L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, au Conseil de sécurité de l'ONU, mardi 30 décembre.
Il n'y avait guère d'espoir qu'elle aboutisse. La proposition de résolution palestinienne sur un accord de paix avec Israël a été définitivement enterrée, mardi 30 décembre, par le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU). Israël s'est dit « satisfait » du rejet de la proposition palestinienne.
Les quinze membres du Conseil ne se sont prononcés que tard, mardi, mais dès la fin d'après-midi les Etats-Unis, proche allié d'Israël, avaient annoncé qu'ils s'opposeraient à cette résolution proposant notamment un accord de paix d'ici à douze mois et le retrait israélien des territoires occupés avant la fin 2017.
« Cette résolution encourage les divisions et non un compromis », a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power, ajoutant : « Ce texte n'évoque les inquiétudes que d'une seule partie. » Jeffrey Rathke, porte-parole du département d'Etat américain avait expliqué dès lundi que la résolution posait notamment « des délais arbitraires à un succès des négociations de paix et au retrait d'Israël de Cisjordanie ». Selon lui, « le risque est plus grand que les négociations soient entravées qu'elles ne soient couronnées de succès ».
« ESSAYER ENCORE. AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD »
Le texte a finalement recueilli 8 voix pour (dont celles de la France, la Chine et la Russie), 2 voix contre et 5 abstentions, dont celle du Royaume-Uni. La France a soutenu le texte « poussée par l'urgence à agir », a affirmé devant le Conseil son ambassadeur François Delattre, exprimant sa déception que les efforts pour négocier un texte susceptible de faire consensus aient échoué. « Mais nos efforts ne doivent pas s'arrêter là. Notre responsabilité est d'essayer encore. Avant qu'il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.
Les Palestiniens avaient apporté lundi des modifications à leur projet qui prévoit Jérusalem-Est, occupée et annexée, comme capitale d'un Etat palestinien, le règlement de la question des prisonniers palestiniens, l'arrêt de la colonisation israélienne et rappelle le caractère illégal du mur de séparation.