Muni d’un smartphone, un escroc a réussi à ordonner sa propre libération en usurpant l’identité du tribunal dans de faux emails. Un coup génial qui a même impressionné le procureur.










Limer les barreaux d’une fenêtre de prison, c’est une technique du passé. Désormais, les criminels s’inspirent des méthodes de hacker pour se faire la malle. Un cas spectaculaire s’est produit il y a que quelques semaines, dans la prison de Wandsworth, près de Londres. D’après la BBC, Neil Moore, un escroc notoire, était en détention provisoire dans cet établissement pour avoir arnaqué des investisseurs en se faisant passer pour un conseiller bancaire de Barclays, Lloyds ou Santander. Ce petit manège lui avait permis de récolter plus de 1,8 million livres anglaises (2,4 millions d’euros).
C’est également grâce à une technique d’usurpation d’identité qu’il a réussi à prendre la poudre d’escampette : le « spearfishing ». Au fond de son gnouf, l’homme a réussi à se procurer un smartphone avec lequel il a créé une adresse de messagerie qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle du tribunal qui s’occupait de son cas, à savoir la Royal Court of Justice de Londres. Il a ensuite envoyé à l’administration pénitentiaire des messages ordonnant sa libération, en se faisant passer pour un greffier. Et la combine a fonctionné : Neil Moore est sorti libre comme l’air le 10 mars dernier.
© Google Maps
Quelques emails suffisent pour sortir de cette prison.




La prison s’est rendu compte de l’arnaque que trois jours après, lorsque ses avocats ont essayé de le contacter, mais sans succès : l’homme a disparu de la circulation. Trois jours plus tard, Neil Moore s’est finalement rendu de son propre chef. Visiblement impressionnés, le juge et le procureur ont qualifié le prévenu de « génie criminel ». Cela peut flatter son égo, mais ne réduira pas forcément sa peine qui sera prononcée le 20 avril prochain.