Face aux nombreux sites anti-avortement, le ministère des Droits des femmes envisage de créer un site internet et un numéro de téléphone officiels pour pallier le manque d'informations fiables disponibles sur le sujet.
Le gouvernement veut remporter la bataille de l'information sur l'IVG. Pour ce faire, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la mise en place prochaine d'un site officiel et d'une hotline sur le sujet.

Une décision qui part du constat d'un sérieux déficit d'infos fiables sur la question. Actuellement, il n'existe aucun numéro national ni site internet officiels dédiés au sujet. Pourtant, de nombreux sites consacrés à l'avortement donnent l'impression d'être officiels alors qu'ils n'ont aucun aucun lien avec une quelconque autorité publique. Se présentant comme neutres, certains proposent des informations parfois biaisées.

Certains sites sont "extrêmement trompeurs", estime la ministre Vallaud-Belkacem lors d'un entretien avec. Le site "www.ivg.net", par exemple, se présente sur sa page d'accueil comme "centre national d'écoute anonyme et gratuit" et comme "centre de documentation médicale sur l'avortement". Il propose un numéro vert d'écoute. Pourtant, rien d'officiel derrière ce site mais une association. Et sur le site, on trouve presque exclusivement des témoignages négatifs sur l'avortement ou des études sur les "troubles psychologiques" liés à celui-ci.

Sur internet, le planning familial perd du terrain
Ce site est très bien référencé: il apparaît en seconde position lorsque l'on tape "ivg" sur le principal moteur de recherche. "On a identifié le problème", a assuré la ministre. "Sur internet, les associations comme le Planning familial ont perdu du terrain. La question qui se pose est celle du référencement" des sites, a poursuivi Mme Vallaud-Belkacem, estimant qu'il faut trouver "comment soutenir d'autres sites plus respectueux de ce droit fondamental" qu'est l'avortement, légal depuis 1975.

La ministre rencontrera donc "début février" le Planning familial, l'Ancic (centres d'interruption de grossesse et de contraception) et la Cadac (Coordination des Associations pour le Droit à l'Avortement et à la Contraception), a-t-elle ajouté. Il s'agira de "fixer ensemble une stratégie internet pour que chacun puisse trouver une information complète. L'idée, ce sera sans doute l'ouverture d'un site internet dédié et la possible création d'un numéro" de téléphone, "labellisés" par le ministère, a-t-elle précisé.