Mis � jour le 08.01.13 � 14h15
C'est le rendez-vous de la derni�re chance: patronat et syndicats, qui affichent leur pessimisme, se retrouvent jeudi et vendredi pour tenter d'arracher un compromis sur la �s�curisation de l'emploi�, tant souhait� par Fran�ois Hollande. Depuis le coup d'envoi des discussions, le 4 octobre, syndicats (CDFT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronat (Medef, CGPME, UPA) constatent leurs d�saccords sur cette r�forme cruciale visant � fluidifier le march� du travail, en offrant plus de souplesse aux entreprises et plus de protection aux salari�s.
L'ex�cutif, qui n'esp�re plus de compromis �historique� depuis leur �chec � s'entendre avant fin 2012, voit dans cette r�forme un �l�ment primordial de la lutte contre le ch�mage, qui touche 3,13 millions de Fran�ais. Alors que chaque partie attend un �pas� du camp adverse et que les tractations s'acc�l�rent, un gouffre continue de les s�parer.
Parisot �tr�s pessimiste�
Selon une source proche des n�gociations, le nouveau projet patronal comporte quelques modifications � la marge et exclut toujours la principale revendication syndicale: la taxation des contrats courts, qui figure dans la feuille de route du gouvernement. Pour pousser le Medef � �l�cher� sur ce point jug� essentiel, le gouvernement a, selon cette m�me source, menac� d'exclure les contrats courts de l'assiette de calcul du cr�dit d'imp�t comp�titivit� (CICE).
Exc�d�e par cette �ing�rence�, la patronne des patrons, Laurence Parisot, qui croyait jusqu'ici � un accord, a fait volte-face lundi, se d�clarant �tr�s pessimiste� en raison �de nombreux points durs� et d'�une surench�re inacceptable�. �On n'est pas dans une logique de menace mais dans une logique de confiance�, se d�fend-on au minist�re du Travail, o� �on reste confiant�.
�L'enjeu est de d�montrer la capacit� du dialogue social � �tre un outil de transformation, tout le monde joue gros�, estime-t-on.
CGT et FO dans la rue contre le Medef
Les organisations d'employeurs, qui �ne peuvent assumer un �chec, au risque d'�tre affaiblies pendant le reste du quinquennat�, selon un repr�sentant patronal, pourraient consentir in fine � taxer les seuls CDD li�s � un surcro�t d'activit�, pas les contrats de remplacement, les saisonniers, l'int�rim.
Un geste qui pourrait satisfaire certains syndicats. Mais d'autres points durs demeurent, notamment la �d�judiciarisation� des proc�dures de licenciement. La CFTC et la CFE-CGC, qui fustigent le �repli dogmatique� du Medef, jugent toujours ce volet inacceptable. Pour les syndicats, la balle est �dans le camp du patronat�.
Laurent Berger (CFDT) l'a r�p�t� vendredi: �s"il ne bouge pas, il n'y aura pas d'accord�.
�Ni l'alli�, ni l'ami du gouvernement�
La position du nouveau chef de la centrale r�formiste est d�licate: s'il revendique de n'�tre �ni l'alli�, ni l'ami du gouvernement�, la r�ussite du dialogue social reste son cheval de bataille. Ses exigences sont claires: la r�duction des temps partiels subis, une compl�mentaire sant� pour tous, des droits rechargeables � l'assurance-ch�mage et une taxe pour limiter les contrats courts.
A l'oppos�, la CGT et FO ne voient pas d'inconv�nient � laisser la main au gouvernement et au l�gislateur en cas d'�chec. Bernard Thibault, dont l'organisation, rejointe par FO, appelle � manifester jeudi devant le si�ge du Medef, s'est fix� comme �premi�re mission� pour 2013 �de s'opposer aux vell�it�s du Medef de d�r�glementer encore un peu plus le code du travail�.
La signature de Force ouvri�re, longtemps attentiste, semble elle aussi s'�loigner. Pour Jean-Claude Mailly, qui se dit �pas du tout optimiste�, un accord tiendrait du �miracle�. Pour �tre ent�rin�, ce dernier ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux des cinq organisations syndicales.
En cas d'�chec, Fran�ois Hollande se dit pr�t � �assumer� seul une r�forme ambitieuse.
Avec AFP