Le journaliste observe une grève de la faim depuis 64 jours
Mohamed Tamalt est dans un coma profond
le 30.08.16 | 10h00
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Le journaliste Mohamed Tamalt, en prison depuis le 27 janvier dernier, est entre la vie et la mort.
Il se trouve depuis 18 jours au service des soins intensifs de l’hôpital Lamine-Debaghine de
Bab El Oued, a-t-on appris auprès de son frère.
Le journaliste, âgé de 42 ans, en est à sa 64e journée de grève de la faim,
qu’il a entamée au lendemain de son arrestation en juin dernier, devant le
domicile de ses parents à Bachedjarrah, à Alger. Depuis, malgré
l’insistance de ses avocats et de sa famille, Tamalt, détenteur également
de la nationalité britannique, refuse de s’alimenter. Il s’est insurgé contre les
conditions de son arrestation.«C’est la première fois que je réussis à le voir
après 16 jours d’insistance», indique son frère, qui s’est présenté hier à notre
rédaction. «Il est dans le coma. Mais sa situation est meilleure que celle dans
laquelle il se trouvait lorsqu’il était à la prison de Koléa. A l’époque, il n’était
qu’un amas de chair posé sur un fauteuil roulant», raconte le frère, désabusé.
Le récit est identique à celui des avocats du détenu qui ont lancé un appel
à une libération pour «raison humanitaire».Accusé de «diffamation et d’outrage
au chef de l’Etat» ainsi que d’«atteinte à l’honneur de personnalités et de
leurs familles», Mohamed Tamalt a été condamné à 2 ans de prison ferme.
La peine a été confirmée, courant juillet, en appel par la cour d’Alger.
Ses avocats se sont retirés en signe de protestation contre la sévérité
de la peine. Mohamed Tamalt a notamment dénoncé de hauts responsables
de l’Etat et leurs proches dans une page animée sur facebook et sur
le site du journal Essiyak El Magharibi (le contexte maghrébin).
Avant son arrestation, il vivait à Londres.