Gabrielle Giffords, l'ancienne députée touchée à la tête en 2011 à Tucson, prend la tête d'une campagne pour exiger une réglementation plus stricte en matière de port d'armes.
"Assez" : un mois après la tuerie de Newtown et alors que les audiences préliminaires ont débuté dans le Colorado en vue d'un éventuel procès pour James Holmes, le tireur d'Aurora, Gabrielle Giffords a lancé mardi la campagne "Des Américains pour des solutions Responsables" lors d'une interview sur ABC.

Grièvement blessée lors de la fusillade de Tucson en janvier 2011, l'ancienne députée de l'Arizona est devenue une figure emblématique de la lutte pour renforcer la réglementation concernant le port d'armes.

"Avoir autant d'argent" que la NRA
Dans un éditorial publié mercredi par USA Today, le seul quotidien national des Etats-Unis, Gabrielle Giffords estime notamment que "réussir une réforme pour réduire la violence due aux armes, et empêcher les fusillades de masse, signifie se démener autant que les lobbies des armes et avoir autant d'argent qu'eux", allusion au puissant lobby de la NRA (National Rifle Association).
Elle précise que son initiative vise à "récolter les fonds nécessaires pour contrer l'influence du lobby des armes" et appuyer les hommes politiques "qui se battent pour ce qui est juste".
Pas de remise en cause du deuxième amendement

Gabrielle Giffords assure ne pas vouloir remettre en cause le sacro-saint deuxième amendement de la constitution, qui donne aux Américains le droit de détenir des armes. Etant donné la procédure très complexe pour révoquer cet amendement et le rapport de force politique actuel, ce serait d'ailleurs impossible -Barack Obama, qui souhaite mettre en place un ambitieux plan de contrôle des armes, ne l'envisage pas non plus.

"Ce que nous voulons, c'est ce que veulent la majorité des membres de la NRA et d'autres Américains : des modifications responsables de nos lois pour une détention responsable des armes, et pour réduire la violence", dit-elle simplement. Son mari, l'astronaute Mark Kelly, qui co-dirige la campagne, suggère par exemple de "rendre difficile, pour un malade mental ou un criminel, l'achat d'une arme" ou de remettre en cause les chargeurs à grande capacité.