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BOSTON, Massachusetts (Reuters) - Microsoft et le FBI ont lancé, avec le soutien de plus de 80 pays, une offensive contre l'un des plus importants réseaux informatiques de cybercriminalité au monde, soupçonné d'avoir volé près de 400 millions d'euros sur des comptes bancaires à travers le monde.

Les réseaux "botnets" Citadel ont permis à leurs exploitants de soutirer de l'argent à de nombreux établissements, parmi lesquels American Express, Bank of America, Citigroup, Credit Suisse, PayPal, HSBC, JPMorgan Chase, Royal Bank of Canada et Wells Fargo.

Les botnets sont des réseaux d'ordinateurs, dits "machines zombies", infectés à l'insu de leurs utilisateurs par des logiciels malveillants. Pilotés par des serveurs distants, il sont utilisés pour envoyer des courriers indésirables ("spams"), diffuser des virus et commettre des crimes financiers.

Microsoft a annoncé mercredi avoir contribué à arrêter les opérations d'au moins mille botnets utilisant le logiciel Citadel, dont le nombre total est estimé à 1.400.

Le FBI a de son côté déclaré à Reuters qu'il collaborait avec Europol et d'autres polices criminelles à travers le monde pour interpeller les exploitants de Citadel, dont l'identité est encore inconnue, même si l'agence américaine dit en être à un stade "assez avancé" de son enquête.

L'Australie, le Brésil, l'Equateur, l'Allemagne, les Pays-Bas, Hong Kong, l'Islande, l'Inde, l'Indonésie et l'Espagne figurent parmi les pays impliqués dans l'enquête.

Selon Microsoft, le principal responsable de Citadel, connu sous le pseudonyme "Aquabox", habite probablement en Europe de l'Est et coopère avec au moins 81 "éleveurs" qui exploitent les botnets à travers le monde.

Citadel, apparu début 2012 et vendu au moins 1.800 euros sur internet, fonctionne principalement en désactivant les antivirus sur les machines infectées afin de les empêcher de détecter les logiciels malveillants.

Le logiciel est conçu de manière à ne pas attaquer les ordinateurs et les établissements financiers en Ukraine et en Russie, ce qui laisse penser que ses créateurs sont basés dans ces pays et ne souhaitent pas attirer l'attention des forces de l'ordre.

Il s'agit de la première collaboration de ce type entre le FBI et Microsoft, qui a demandé l'aide de l'agence à la fin du mois dernier.