A LA UNE/ACTUALITE
24 Mai 2015|1239
Message inquiétant d’un sympathisant de l’EI à Alger
«Nous louons le calife des musulmans Abou Bakr al-Baghdadi pour ses victoires à #Ramadi et #Palmyre. #Etat Islamique #Wilayadel’Algérie». Sur un site djihadiste presque «officiel» de l’organisation de l’Etat islamique, une photo inquiétante a été postée ce dimanche 24 mai.
Pièce jointe 16852
Il s’agit d’un selfie pris par un jeune homme dont le visage est masqué par un keffieh. Il pose devant un mur où est suspendu le drapeau de Daesh et une sourate encadrée. Il tient sa pancarte d’une main où est mis en évidence une bague à l’effigie du groupe terroriste,
qui circule sous le manteau dans la capitale.
«Il ne s’agit pas d’un djihadiste actif, précise une source sécuritaire. Mais d’un sympathisant, membre d’une cellule dormante. Et c’est finalement ce qui est le plus inquiétant car son message est adressé aux autorités. Il cherche à montrer que les djihadistes de l’EI ne sont pas uniquement dans les montagnes mais aussi dans les villes.»
Plusieurs comptes Twitter sont en tout cas actifs et postent régulièrement des messages de soutiens aux groupes actifs en Tunisie et en Libye en se présentant comme des représentants en Algérie. Une vidéo circule même sur des tags pro-Daesh filmés sur un mur à Biskra.
Ces mêmes twittosextrêmistespostent depuis plusieurs jours des tweets pour honorer la mémoire d’Abou Abdallah Othmane el-Acimi. Le cerveau de Jund el-Khilafa, aurait, selon des sources sécuritaires, été tué au cours de l’opération militaire de Bouira dans laquelle 22 terroristes ont été tués. Trois autres, blessés, seraient toujours hospitalisés.
Abou Abdallah Othmaneel-Acimi, membre fondateur du GSPC, aurait signifié sa dissidence à Abdelmalek Droukdel au début de l’été 2014. Depuis la mort d’Abdelmalek Gouri en décembre dernier, il est admis qu’il était devenu l’émir de Jund el Khilafa. Rien ne confirme par ailleurs que Bachir Kherza, présenté comme l’homme qui a assassiné de sens mains Hervé Gourdelet Abou Abdallah Othmane El Acimi, présenté comme le leader spirituel, soient un seul et même homme.
Reste que l’opération de l’armée algérienne a porté un coup à l’organisation terroriste qui cherchait à recruter des combattants dans les rangs d’AQMI : selon des sources sécuritaires, cinq des six commandants du conseil militaire de Jund el-Khilafa, ont été * éliminés pendant l’assaut.
Aziz. M et Mel. M
* éliminés pendant l’assaut.
Terrorisme : Les détails de l’opération de Bouira
le 22.05.15 | 10h00
L’identification des 25 terroristes, éliminés lors de l’opération militaire menée dans la zone de Ferkioua (commune de Boukram, daïra de Lakhdaria), n’est pas terminée.
Alors que l’identité de Bachir Kherza, présenté comme le bourreau de Jund El Khilafah, n’a pas été officiellement confirmée, six corps soupçonnés d’être ceux d’émirs, se trouvent actuellement à l’hôpital militaire Aïn Naadja pour expertise ADN. Quatre autres, blessés, ont cherché à se rendre ; l’un a succombé à ses blessures, les trois autres sont toujours hospitalisés. La plupart des djihadistes n’étaient pas fichés auprès des services de sécurité qui soulignent la probable présence de deux étrangers parmi eux.
Huit d’entre eux se trouvaient encore récemment dans les rangs d’AQMI
et avaient donc rejoint Jund El Khilafah.
Les services de sécurité en sont certains : les quatre groupes pris dans l’embuscade étaient tous membres de la katiba responsable de l’assassinat d’Hervé Gourdel. «Ce n’était pas un conclave, nous précise-t-on encore. Ils se préparaient à attaquer une base militaire, c’est la raison pour laquelle nous avons saisi des armes et des munitions. Nous savons qu’une réunion de chefs se passe dans des endroits en hauteur, très cachés, très sécurisés, absolument inaccessibles.» L’opération, qui a mobilisé 2000 militaires des forces spéciales,
de l’infanterie et du génie militaire, a commencé lundi dans l’après-midi.
La section 12 des forces spéciales, composée de 200 hommes entraînés aux combats dans la wilaya de Tizi Ouzou, a marché pendant 4 kilomètres dans la forêt en essayant de ne pas attirer l’attention des terroristes qui surveillaient les environs. Ils se sont positionnés de sorte à empêcher la fuite des djihadistes par le nord et l’est. La deuxième phase de l’opération a débuté mardi avant le lever du jour. Une importante troupe d’infanterie et de forces spéciales a encerclé la zone pour bloquer les issues vers le sud et l’ouest.
Un premier accrochage a éclaté à 3h: deux terroristes ont été tués, trois soldats ont été blessés. «Comprenant qu’ils étaient encerclés, les terroristes ont alors présenté l’’allégeance à la mort’ à leurs émirs. En d’autres termes, ils se sont engagés à ne pas se rendre alors que le chef de l’opération, le chef d’état-major de la 1re Région militaire, qui supervisait les manœuvres depuis une salle d’opération mobile près de Boukram,
leur avait d’abord proposé de se rendre», affirme notre source.
Les terroristes ont alors tenté de casser le dispositif en se divisant en deux groupes : pendant que le premier attaquait un point, l’autre essayait d’échapper à l’encerclement à un autre endroit. A l’issue des accrochages, la moitié du groupe était déjà décimée. «Comme il fallait terminer l’opération avant la tombée de la nuit, ordre a été donné aux forces spéciales et aux hélicoptères d’accentuer les tirs de roquette pendant que d’autres militaires préparaient le matériel de vision nocturne et les projecteurs, rapporte notre source. Les combats se sont arrêtés à 1h, dans la nuit de mardi à mercredi.» Selon l’estimation des Renseignements, l’opération est un «succès» : 15% des terroristes, tous groupes confondus,
de Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, auraient été éliminés.