BORDEAUX (Reuters) - Soixante-trois nouvelles plaintes ont été déposées mardi au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris contre quatre laboratoires fabriquant des pilules contraceptives de troisième et quatrième générations et l'antiacnéique Diane 35.
Deux sont déposées pour homicide involontaires, 61 pour blessure involontaire, a-t-on appris auprès de l'avocat bordelais Philippe Courtois.
Ce dernier et son associé, Me Jean-Christophe Coubris, ont déposé 44 de ces plaintes contre le laboratoire Bayer, parmi lesquelles 13 pour des pilules de 3e génération dont une pour homicide involontaire, 26 pour des pilules de 4e génération et cinq pour le Diane 35.
Les autres laboratoires concernés sont MSD France (filiale de l'américain Merck), visé lui aussi par une plainte pour homicide involontaire, ainsi que Biogaran et Effik.
"Nous avons reçu plus de 650 témoignages de victimes de ces pilules. Beaucoup d'entre elles entendent déposer plainte à leur tour", a dit à Reuters Me Courtois.
"Nous visons aussi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dont nous attendons comme du gouvernement que la commercialisation des pilules de 3e et 4e générations soit suspendue comme cela a été décidé pour le Diane 35", a-t-il ajouté.
Depuis le 14 décembre, les deux avocats ont déposé près de 80 plaintes dans le cadre de ce dossier.
Une enquête préliminaire visant le laboratoire Bayer et l'ANSM a été ouverte au mois de décembre après le premier dépôt de plainte d'une jeune femme, Marion Larat, handicapée à 65% après avoir été victime d'un AVC imputé à la pilule Diane 35.
L'ANSM a annoncé le 30 janvier l'interdiction de la pilule Diane 35 et de ses génériques en raison des risques de thromboses et d'embolies pulmonaires liés à sa prise. L'ANSM a fait état de quatre décès depuis 1987 en France liés à cette pilule.