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    Voici différents "recouvrements" du terme "'Ibâda" ("adorer"), dans la formule : "عبا

    Quand on dit qu'il s'agit de faire "عبادة الله", de "faire la 'Ibâda d'Allah", d'adorer Dieu, que signifie "adorer Dieu" ?Le sens de ce terme est en fait plus ou moins étendu...-
    Au sens le plus large du terme (sens désigné par "B"), "faire la 'Ibâda d'Allâh" signifie : "faire ce que Dieu agrée pour soi, et se préserver de faire ce que Dieu n'agrée pas pour soi, que ce soit en terme de croyances, de pensées volontaires, d'actions visibles (vis-à-vis de Dieu, ou vis-à-vis de sa propre personne, de ses proches, de toutes les autres personnes et de toutes les créatures) (certaines de ces actions étant agréées pour soi par rapport au lieu, au moment et à la situation où l'on se trouve)" :
    Ce sens B englobe mais aussi dépasse tous les sens que nous allons voir jusqu'à la fin de cet article.C'est avec ce sens général que ce terme a été employé dans ce célèbre écrit de Ibn Taymiyya :
    "العبادة هي اسم جامع لكل ما يحبه الله ويرضاه من الأقوال والأعمال الباطنة والظاهرة.
    فالصلاة والزكاة والصيام والحج وصدق الحديث وأداء الأمانة وبر الوالدين وصلة الأرحام والوفاء بالعهود والأمر بالمعروف والنهي عن المنكر والجهاد للكفار والمنافقين والإحسان إلى الجار واليتيم والمسكين وابن السبيل والمملوك من الآدميين والبهائم والدعاء والذكر والقراءة وأمثال ذلك: من العبادة.
    وكذلك حب الله ورسوله وخشية الله والإنابة إليه وإخلاص الدين له والصبر لحكمه والشكر لنعمه والرضا بقضائه والتوكل عليه والرجاء لرحمته والخوف لعذابه وأمثال ذلك هي: من العبادة لله.
    وذلك أن العبادة لله هي الغاية المحبوبة له والمرضية له التي خلق الخلق لها كما قال تعالى: {وما خلقت الجن والإنس إلا ليعبدون} وبها أرسل جميع الرسل"
    :
    "(Faire) la 'Ibâda
    [d'Allah], cela est un terme englobant (le fait de faire) tout ce que Dieu aime et agrée, qu'il s'agisse de paroles ou bien d'actes, et que ceux-ci soient intérieurs ou extérieurs" (Al-'Ubûdiyya, p. 23 ; ce livret est également présent dansMajmû' ul-fatâwâ, 10/149-236).
    Ibn Taymiyya a ensuite cité plusieurs exemples de telles "paroles et actes", "extérieurs et intérieurs", faisant partie de la 'ibâda de Dieu.
    Il a cité ainsi : la prière, la zakât, le jeûne, le pèlerinage, le fait d'invoquer (du'â) Dieu, de L'évoquer (dhikr), et de réciter le Coran.
    Mais il a aussi cité : le fait de dire la vérité, d'être honnête et de respecter ses engagements ; le fait de bien agir envers ses deux parents et de garder de bonnes relations avec les autres membres de sa parenté ; le fait d'être bienfaisant vis-à-vis du voisin, de l'orphelin, du pauvre, du voyageur, de l'esclave et des animaux.
    Il a également cité : aimer Dieu et Son Messager, craindre Dieu, se tourner vers Lui, garder sa pratique sincère pour Lui, faire preuve de patience devant Sa décision, Lui être reconnaissant pour Ses bienfaits, être heureux de Son jugement, s'en remettre à Lui, espérer Sa Miséricorde et redouter Son châtiment.
    Il a enfin mentionné : le fait d'ordonner le bien et d'interdire le mal [cliquez ici pour comprendre ce concept], de faire le jihâd [cliquez ici pour comprendre cet autre concept].
    Tout cela fait partie, écrit Ibn Taymiyya, de la 'Ibâdatullâh.
    Cependant, pour que l'action de ce genre, classée comme 'Ibâdatullâh, soit réellement considérée par Dieu comme constituant effectivement Sa 'Ibâda, il faut que, en sus de la forme de l'action, l'intention et la perception que l'on a en la faisant soient ce qu'elles doivent être :
    - Quand on accomplit une action des 'ibâdât, quelle intention et quelle disposition intérieure faut-il avoir pour que cela rapproche de Dieu ?
    - Quand on accomplit une action des 'âdât qui est "obligatoire" ou "recommandée", faut-il avoir une intention particulière pour que cela rapproche de Dieu ?
    -
    --- Dans un sens restreint du terme (sens qui a été désigné comme "B.a.a" dans notre article suscité)(et qui concerne le asl ul-'ibâda)"faire la 'Ibâda d'Allâh"signifie seulement : "diviniser Dieu (bi asl it-ta'lîh)":
    C'est avec ce sens que ce terme a été employé dans la formule "تعبد الله و لاتشرك به شيئا" ("Tu fais la 'Ibâda de Dieu et ne lui associes rien"), utilisée par le Prophète (sur lui soit la paix) dans de nombreux hadîths, où elle est suivie d'autres actions.
    Ainsi, dans le hadîth dit "de Mu'adh", on lit : "لقد سألتني عن عظيم، وإنه ليسير على من يسره الله عليه! تعبد الله ولا تشرك به شيئا، وتقيم الصلاة، وتؤتي الزكاة، وتصوم رمضان، وتحج البيت") : "Tu fais la 'Ibâda de Dieu et ne Lui associes rien ; tu accomplis la prière rituelle (salât) ; tu donnes l'aumône obligatoire (zakât) ; tu jeûnes pendant le (mois de) ramadan ; et tu pars en pèlerinage à la Maison (de Dieu)" (at-Tirmidhî 2616).
    Dans le hadîth dit "du bédouin", on lit les termes suivants : "تعبد الله و لا تشرك به شيئا، وتقيم الصلاة المكتوبة، وتؤدي الزكاة المفروضة، وتصوم رمضان" (al-Bukhârî 1332, Muslim 13).
    Certes, le fait de diviniser Dieu (Ta'lîh ullâh) (le contraire étant : Ta'tîl ullâh) ne peut se fairede façon complète (kâmil) sans la mise en pratique de toutes les actions qu'Il a rendues obligatoires. Dès lors, Ta'lîh ullâh au sens complet (kâmil) revient à exactement la même chose que 'Ibâdat ullâh au sens le plus large du terme (le sens B suscité).Cependant, dans les deux hadîths que nous avons cités précisément, après "Tu fais la 'Ibâda de Dieu" il a été fait mention, de façon distincte, de ces actions visibles : "tu accomplis la prière rituelle (salât) ; tu donnes l'aumône obligatoire (zakât) ; tu jeûnes pendant le (mois de) ramadan ; et tu pars en pèlerinage à la Maison (de Dieu)". Cela montre que, ici :
    - "تعبد الله" ("tu fais la 'Ibâda de Dieu") signifie seulement : "تُؤَلِّهُ الله" : "tu divinises Dieu bi asl it-ta'lîh" (et non pas : "que tu accomplisses toutes les actions que Dieu agrée", vu que les autres actions ont été mentionnées de façon distincte) ;
    - "ولا تشرك به شيئا" ("et tu ne Lui associes rien") signifie : "ولا تشرك به شيئًا في الألوهية" : "que tu ne Lui associes rien dans le caractère divin, bi shirk akbar" (c'est-à-dire que tu ne divinises rien d'autre que Lui).
    - ensuite sont mentionnées d'autres actions obligatoires.
    -
    --- Dans un sens également restreint (désigné comme : "B.b.a") (et qui concerne lekamâl ul-'ibâda), "faire la 'Ibâda d'Allâh"signifie : "faire les actions visibles qui n'ont été instituées que pour permettre le développement spirituel de l'homme vis-à-vis de Lui" :
    C'est avec ce sens que le terme est employé dans les phrases où on distingue les "'ibâdât" des "'âdât" et des "mu'âmalât". Lire : La distinction entre "'ibâdât" et "'âdât" en islam.C'est le cas dans cet écrit de Ibn Taymiyya : "الوجه الثالث: أن تصرفات العباد من الأقوال والأفعال نوعان: عباداتيصلح بها دينهم، وعادات يحتاجون إليها في دنياهم. فباستقراء أصول الشريعة، نعلم أن العبادات التي أوجبها الله أو أحبها لا يثبت الأمر بها إلا بالشرع؛ وأما العادات فهي ما اعتاده الناس في دنياهم مما يحتاجون إليه، والأصل فيه عدم الحظر، فلا يحظر منه إلا ما حظره الله سبحانه وتعالى. (...). ولهذا كان أحمد وغيره من فقهاء أهل الحديث يقولون: إن الأصل في العبادات: التوقيف، فلا يشرع منها إلا ما شرعه الله تعالى (...)؛ والعادات الأصل فيها: العفو، فلا يحظر منها إلا ما حرمه. (...) وهذه قاعدة عظيمة نافعة. وإذا كان كذلك، فنقول: البيع والهبة والإجارة وغيرها هي من العادات التي يحتاج الناس إليها في معاشهم، كالأكل والشرب واللباس؛ فإن الشريعة قد جاءت في هذه العادات بالآداب الحسنة: فحرمت منها ما فيه فساد، وأوجبت ما لا بد منه، وكرهت ما لا ينبغي، واستحبت ما فيه مصلحة راجحة، في أنواع هذه العادات ومقاديرها وصفاتها. وإذا كان كذلك، فالناس يتبايعون ويستأجرون كيف شاءوا ما لم تحرم الشريعة؛ كما يأكلون ويشربون كيف شاءوا ما لم تحرم الشريعة؛ وإن كان بعض ذلك قد يستحب أو يكون مكروها؛ وما لم تحد الشريعة في ذلك حدًا، فيبقون فيه على الإطلاق الأصلي" (MF 29/16-18).Avec ce sens particulier, "'Ibâdât" signifie donc : "actions visibles qui n'ont été instituées que pour permettre le développement spirituel de l'homme vis-à-vis de Lui".C'est avec ce sens particulier que le terme 'Ibâda a été employé dans le récit bien connu où il est dit : "جاء ثلاثة رهط إلى بيوت أزواج النبي صلى الله عليه وسلم، يسألون عن عبادة النبي صلى الله عليه وسلم. فلما أخبروا كأنهم تقالوها" : Trois Compagnons allèrent s'enquérir, auprès d'épouses du Prophète, de la'ibâda que le Prophète faisait ("عبادة النبي"). Quand ils en furent informés, il semble qu'ils aient considéré cette ('ibâdâ) comme étant de petite quantité. Ils ont alors dit : "Quelle est notre statut par rapport à celui du Prophète, lui dont Dieu a pardonné les fautes antérieures et futures !"" (al-Bukhârî 4776, Muslim 1401, an-Nassâ'ï 3217, Ahmad). Lire le commentaire de ce hadîth (ainsi que d'autres textes où on retrouve ce terme 'Ibâdat ullâh avec ce sens particulier) dans notre article y ayant été consacré.Et les 'Ibâdât dûment instituées dans la Shar' apportée par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) sont les actions suivantes :
    - la prononciation des formules d'évocations de Dieu (adhkâr lissâniyya), d'invocations d'éloge de Dieu (du'â uth-thanâ') et d'invocations de demandes adressées à Dieu (du'â ul-mas'ala) (cliquez ici) ; la récitation cultuelle du texte de la Parole de Dieu (tilâwat ul-qur'ân) ;
    - en termes de postures et gestes, il y a le fait de lever les mains devant soi, ce qui peut être fait quand on invoque Dieu (raf' ul-yadayn waqt ad-du'â) ; il y a aussi la prosternation seule (sajda mujarrada), qui est instituée après la récitation de versets coraniques évoquant cette action, ainsi que (d'après certains ulémas) pour remercier Dieu ; il y a la prière rituelle (salât), qui consiste en une combinaison de plusieurs actions cultuelles (présence de cœur, prononciation, postures) ; il y a encore le pèlerinage à la Maison de Dieu (hajj) ;
    - il y a également l'aumône (sadaqa) (lire un autre article) ; le sacrifice (tadh'hiya) de certains animaux au Nom de Dieu ;
    - les actions de délaissement (tark) momentané, pour Dieu, de certaines des choses qui font naturellement le plaisir de l'homme : il y a ainsi le jeûne (siyâm) (cliquez ici) ; il y a encore la retraite spirituelle (i'tikâf) dans une "maison de Dieu" (une mosquée).
    -
    ----- Dans un sens désignant une réalité constituant partie du sens précédent, B.b.a,un sens plus restreint que ce B.b.a (donc un sens B.b.a.b), "faire la 'Ibâda d'Allâh" désigne : "faire l'action où on ne demande rien à Dieu pour soi, mais où on Lui "présente", "offre" quelque chose" :
    C'est avec ce sens que ce terme a été employé dans cet autre écrit de Ibn Taymiyya : "والدعاء لله وحده؛ سواء كان دعاء العبادة، أو دعاء المسألة والاستعانة" (MF 1/69) (voir aussi MF 10/237-238 ; 15/10 ; et bien d'autres passages).Ici, par opposition à Isti'âna, qui désigne : "l'action de demande à Dieu",'Ibâda désigne pour sa part : "l'action que l'on "présente" à, que l'on "offre" à Dieu sans que cela consiste également à Lui demander quelque chose pour soi".Nous en avons parlé de façon détaillée dans notre article traitant des deux types d'invocation (du'â).-
    Enfin, voici l'essence de la 'Ibâda d'Allah, que l'on doit garder à l'esprit afin de chercher à la vivre lorsqu'on met en pratique tous les moyens (toutes les actions du cœur, de l'esprit et des autres membres) qui constituent cette 'Ibâda :
    Ibn Taymiyya écrit :
    "الوجه الثاني: أن الله خلق الخلق لعبادته، الجامعة لمعرفته والإنابة إليه ومحبته والإخلاص له. فبذكره تطمئن قلوبهم؛ وبرؤيته في الآخرة تقر عيونهم. ولا شيء يعطيهم في الآخرة أحب إليهم من النظر إليه؛ ولا شيء يعطيهم في الدنيا أعظم من الإيمان به. وحاجتهم إليه في عبادتهم إياه وتألههم كحاجتهم وأعظم في خلقه لهم وربوبيته إياهم؛ فإن ذلك هو الغاية المقصودة لهم؛ وبذلك يصيرون عاملين متحركين. ولا صلاح لهم ولا فلا، ولا نعيم ولا لذة، بدون ذلك بحال. بل من أعرض عن ذكر ربه فإن له معيشة ضنكا ونحشره يوم القيامة أعمى" :
    "Dieu a créé la création [= les hommes et les djinns]
    pour qu'ils fassent Sa 'ibâda,ce qui englobe qu'ils Le connaissent, se tournent vers Lui, L'aiment et agissent sincèrement pour Lui. Par Son évocation (dhikr) leurs cœurs s'apaisent, et par le fait de Le voir dans l'au-delà leurs yeux se rafraîchiront. Il n'y a rien qu'Il leur donnera dans l'au-delà qui leur sera plus aimé que de Le regarder, et il n'y a rien qu'Il leur donne en ce monde qui soit plus grand que d'avoir foi en Lui. (…) Sans cela ils n'auront ni bien (salâh) ni réussite, ni bonheur ni plaisir ; au contraire, celui qui s'est détourné du souvenir de son Rabb, celui-là aura une existence étroite et (Dieu) le ressuscitera le jour de la résurrection aveugle"
    (Majmû' ul-fatâwâ, 1/23).
    Ici il s'agit de la définition de la 'Ibâdat ullâh, mais non plus dans la perspective des moyens par lesquels on se rapproche de Dieu (comme dans le sens B), mais dans la perspective de l'essence, du noyau de la pratique de ces moyens : connaître Dieu, se tourner vers Lui, L'aimer et agir sincèrement pour Lui.
    -
    Ces différents "recouvrements" de la formule "faire la 'ibâda de Dieu" correspondent à différents commentaires d'un verset du Coran :
    Du verset où Dieu dit : "وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ" : "Et Je n'ai créé les djinns et les humains que pour qu'ils M'adorent" (Coran 51/56), il existe (comme cela a été détaillé dans un autre article) les 3 commentaires suivants :
    – le commentaire de 'Ik'rima : "لِيُطِيْعُوْنِيْ" : "pour qu'Ils M'obéissent" ;
    – le commentaire de al-Kalbî : "لِيُوَحِّدُوْنِيْ" : "pour qu'ils reconnaissent Mon caractère divin et ne divinisent rien à part Moi" ;
    – un autre commentaire relaté de Mujâhid, relaté aussi de Qatâda et de Ibn Jurayj : "لِيَعْرِفُوْنِيْ": "pour qu'ils Me connaissent".
    On constate que :
    – le commentaire de 'Ik'rima correspond au sens "B" plus haut cité ;
    – le commentaire de al-Kalbî correspond quant à lui au sens "B.a.a" ;
    – enfin, le commentaire relaté de Mujâhid correspond à ce que nous avons exposé comme étant l'essence de la 'Ibâdat ullâh.
    Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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    Re : Voici différents "recouvrements" du terme "'Ibâda" ("adorer"), dans la formule :

    salam sind

    Et Je n'ai créé les djinns et les humains que pour qu'ils M'adorent" (Coran 51/56),


    il y a du boulot les frères...........Iblis fait partie de la partie
    Dernière modification par safir97 ; 17/12/2013 à 17h35.

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