Une Allemande et sa cousine tuées en Tunisie, prises pour des membres d'un groupe armé

AFP 26 AOÛT 2014 À 12:35


Un policier membre des forces spéciales tunisiennes, le 31 mai 2014 à Tunis (image d'illustration). (Photo Fethi Belaid. AFP)La police tunisienne a ouvert le feu sur une jeune allemande et sa cousine samedi, alors qu'elles roulaient à grande vitesse. Les policiers pensaient qu'elles étaient membres d'un groupe armé.

Berlin a confirmé mardi le décès samedi d’une ressortissante allemande en Tunisie, prise par la police tunisienne pour un membre d’un groupe armé, alors qu’elle circulait en voiture à Kasserine.
«Le ministère allemand des Affaires étrangères doit malheureusement confirmer qu’une ressortissante allemande est morte des suites de ses blessures à Kasserine, en Tunisie», a indiqué une porte-parole du ministère.
«L’ambassade allemande à Tunis est en contact avec ses parents ainsi que les autorités compétentes et s’efforce d’élucider rapidement» cette affaire, a t-elle ajouté. Selon le quotidien allemand Bild, la jeune fille avait la double nationalité allemande et tunisienne et était âgée de 24 ans. Elle était accompagnée de sa cousine, également décédée.
LA POLICE ALERTÉE SUR UN GROUPE ARMÉ

Samedi, le ministère tunisien de l’Intérieur avait annoncé que deux jeunes filles avaient été tuées par la police qui les avait prises pour des membres d’un groupe armé alors qu’elles circulaient en voiture à Kasserine (centre-ouest). Il n’avait pas précisé leur nationalité.
Le ministère avait expliqué qu’une patrouille des forces de sécurité intérieure s’était positionnée au bord d’une route «à la suite d’informations fournies par un citoyen à propos d’un groupe armé se dirigeant vers la ville de Kasserine».
«Une voiture est passée à grande vitesse» mais malgré des signaux lumineux puis des tirs en l’air, «elle n’a pas obtempéré et a continué à rouler, ce qui a obligé les agents à ouvrir le feu, blessant deux jeunes filles qui étaient à bord de la voiture et qui sont ensuite décédées», avait poursuivi le ministère.
ATTAQUES DE JIHADISTES CONTRE LES FORCES DE L'ORDRE

Le cousin des deux jeunes filles, Achraf Hendiri, qui se trouvait avec elles à bord du véhicule, avait affirmé que la conductrice de la voiture avait refusé de s’arrêter car elle craignait qu’il s’agisse de «terroristes».
Kasserine se trouve au pied du Mont Chaambi, où l’armée pourchasse depuis plus d’un an et demi un groupe jihadiste responsable d’attaques meurtrières contre les forces armées et la police.
Fin mai, quatre policiers gardant la maison du ministre de l’Intérieur dans la ville ont été tués dans une attaque menée par des hommes armés.

AFP