2 MORTS ET 27 PERSONNES SAUVÉES IN EXTREMIS
Les intempéries font des dégâts à Tamanrasset
13 Août 2016
Les fortes crues n’ont pas provoqué uniquement, comme d’habitude, des dégâts matériels,
elles ont aussi occasionné des pertes humaines, limitées, heureusement,
par l’intervention des secours.
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La ville de Tamanrasset croule sous les eaux en ce mois d’août.
Les fortes chutes de pluie enregistrées, en fin de semaine, dans le Sud
ont occasionné d’importantes pertes matérielles, notamment dans la ville
de Tamanrasset qui s’est transformée, en l’espace de 48h, en un immense
bourbier en raison de la gadoue charriée par les torrents et les crues des
oueds en furie. Routes éventrées, maisons inondées et plusieurs
exploitations agricoles envasées, la liste des dégâts est loin d’être arrêtée
en l’absence d’un bilan exhaustif et d’une communication officielle en mesure
de mettre un terme à la rumeur et au déchaînement des réseaux sociaux.
Il faut dire que la spéculation a enflé sérieusement sur la Toile qui démontre
l’ampleur de la tragédie par la diffusion d’images de centaines de familles
contraintes de passer la nuit à la belle étoile à cause de la décrépitude de leurs
bouges et taudis construits au bord des oueds et à même leur lit.Une chose est
sûre, c’est que le sinistre qui a frappé cette région fort exposée au risque des
précipitations saisonnières et de débordement des oueds a semé peur et grande
panique parmi la population qui a assisté à une remontée à débit irrégulier des
eaux ayant submergé la ville et inondé plusieurs maisons de fortune. Ce qui a
nécessité le déclenchement du plan Orsec et la mobilisation de gros moyens pour
y faire face et éviter des pertes humaines. Selon les informations en notre
possession, 27 personnes, tous âges confondus, ont été sauvées in extremis et
secourues par les éléments de la Protection civile qui ont malheureusement déploré
deux morts. Les deux victimes, Djaâfri Lahcen et Aghali Ilou, originaires de la wilaya
de Tamanrasset, ont été emportées par les crues de l’oued traversant le centre-ville.
Les deux cadavres ont été repêchés non loin du pont érigé à la cité In-Kouf,
indique-t-on à la direction de la Protection civile, précisant que plusieurs interventions
ont été enregistrées durant toute la nuit de mercredi à jeudi.Les équipes d’intervention
ont été renforcées par les unités secondaires des communes limitrophes afin de
couvrir l’ensemble des points noirs de la ville, à savoir Adriane, In-Kouf, Tabarkat,
Assoro, Tahaggart et Guetaâ El-Oued, c'est-à-dire les quartiers situés sur la trajectoire
de l’oued Tamanrasset. Il faut signaler que les digues réalisées par la Direction locale
de l’hydraulique et des ressources en eau afin de protéger la ville et les périmètres agricoles des risques d’inondation et de remontées des eaux des oueds n’ont
finalement servi à rien.Il convient de rappeler, à ce titre, que des digues de 7 425
mètres linéaires (ml) au total ont été réalisées au titre de l’année 2014 dans les municipalités exposées aux crues des oueds, dont 1 400 ml à Tamanrasset,
615 ml à In-Mguel, 2 050 ml à Abalessa, 1 400 ml à Tazrouk et 550 ml à Ideles.
Des sommes colossales ont été ainsi dépensées sans pour autant parvenir aux
résultats escomptés. Ce qui suscite moult interrogations sur la nature des travaux et
la qualité des œuvres réalisées dans cette wilaya où l’on excelle dans l’art du bricolage.
Une appréciation qui fait l’unanimité dans l’Ahaggar. Pourtant, c’est l’une des plus importantes wilayas du Grand-Sud à laquelle des enveloppes consistantes ont été accordées dans le cadre des différents programmes quinquennaux, mais qui reste
figée dans le sous développement et la précarité.