Didier Drogba n'est pas un joueur comme un autre. Drogba est un monstre du football international. Toujours là. Guerrier, exigeant, puissant, décisif et humain.
Didier Drogba a encore faim !

J'ai eu cette chance immense et ce grand honneur de l'observer quand il était au Mans, puis de l'approcher, de lui parler et de l'admirer bien sur lorsqu'il était à Guinguamp où avec Malouda et sous les ordres de Guy Lacombe, il passionnait déjà les foules par son activité et son amour du ballon. C'était un exemple pour tous. Voir Drogba jouer, voir Drogba s'entraîner, c'était un vrai spectacle. Les joueurs comme lui sont rares et donc exceptionnels. Ce sont eux les vrais champions.
On ne va pas revenir ici sur la litanie de statistiques qui accompagnent ses photos, ni sur sa frustration de ne rien n'avoir gagné en Coupe d'Afrique des Nations, pas encore du moins puisque la compétition se poursuit. Mais quoi de pire pour Drogba l'Africain d'avoir tout gagné dans sa vie à part ce trophée qui consacre le meilleur d'Afrique ? J'étais témoin aussi l'année dernière, à son hôtel au Gabon, d'un Drogba seul, effondré dans la salle à manger du Sofitel, les yeux humides et dans le vague, se demandant comment il avait pu faire pour laisser échapper cette CAN au Gabon et en Guinée.
Aujourd'hui, après ce passage en Chine dont on a l'impression qu'il est devenu un passage obligé mais rapide (mis à part pour le Malien Seydoux Keita qui s'y trouve très bien), Drogba retrouve le vrai terrain et la ferveur d'un peuple turc, chaque week-end en surchauffe, sans parler de la passion délirante qui entoure les matchs de Ligue des Champions !
Drogba a choisi un club mythique qui respire le foot ! Drogba a choisi ce pour quoi il a toujours transpiré, la passion. Un moment dans le viseur de la Juve, Drogba arrive déjà en héros dans ce club et cette ville d'Istanbul qui hurle et qui hurlera sa joie d'abriter un si grand homme... Même assis à mes côtés, quand j'eu la chance de commenter une finale de Cup avec lui, ses jambes remuaient à chaque action pour aider l'équipe offensivement. Dans la périphérie de Londres, chez lui, à quelques heures du match et au milieu d'un parfum de plats ivoiriens, il rassurait son fils revenu bredouille avec les jeunes de Chelsea d'un tournoi perdu. A 24 heures de la fermeture du mercato, ce mercato là me plait. Revoir en Ligue des Champions Didier Drogba, vainqueur avec Chelsea, affronter avec Galatasaray Schalke 04, a quelque chose d'enivrant puisqu' à 34 ans. Drogba est porté par l'amour de son métier, et le fait de rester un an et demi en Turquie, est une bonne nouvelle pour l'Europe, sa Coupe et son ouverture d'esprit.
Oui, Drogba a besoin de cela. Inimaginable de penser que l'ancien buteur de l'OM pouvait finir sa route en Chine. Le football a besoin de cette race de champions, perfectionnistes, portés par la foi et la ferveur. C'est lui qui a annoncé à ses compatriotes, en pleine CAN, son choix. Il a été longuement applaudi. Drogba est une idole au sein même de son groupe. Au-delà de la masse physique que Drogba est devenu, ce joueur dégage un charisme absolu. Chacune de ses paroles peut être bue comme un doux thé à la menthe. Sur le terrain, le doux Drogba devient sanguin, terreur, un compétiteur né, une icône comme le furent tant de grands, tant de buteurs comme Batistuta.
La balle est dans son camp pour montrer qu'avec son expérience et une CAN enfin réussie, Drogba est fort comme un... Turc !