison de championnat 2003-2004, il terminera meilleur buteur, meilleur passeur, capitaine même quand Patrick Vieira part à Turin. Lui, le seul du championnat anglais à avoir marqué au moins 20 buts en cinq championnats consécutifs fut un joueur aux dimensions parallèles à celles d'un extra-terrestre du ballon.
On nous parle de Moura, non pardon, on nous saoule avec Moura, mais même si de refaire le parcours d'un champion a toujours des airs de nécrologie, Thierry Henry a lui déjà prouvé et chez les plus grands. Du calme, oh supporters parisiens, rien ne dit que Moura ne rentrera pas dans l'histoire, je sais. En attendant, Thierry Henry a une statue de bronze à l' Emirates Stadium, scellée le 9 décembre 2011, pour rendre hommage à un vrai joueur de football, passionné, amoureux d'Arsenal, puisqu'il refusa plusieurs saisons de suite de partir en Espagne, et qui en plus de son talent eu le culot de marquer le premier but de l'histoire de l' Emirates Stadium, baptisé lors du jubilé d' un grand, d'un très grand, comme lui, Dennis Bergkamp.
Alors, même si Thierry joue encore, véhiculé par le moteur de sa vie, le ballon, qu'il ne revienne plus jamais sur un terrain européen revêt un petit caractère mortuaire dont on se serait bien passé pour faire encore et encore reculer le temps. Heureusement tous les esprits sont tournés vers Doha et Lucas Moura, l'avenir est assuré. Il n'empêche que le passé vers lequel on s'incline a parfois du mal à passer !