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Discussion: Ghaleb Bencheikh

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    Post Ghaleb Bencheikh

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 20.06.15 | 10h00


    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
    Pourquoi sommes-nous arriérés ? (**)


    La vie des hommes est cyclique, rythmée par des repères dans le temps. Ces repères ponctuent les activités humaines, alternées qu’elles sont, par des moments de repos et d’autres d’intense labeur.

    F.Bedjaoui.jpg


    Il en est de même de la pratique rituelle dans les traditions religieuses. Les rites ont aussi un lien avec l’écoulement du temps et s’y inscrivent. Aussi la lunaison Ramadhan pour les musulmans est-elle un temps particulier,
    attendu avec ferveur et joie par les uns, appréhendé par les autres.

    Mais, il n’en demeure pas moins que c’est un temps déterminé avec des spécificités propres. J’essayerai, pour ma part, de le mettre à profit afin d’introduire quelques réflexions soumises à la sagacité
    des lecteurs d’El Watan reproduisant une expérience heureuse – pour moi.

    Et je sais gré à la rédaction du journal d’ouvrir ses colonnes à la rencontre des idées, à la circulation des concepts, à la confrontation des points de vue et au partage des représentations du monde. Il s’agit de contribuer aux débats existants et d’en susciter d’autres avec, à la fois, l’humilité requise de ne pas se croire seul dépositaire de la vérité absolue et la liberté de pensée revendiquée comme telle et assumée. Puissions-nous émerger des basses eaux des discussions oiseuses
    aux conclusions péremptoires dictées par le seul argument d’autorité.

    En effet, nous avons besoin de renouer avec l’éthique du débat et de l’échange – à la manière d’un Chafiî, le maître éponyme de la troisième école juridique (767-820). Il nous a bien enseigné, dès la première décade du IXe siècle, que lors des controverses : «Mon avis est juste, mais il peut être entaché d’erreur
    et l’avis de mon contradicteur est – par construction – faux, mais il peut receler sa part de vérité.»

    Interrogeons-nous : où en sommes-nous, aujourd’hui, de cette attitude d’ouverture
    et de respect à l’égard des idées d’autrui, fussent-elles dérangeantes ?

    Il se trouve que dans bon nombre de contrées islamiques actuellement, une bonne partie des croyants musulmans va vivre quasiment au ralenti avec une confusion du jeûne diurne et de la torpeur dans une interversion du jour et de la nuit. Certains membres de l’oumma s’acquittent, certes, de leur devoir religieux dans l’élévation de l’âme et l’accomplissent avec abnégation. Ils comprennent le sens du jeûne dans ses dimensions personnelle, sociale et spirituelle et se réjouissent de l’avènement du mois de Ramadhan.
    D’autres subissent la pression de la communauté et avec peu de conviction endurent toute cette période. Ils fulminent à la moindre contrariété et, parfois sans être eux-mêmes directement contrariés, ils vitupèrent contre tout. Inutile de nous appesantir sur tous les manquements à l’éthique et à l’entraide, requises de chaque croyant tout le temps, a fortiori, lors du temps sacré du jeûne.
    Ce qui prime pour nous – d’abord musulmans – est de comprendre pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation d’indigence intellectuelle et de déshérence culturelle.
    Pourtant nous nous gargarisons toujours de belles paroles et nous croyons, verset coranique à l’appui, que nous sommes la meilleure communauté suscitée aux hommes (à condition que et parce que) nous ordonnons le bien et proscrivons le mal. Sauf que nous sommes – sans autoflagellation aucune – dans l’ornière.
    Et nous nous y vautrons, tant qu’il n’y aura pas d’éveil des consciences. Pourquoi sommes-nous arriérés ? C’est la même question qui nous taraude depuis bientôt deux cents ans ; depuis le livre composé par Rifaat Rafa Tahtaoui (1801- 1873). Une esquisse d’ébauche de réponse aura lieu dans les épisodes à venir.


    *Docteur en sciences et physicien, Ghaleb Bencheikh, fils du cheikh Abbas Bencheikh El Hocine, ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris et frère de Soheib Bencheikh, ancien mufti de Marseille, est également de formation philosophique et théologique. Il anime l’émission «Islam» dans le cadre des émissions religieuses diffusées sur France 2 le dimanche matin. Il préside la Conférence mondiale des religions pour la paix.
    (**) le titre est de la rédaction

    Ghaleb Bencheikh




    Dernière modification par zadhand ; 21/06/2015 à 18h32. Motif: Ghaleb Bencheikh
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    Post Le culte sans la culture

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 21.06.15 | 10h00


    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
    Le culte sans la culture (**)

    Dans le sillage de ce que nous avons abordé hier, méditons aujourd’hui cette double métaphore empruntée à l’univers médical : celle du médecin légiste et celle du chirurgien.
    Le premier par profession et par disposition, autopsie des cadavres froids.



    Il dissèque des dépouilles mortelles afin de déterminer les causes du décès. Mutatis mutandis, nous serions presque dans la même situation si nous voulions comprendre les raisons qui, dans le temps «froid» de l’histoire, nous ont embourbés et figés dans l’ornière évoquée hier. Le second, dans le bloc opératoire, opère in vivo.
    Et, il a à cœur de sauver son patient. Le chirurgien ne s’embarrasse nullement de considérations autres que celles qui maintiennent en vie le malade, dût-il consacrer tout son temps et y investir toute son énergie pour le succès de son opération. C’est le temps chaud de l’actualité brûlante. Il en est de même pour l’idée que nous nous faisons de notre nation. Si nous tenons à sa pérennité, à sa prospérité et à son avenir radieux et sain, nous devrons la soigner.
    Elle entrera enfin de plain-pied dans la modernité institutionnelle et intellectuelle. La médication commence par faire délivrer le peuple du piège de la religiosité sauvage – selon l’expression du cardinal Daniélou (1905-1974) et le traitement salvateur passe par la désaliénation des consciences de la bigoterie crétinisante.
    Surtout libérer l’esprit de toutes ses entraves. Parce qu’il ne saurait y avoir de modernité véritable sans la modernité intellectuelle fondée sur l’esprit critique et sur la promotion de l’intelligence. Or, s’il nous est arrivé ce qui nous est arrivé, c’est à cause de la démission de l’esprit, de l’abdication de la raison,
    de la défaite de la pensée et de l’abrasement de la réflexion.

    Aussi savons-nous, maintenant ce qu’il nous reste à faire : reconquérir cette liberté avec l’audace intellectuelle nécessaire et la hardiesse requise de la pensée et de l’action. Il est temps de mettre de l’ordre dans le fatras idéel que nous connaissons. Les maîtres-mots pour cette reconquête et cette mise en ordre sont éducation, instruction, acquisition du savoir, science et connaissance, ouverture sur le monde et sur l’altérité, notamment confessionnelle, avec l’amour de la beauté et l’inclination pour les valeurs esthétiques.
    Les Beaux-Arts, les belles lettres, la musique et la poésie contribuent grandement à élever les âmes, à flatter les sens, à polir les cœurs et à les assainir de tous les germes du ressentiment et de la haine.
    Je ne sais par quelle inversion des ordres de priorité dans la mission éducative du peuple ou peut-être en l’absence d’orientation claire et de volonté politique, le peuple est laissé comme une proie facile à des sermonnaires doctrinaires idéologues. Ceux-ci tiennent un discours le plus souvent abêtissant et culpabilisant.
    Et, nous voilà, ahuris, consternés devant tant de confusion mentale et tant de raidissement radical. Or, l’extrémisme est le culte sans la culture ; le fondamentalisme est la croyance sans la connaissance ;
    l’intégrisme est la religiosité sans la spiritualité.

    Savoir endiguer la déferlante obscurantiste, ravaler le délabrement moral, guérir du malaise existentiel, en finir avec l’indigence intellectuelle et la déshérence culturelle. Aller vers l’universel
    . Ne pas s’arc-bouter sur les particularismes irrédentistes. Telle est la vision programmatique que nous devons avoir pour sortir des fondrières ténébreuses dans lesquelles nous avons glissé et depuis lors nous nous y débattons.
    Comme l’optimisme est de volonté et le pessimisme est d’humeur – même si pour certains, il n’est que le paroxysme du réalisme – notre détermination est totale pour ne pas laisser flétrir définitivement un patrimoine moral et spirituel qui a sous-tendu une civilisation impériale. Ce n’est pas pour dire que nous fûmes grands, mais c’est pour enrayer la machine du désastre. C’est ce dont nous parlerons dans les éditions à venir.

    (*) Philosophe et théologien. Il préside la Conférence mondiale des religions pour la paix. Il anime l’émission «Islam» dans le cadre des émissions religieuses diffusées sur France 2 le dimanche matin.
    (**) Le titre est de la rédaction


    Ghaleb Bencheikh

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    Post La liberté de conscience

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 22.06.15 | 10h00

    La liberté de conscience

    Tout en souhaitant un jeûne bien agréé à l’ensemble des musulmans et musulmanes de par le monde et pour ne pas apparaître comme aigri et ne pas rester dans des approches négatives de tout le patrimoine islamique, il est juste de reconnaître les valeurs de bonté, d’accueil et d’hospitalité propres à la grande tradition de l’islam.
    De toute façon, l’aigreur et l’amertume n’aident pas à voir clairement ni à percevoir avec discernement, tout comme la peur et la colère sont toujours de mauvaises conseillères. Parce que tout essentialisme est réducteur et toute généralisation est abusive. Et, il n’y a pas pire insulte à l’intelligence que de prendre le conjoncturel pour le structurel et confondre le circonstanciel avec l’atemporel.
    La partie n’est jamais le tout. En outre, ce que je dis et exprime ne relève pas d’un quelconque dolorisme et encore moins d’une autoflagellation malsaine. Que Dieu nous préserve de la haine de soi. C’est tout simplement parce que nous avons à cœur de renouer avec les principes fondamentaux de la civilisation et l’idée du progrès émancipateur que le regard n’est pas amène sur l’actuelle situation. Il doit être même sévère et le bon diagnostic doit être effectué sans complaisance aucune afin de trouver la médication appropriée.
    Il se trouve qu’un des points noirs de la pensée théologique islamique contemporaine avec toutes les scories drainées depuis quelques siècles, est la question fondamentale de la liberté et notamment la liberté de conscience. C’est le point aveugle de cette pensée. Et pour rester dans le registre médical, les ophtalmologistes auraient parlé de scotome, cette lésion du nerf optique qui induit une non-perception lumineuse. Ce serait aussi l’angle mort tant redouté par les conducteurs automobilistes et dont on veut pallier les méfaits par les avancées technologiques telles des mini-caméras et autres avertisseurs. Il en est de même pour cette pensée qui sur ces questions cruciales de liberté de conscience s’est encore crispée et radicalisée ces dernières décennies.
    La dégradation est affligeante. J’en veux pour preuve la régression terrible qui nous caractérise à ce sujet : Figure-toi, ami lecteur, qu’il y a plus de 80 ans, le jeune mathématicien et écrivain égyptien Ismail Ahmad Adham publia, dans l’Egypte des années 1930, un manifeste intitulé : Pourquoi je suis athée, dans lequel il défendait son incroyance et vantait son état d’esprit d’homme soulagé à le proclamer…
    Que penses-tu qu’on lui ait fait ? L’a-t-on occis ? L’a-t-on décapité ? L’a-t-on bastonné ? L’administration s’est-elle mêlée pour l’emprisonner ? Non, rien de tout cela. La réponse fut, entre autres, celle d’un autre écrivain théiste sous la forme d’un opuscule ayant pour titre Pourquoi je suis croyant. Aujourd’hui, une telle «affaire» ne se passera pas et il y aura assurément un Chems-Eddine ou un pseudo-imam quelconque qui appellera à tuer l’hérétique, à en finir avec l’apostat par le châtiment suprême.
    Pis encore, ces procurateurs de Dieu et défenseurs autoproclamés de ses droits exclusifs, jettent l’anathème sur toute personne qui n’entre pas dans le moule de l’intolérance et du fanatisme qu’ils ne cessent de rendre de plus en plus étroit. L’accusation de mécréance est devenue l’arme fatale pour mettre fin à toute discussion. Non seulement, de nos jours, un Ismail Ahmad Adham n’oserait jamais écrire, en contexte islamique, le moindre manifeste militant pour l’athéisme ni imaginer composer un pamphlet irréligieux, mais, les réponses seraient jugées timorées et non satisfaisantes valant à leurs auteurs brimades et vexations à cause de leur tiédeur à défendre comme il faut la vraie foi…
    Ô maison de la sagesse de Baghdad, où es-tu ? Tu fus le lieu des débats et des controverses entre juifs, chrétiens, musulmans et hérétiques – sans que l’on prît les références scripturaires coraniques comme bases de discussion. Elles n’étaient pas reconnues de tous. Ces fameuses munazarates, ont été reprises par les auteurs latins sous forme de disputationes pluriel de disputatio, l’ancêtre de la soutenance de thèse afin d’obtenir le grade de docteur de l’université. Voilà, le ton est donné, nous devons recouvrer notre patrimoine assaini de tous ses germes d’intolérance. L’entreprise est titanesque. Mais nous n’abdiquons pas.


    Ghaleb Bencheikh


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    Post Des chantiers urgents

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 24.06.15 | 10h00

    Des chantiers urgents

    Après la chronique d’hier où nous avons abordé la question du terrorisme aveugle qui s’abat au nom de notre tradition religieuse, aujourd’hui, nous poursuivons en soulignant que le drame réside surtout dans le discours martial puisé dans la partie belligène du patrimoine religieux islamique – conforme à une conception du monde dépassée, propre à un temps éculé – qui n’a pas été déminéralisée ni dévitalisée.
    Il est temps de reconnaître, dans la froideur d’esprit et la lucidité, les fêlures morales graves d’un discours religieux intolérant et les manquements à l’éthique de l’altérité confessionnelle qui perdurent depuis des lustres dans des communautés musulmanes ignares, déstructurées et crispées, repliées sur elles-mêmes.

    Des sermonnaires doctrinaires idéologues le profèrent pour «défendre» une religion qu’ils dénaturent et avilissent. Plus que la caducité ou l’obsolescence de ces doctrines d’attaque et de violence légitimées par le divin, il est temps de les déclarer antihumanistes. Au-delà des simples réformettes, par-delà le toilettage, plus qu’un aggiornamento, plus qu’un rafistolage, qui s’apparentent tous à une cautérisation d’une jambe en bois, c’est à une refondation de la pensée théologique islamique qu’il faut en appeler, je ne cesse, pour ma part, de le requérir et je m’étais égosillé à l’exprimer.
    En finir avec la «raison religieuse dévote» et la «pensée magique», s’affranchir des représentations superstitieuses, se soustraire à l’argument d’autorité, déplacer les préoccupations de l’assise de la croyance vers les problématiques de l’objectivité de la connaissance, relèvent d’une nécessité impérieuse et d’un besoin vital. On n’aura plus à infantiliser des esprits ni à culpabiliser des consciences ni à fragiliser des êtres.
    Les chantiers sont titanesques et il faut les entreprendre d’urgence : le pluralisme, la laïcité, la désintrication de la politique d’avec la religion, l’égalité foncière et ontologique entre les êtres par-delà le genre, la liberté d’expression et de croyance, la garantie de pouvoir changer de croyance, la désacralisation de la violence, la démocratie et l’Etat de droit sont des réponses essentielles et des antidotes primordiaux exigés partout dans le monde islamique. Ce n’est plus suffisant de clamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’islam. Le discours incantatoire ne règle rien et le discours imprécatoire ne fait jamais avancer les choses.
    Ce n’est plus possible de pérorer que l’islam c’est la paix, c’est l’hospitalité, c’est la générosité... c’est irresponsable et c’en est même devenu insupportable. Occulter les raisons du mal laisse les plaies grandes ouvertes. Bien que nous le croyions fondamentalement et que nous connaissions la magnanimité, la mansuétude et la miséricorde enseignées par sa version standard, où jamais l’assassinat n’est la mesure de l’offense ! C’est bien aussi une compréhension obscurantiste, archaïque, passéiste, dévoyée et rétrograde d’une partie du patrimoine calcifié qui est la cause de tous nos maux.
    Et il faut tout de suite la dirimer. Nous ne voulons pas que la partie gangrène le tout. Les glaciations idéologiques nous ont amenés à cette tragédie généralisée. Nous devons toutes les dégeler. La responsabilité nous commande de reconnaître l’abdication de la raison et la démission de l’esprit dans la scansion de l’antienne islamiste justifiée par une lecture biaisée d’une construction humaine sacralisée et garantie par «le divin». Il est temps de sortir des enfermements doctrinaux et de s’émanciper des clôtures dogmatiques. L’historicité et l’inapplicabilité d’un certain nombre de textes du corpus religieux islamique sont d’évidence une réalité objective. Nous l’affirmons. Et nous en tirons les conséquences.
    L’ancrage dans la modernité ne saurait se faire sans une modernité intellectuelle fondée sur l’esprit critique, je l’ai déjà écrit dans la toute première chronique. Je regrette que nous ne l’ayons pas fait dans notre pays. Aucun colloque de grande envergure n’a pu se tenir, aucun symposium important n’a été organisé en vue de subsumer la violence «inhérente» à l’islam ; pas la moindre conférence sérieuse n’a été animée pour pourfendre les thèses islamistes radicales. Nous avons vécu sur la défaite de la pensée et l’abrasement de la réflexion.
    Il est vrai que la pusillanimité et la frilosité de nos «hiérarques» nous ont causés beaucoup de torts. Leur incurie organique nous laisse attendre, tétanisés, la dramatique séquence d’après. Leur seul argument avancé est que nous sommes pris en otage par les fanatiques barbares. Or, face à la barbarie, il vaut mieux vivre peu, debout, digne et en phase avec ses convictions humanistes que de végéter longtemps en louvoyant, en étant complice, par l’inaction et le silence, de ce qu’on réprouve. Nous verrons la suite demain.


    Ghaleb Bencheikh

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    Post Autres voies, autres voix

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 25.06.15 | 10h00

    Autres voies, autres voix

    Nous poursuivons ces chroniques au fil des jours que compte ce mois de Ramadhan. Elles commencent à susciter réactions et débats sur la Toile. Tant mieux, si une certaine effervescence intellectuelle peut nous sortir de la torpeur, de l’été et du jeûne. Je souhaite, pour ma part, qu’elle reste contenue dans les limites de la courtoisie et de l’éthique du désaccord. Je sais gré à toutes celles et tous ceux qui, avec sagacité et intelligence, commentent et critiquent mes propos.
    Ceux-ci sont interrogeables et révisables. Ils ne relèvent d’aucun dogmatisme. Et, j’admets volontiers que mes prises de position soient discutables, voire contestables. Je fais mienne cette parole du calife Omar Ier : «Que Dieu fasse miséricorde à celui qui m’offre mes défauts.» En revanche, lorsque les dérapages se produisent et les attaques ad hominem fusent, la diffamation et la calomnie tiennent souvent lieu d’arguments pour faire taire et couper court à toute discussion. Sauf que la prise de parole publique est une responsabilité et il faut l’assumer.
    Et, je ne me tairai pas. Je suis mithridatisé contre la malveillance et la bêtise humaine. De toute façon, le silence et la complaisance ont toujours été de discrets facteurs générateurs et amplificateurs des grandes tragédies. Et l’importance de la parole est telle, lorsqu’elle est bonne – et selon la parabole coranique - un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel, donne ses fruits à tout instant par la grâce de son seigneur.
    Et lorsque la parole est destructrice,
    elle est semblable à un mauvais arbre déraciné de la surface
    de la terre et qui n’a point de stabilité.

    Bien entendu, il faut condamner sans réserve toutes les dérives meurtrières qui s’abattent au nom de la religion et dénoncer l’extrémisme islamiste violent. Qui dit dénoncer, dit aussi annoncer : aucune cause, si légitime soit-elle, n’implique le massacre des innocents. Et surtout que le sacrilège suprême est l’atteinte à la vie. On ne peut pas et on ne doit pas se prévaloir d’un idéal religieux pour semer la terreur et provoquer la haine et le ressentiment.
    Après avoir affirmé cela avec force, il est juste et sage de rechercher d’autres voies et d’entendre d’autres voix. Celles qui ne se cantonnent pas à la dénonciation. Celles qui veulent construire des alternatives aux nouvelles nécessités et potentialités du développement humain intellectuel et social. Celles qui fédèrent les forces vives de tous ceux et de toutes celles qui sont porteurs des valeurs d’humanisme de paix, de justice et de fraternité en nourrissant leur espérance.
    Celles qui participent au renouveau et à l’éveil des consciences. Cet éveil commence par voir chez soi, en soi, les manquements à l’éthique, les écarts à la sincérité avec soi-même, les fêlures morales. Parce qu’aucune nation et aucun peuple ne changent véritablement si, pris individuellement, les membres de la nation ou du peuple n’entreprennent pas chacun un travail d’introspection intérieure afin de modifier l’inadéquation entre l’hypocrisie ambiante et le ressenti intérieur.
    Et, cela commence par réaliser qu’encore de nos jours, dans de nombreux pays, à population majoritairement musulmane, des régimes politiques sévissent sans aucune légitimité démocratique. Ils gouvernent en domestiquant la religion et en idéologisant la tradition. Ils manipulent la révélation pour des fins autres que spirituelles. Les sociétés, elles-mêmes, en sont devenues minées par l’obscurantisme et l’infantilisation des esprits.
    Elles n’ont engendré, globalement au risque d’être sévère – que des «diseurs» et jamais ou rarement des «faiseurs». Alors, comment faire pour que la réflexion, précédant l’action, puisse être formulée et exprimée en vue d’être saisie et intériorisée dans une adhésion intime ? Nous poursuivrons cette analyse dans la prochaine chronique en oscillant
    entre le fait de s’appesantir sur les raisons de cette arriération
    et ses méfaits et le fait d’ouvrir des perspectives d’avenir et de sortie de crise.


    Ghaleb Bencheikh


    Dernière modification par zadhand ; 25/06/2015 à 23h55. Motif: Autres voies, autres voix
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    Post Hypocrisie et escroquerie

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    le 27.06.15 | 10h00

    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)

    Hypocrisie et escroquerie

    Nous avons évoqué, jeudi, le manque de légitimité démocratique dans la quasi-totalité des pays où la société est majoritairement musulmane. Nous constatons que les régimes s’y prévalent tous de l’islam comme religion d’Etat.
    C’est même inscrit dans la Loi fondamentale.

    En réalité, j’ai précédé «totalité» par «quasi» pour ne pas être injuste vis-à-vis de nos voisins tunisiens et d’autres exemples en dehors du monde arabe, dont le nombre peut être compté sur les doigts d’une main affreusement mutilée.
    Certes, la promesse démocratique est une asymptote – comme auraient dit les mathématiciens – et nous y tendons pour en être le plus près possible. Nous mesurons aussi les grandes étapes franchies dans la lente et longue maturité de l’humanité pour approcher ce point à l’horizon dans la gestion des affaires de la cité.
    Depuis Solon et Clisthène, qui instaurèrent les fondements de la démocratie athénienne dès le VIe siècle avant l’ère commune jusqu’à nos jours, nous constatons son évolution et comment elle a pu se frayer un chemin entre despotisme et tyrannie.
    Tant et si bien que les femmes, les métèques et les esclaves devaient être exclus de l’agora. Plus tard, et bien après la révolution française, nous verrons que le Tocqueville de l’Amérique n’est pas celui de l’Algérie et le Jules Ferry de la Métropole n’est pas celui des colonies où l’école n’était ni gratuite, ni laïque, ni obligatoire… maintenant, la démocratie française fonctionne cahin-caha. Elle est meilleure que celle de Poutine assurément,
    mais il arrive que les Scandinaves s’en amusent et la trouvent quelque peu affectée…

    C’est souligner le caractère intrinsèquement évolutif de la démocratie. Il dépasse le simple formalisme creux du processus électoral. Il ne suffit pas d’organiser des scrutins pour assurer la franchise des résultats et, même si ces scrutins étaient exempts de fraudes, quelle serait leur valeur si ceux qui sont élus n’avaient pas de réelle maîtrise sur le cours des choses ni sur les véritables décisions ? Le cas iranien est un exemple patent.
    Le régime des mollahs se targue du respect des échéances électorales et du bon fonctionnement de la machine des différentes consultations, notamment présidentielles, bien que la réélection de Mahmoud Ahmadinejad ait été contestée par les jeunes non sans courage avec leurs cris et leurs pancartes portant l’inscription : «Where is my vote ?» Encore une fois, quel intérêt peut-on avoir d’une élection, fût-elle transparente, si la Loi fondamentale est biscornue avec l’idée du mandat du jurisconsulte : un guide spirituel ayant main basse sur la police et la justice ! Un homme qui ne rend compte à personne !
    Nous ne connaissons pas, en contextes islamiques, qu’est-ce la séparation des pouvoirs, ni l’alternance au pouvoir, ni l’équilibre des pouvoirs, ni ce que sont les contre-pouvoirs. Rien de tel n’est connu ni appliqué ni même voulu.
    On se gargarise de belles paroles sur l’islam et on ajoute dans une escroquerie morale et intellectuelle que «ceux qui ne gouvernent pas selon ce que Dieu a prescrit, sont des mécréants», en ayant déjà tordu le sens de «juger» et «arbitrer» en «gouverner» et en affirmant avoir pénétré le désir politique de Dieu !
    On s’offusque de voir l’épithète islamique accolée à Etat par la monstruosité dénommée Daech, mais on l’accepte lorsqu’elle qualifie la République en Mauritanie, en Iran et au Pakistan.
    Tout comme on s’accommode à l’idée bizarre qu’un Etat puisse avoir une confession !
    A-t-on un jour pris le temps de déconstruire l’article des différentes Constitutions qui stipule que l’islam est la religion de l’Etat ?
    Et, nous ne sommes pas à cette contradiction près ni à une hypocrisie de plus.

    Actuellement, certains régimes participent à la coalition menée par des «mécréants» qui bombarde justement le prétendu Etat islamique alors que les criminels fous furieux du califat de la terreur appliquent leurs doctrines et soutiennent leurs thèses ! La dite monstruosité idéologique, c’est le wahhabisme en actes, rien d’autre. C’est le salafisme dans les faits, la cruauté en sus.

    *Ecrivain, essayiste, animateur de l’émission «Islam» sur France 2


    Ghaleb Bencheikh


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    Post Relever le défi de la paix

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 28.06.15 | 10h00



    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
    Relever le défi de la paix


    La scène mondiale a donné vendredi dernier, encore une fois, la représentation générale de la crise aiguë qui secoue le monde islamique. Elle semble échapper à toute perspective de résolution.


    Le cauchemar continue. L’abjection et l’ignominie se poursuivent. En plein mois de jeûne – censé être un temps fort de recueillement et de miséricorde - nous apprenons, coup sur coup, trois attentats sanglants perpétrés quasi simultanément en France, en Tunisie et au Koweït. Ils signent la perversion de la tradition et l’inversion de ses valeurs de bonté et d’amour en folie meurtrière.
    Et, pour rester dans ce registre tragique rappelant les Tragiques, les condamnations du chœur que nous constituons et les réprobations que nous proférons, n’ont guère d’écho. Sans aucun effet, nous élevons haut nos clameurs, et nous nous lamentons avec les pleureurs. L’horizon paraît opaque et barré par les surenchères radicales et le facteur temporel n’ouvre pas du tout vers un futur prometteur.
    Bien au contraire, les perspectives d’avenir sont brouillées par l’immédiateté des évènements retransmis par les moyens de communication sophistiqués jouant un rôle d’amplificateurs. L’intensité de la guerre des images et l’instantanéité des images de la terreur ainsi que la proximité du spectacle atroce qu’elles donnent à voir écrasent toute velléité de recherche de résolution des conflits.
    Elles ne laissent place qu’à un émotionnel exacerbé comme unique élément d’appréciation.
    L’attentisme fataliste pousse les terroristes à sévir.

    En effet, on voit mal comment, dans cette désolation, un tiers médiateur réussirait à s’imbriquer dans une confrontation bipartite. D’un côté, ceux qui veulent punir les mécréants, les apostats et les tièdes ; de l’autre les sociétés ouvertes.
    L’ensemble produit une étrange impression de faiblesse tout en espérant l’intervention invraisemblable d’un deus ex machina pour qu’une issue à l’impasse puisse être proposée, et pendant que l’attente se prolonge et que l’on s’y installe,
    l’on se trouve démuni, tétanisé, impuissant en plein désarroi…

    La violence religieuse islamiste signe le degré ultime de l’inhumaine cruauté. Quelle réaction pourrait-on alors afficher ? L’éradication totale de la vermine terroriste, à l’évidence, serait-on tenté de répondre spontanément.
    Mais que faire encore lorsqu’elle prolifère comme champignons après pluie ? Ce sera monter encore des marches dans l’insensée escalade sur l’échelle de l’effroi et de l’épouvante ! Y a-t-il une réponse qui soit une norme professée ? Y a-t-il une attitude qui fasse sens pour tous ? Non ! Si ce n’est avouer humblement que l’homme musulman n’a pas su relever l’inaccessible défi de la paix et la fraternité universelles, et reconnaître simplement qu’il n’est pas encore arrivé là où toutes les causeries religieuses auraient voulu qu’il fût. A force de vouloir composer avec sa conscience, il finira par décomposer son être profond.
    Est-ce à dire qu’il court à sa perte ? Assurément oui, sauf s’il sait s’enjoindre à la patience et à la persévérance.
    Les peuples civilisés savent trouver les ressources nécessaires en eux-mêmes pour résister face à la terreur.

    Tant que les «nôtres» affichent leur hystérie suite aux caricatures du Prophète, alors qu’ils se terrent depuis des années lorsque leur religion est avilie et pervertie, ils ne sortiront pas de l’ornière. Le salut passe par les manifestations de masse et les démonstrations de force contre la barbarie. Nous devons en apprendre les codes et la tenue.
    En attendant, tout doit concourir à faire reculer ces assassins : la répression dans le cadre de la loi et la justice, l’action politique et diplomatique ; la riposte militaire et de renseignement, l’assèchement des flux financiers. Mais surtout, la consolidation des acquis démocratiques, là où ils se trouvent ainsi que l’affermissement et l’ancrage des héritages
    et des biens culturels avec l’ouverture du champ intellectuel.

    La refondation de la pensée théologique viendra sceller, une bonne fois pour toutes, le sort de l’idéologie islamiste dont l’architectonique ne repose que sur des artefacts fallacieux. Puissions-nous ainsi en finir avec l’hydre de Lerne terroriste.

    Ecrivain, essayiste, animateur de l’émission « Islam » sur France 2


    Ghaleb Bencheikh
    Dernière modification par zadhand ; 28/06/2015 à 23h44. Motif: Relever le défi de la paix
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    Post Le choix de la facilité et du charlatanisme

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 04.07.15 | 10h00


    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)

    Le choix de la facilité et du charlatanisme

    Nous sommes arrivés à une situation de délabrement moral et de dégradation éthique telle que notre tradition religieuse se voit flétrie, avilie et pervertie. Nous ne cessons de le dire. Le simple vocable «islam» est devenu anxiogène et synonyme, pour beaucoup de non-musulmans, de violence et de terreur.
    Le champ sémantique afférent à la tradition religieuse islamique est totalement piégé et beaucoup d’arabismes qui ont investi les langues européennes, ont été détournés de leurs sens. Ils occasionnent beaucoup de dégâts sur la psyché des lecteurs et des auditeurs au lieu d’ouvrir des débats entre protagonistes du dialogue interreligieux et interculturel. Il est vrai que la méconnaissance du sujet par les faiseurs et relayeurs d’opinion a aggravé la donne.
    Le djihad est devenu une «guerre sainte» et le djihadiste un tueur fou furieux assoiffé de sang. La fatwa est synonyme de condamnation à mort. Et, la charia est dans l’imaginaire collectif un ensemble de lois archaïques minorant la femme et autorisant les châtiments corporels et admettant la mutilation des fautifs, contrevenants et autres transgresseurs.
    Et, le choix que nous avons maintenant consiste soit à tout faire pour que tous ces termes dévoyés par l’action combinée des idéologues islamistes et les détracteurs de la religion islamique, recouvrent leurs véritables sens dans leur neutralité et les inscrire dans l’histoire ; soit, tout simplement, les abandonner à ce triste sort de mots portant haut l’ignominie et l’abjection.
    Allez expliquer que le djihad est l’effort dans la voie de Dieu et notre connaissance des deux djihads, le mineur et le majeur salvateur… Vous ne pouvez convaincre personne. Pourtant la guerre n’a jamais été sanctifiée en islam !
    D’un côté, nous ne saurions nous accommoder de cette réalité amère de voir tout un patrimoine corrompu à cause de l’altération de sens des termes essentiels qui l’expriment.

    De l’autre, l’entreprise paraît irréalisable du fait de l’ancrage de ces sens dans la compréhension générale que l’on se fait du vocabulaire de la doctrine islamiste voire de la conception djihadiste de l’altérité (je constate que je ne peux que sacrifier, hélas, à l’utilisation de mots dans un sens dont je discute le bien-fondé de sa signification).
    Et pourtant, il est de notre devoir de sauver ce patrimoine en mettant en exergue ses valeurs de bonté, de miséricorde et d’amour. La question est d’être ou ne pas être… musulman au XXIe siècle. J’entends par-là : est-ce que le musulman, dans le meilleur des cas, est un homme à la barbe hirsute, à la mine patibulaire, à l’haleine fétide portant un qamis et une calotte vissée sur la tête couleur blanc-sale – dans les deux sens de la teinte – entrecoupant ses phrases par des «ma chaa Allah» et autres locutions empruntées au Coran mais incongrues au discours ? Je ne veux même pas m’attarder sur l’esprit gangrené par les arguties ni sur le cœur rongé par le ressentiment.
    Et, est-ce que la musulmane est celle qui, emmitouflée dans un voile long, le traîne dans la poussière parce que, lui a-t-on dit, les anges vont le lui nettoyer ? On lui a inculqué l’idée saugrenue que si un garçon voit ses cheveux elle périt par le feu de l’enfer... J’évoque ces aspects pour ne m’appesantir que sur les SER – les signes extérieurs de religiosité. Malheureusement, une religiosité aliénante et crétinisante.
    Ou bien le musulman est cet homme affable, courtois, élégant propre sur lui, d’une grande patience devant l’adversité, faisant preuve de générosité d’âme et de noblesse de cœur.

    Humaniste et spirituel. Amoureux de l’art et de la beauté. Sensible à la poésie et à la musique. Eduqué et bien instruit, ouvert sur le monde et avide de savoir. Je rêve de la musulmane comme une femme d’intelligence, de charme et d’esprit, respectée et respectable dont l’honneur, la pudeur et la bonne éducation constituent le voile sans qu’il soit nécessairement médiatisé par un tissu. A suivre.

    * Ecrivain, essayiste, animateur de l’émission «Islam» de France 2

    Ghaleb Bencheikh

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    Post Ne pas tomber dans le piège de la division tendu par les terroristes

    A la une Actualité_Le mot de Ghaleb Bencheikh
    le 16.11.15 | 10h00

    Le mot de Ghaleb Bencheikh.jpg

    Ne pas tomber dans le piège de la division tendu par les terroristes

    Encore une fois, l’abomination a frappé au cœur de Paris.
    L’année en cours approche de son terme comme elle l’a commencé
    et notre nation, déjà éprouvée, est affligée. La bête immonde,
    comme à son accoutumée, prend pour cibles des êtres innocents.
    Notre première pensée va dans le recueillement à la mémoire des victimes.
    Et toute notre compassion est assurée à ceux qui luttent pour la vie dans les différents hôpitaux.

    Beaucoup de proclamations sont écrites et proférées. Les communiqués abondent
    et il ne s’agit pas d’en rajouter. Mais il faut simplement s’assurer d’une chose
    et le clamer haut et fort : c’est que face à la terreur, nous ne devons jamais abdiquer.
    C’est une déclaration de résistance et d’insoumission que nous opposons aux terroristes assassins.
    La récurrence de leurs attaques n’atteindra jamais notre détermination
    à œuvrer inlassablement pour le triomphe des idéaux de concorde
    et de fraternité et, en même temps, à lutter toujours afin
    de mettre à mal l’incarnation du mal que nous nommons en l’occurrence.

    C’est une idéologie mortifère ayant avili la religion islamique et perverti la révélation coranique.
    Nous le savons que trop bien. La responsabilité des hiérarques religieux
    qui ont laissé les sermonnaires doctrinaires tenir leurs discours manipulateurs
    est plus qu’engagée. Ces derniers sont comptables et coupables
    des crimes perpétrés au nom de Dieu. Tous ces prêcheurs de haine
    qui avaient cru bon exploiter le ressentiment de justifier
    les attentats-suicide en les qualifiant d’opérations-martyres
    doivent répondre de cette distorsion et de leur forfaiture.

    Pour l’heure, gageons qu’en France, toutes les franges de la nation puissent
    rester unies et ne pas tomber dans le piège de la division tendu par les terroristes.
    La solidarité dans l’union, la capacité de résilience et la pulsion de vie
    sont les meilleures réponses à cette vague d’attentats. Après le temps de la sidération
    et de l’affliction, celui des analyses justes ouvrira l’ère de la stabilité et de la paix.
    Du côté islamique, une refondation de la pensée théologique combinée
    à une saine éducation fondée sur l’amour et la bonté permettra
    assurément d’immuniser les jeunes générations des germes
    du fanatisme et de les prémunir du danger du radicalisme.

    Ghaleb Bencheikh
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