François Hollande a mis fin aux fonctions de Delphine Batho, mardi 2 juillet. La ministre de l'Ecologie est remplacée à son poste par le député socialiste du Gers, Philippe Martin. Delphine Batho avait été convoquée plus tôt dans l'après-midi à Matignon après avoir critiqué le budget présenté ce mardi par le gouvernement à l'Assemblée nationale.
Cette décision, intervenue rapidement, rappelle la célèbre phrase de Jean-Pierre Chevènement. Le 22 mars 1983, alors ministre de la Recherche et de la Technologie, ce dernier avait en effet démissionné pour protester contre la «parenthèse libérale», lançant en guise d’explication : «Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l'ouvrir, ça démissionne».
Une analyse partagée par le ministre de la Ville, François Lamy. Invité à réagir à la convocation de Delphine Batho, celui-ci a déclaré «Je suis de ces ministres qui pensent que lorsqu'on est au gouvernement, comme le disait Chevènement, ‘un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne’».
Les ministres peuvent-ils disposer d’une liberté de parole ? Doivent-ils se contenter de l’exprimer quand ils ne sont plus en fonction? Doivent-ils tout simplement se l’interdire ?