-
Les catégories de Hadiths
Il existe trois catégories de Hadiths : les Hadiths authentiques, les Hadiths sains et les Hadiths de faible crédibilité. Les théologiens ont mis au point des méthodes qui permettent de distinguer entre ces différentes catégories de Hadiths.
1) Les Hadiths authentiques (Sahih) :
Le HadIth est dit authentique quand la chaîne des garants est parfaite, et ne pose sur le plan du contenu aucun problème de fiabilité et de crédibilité. Ici, tous les transmetteurs du Hadîth sont connus, depuis celui qui le rapporte jusqu’à celui qui l’a entendu de la bouche même du Prophète (
). Voici un Hadith authentique dont tous les chaînons de l’isnâd (transmission) sont connus:
«Il vous interdit de vous livrer à la concurrence déloyale, à l’escroquerie et à la vente illicite».
Il est possible que la chaîne des transmetteurs d’un Hadith soit juste et qu’il soit, malgré tout, considéré comme extravagant. Les spécialistes des sciences du Hadith définissent l’extravagance comme une information rapportée par un homme digne de confiance dont la chaîne des transmetteurs qu’il cite est juste, sauf que cette information est considérée comme erronée ou déformée par l’ensemble de ses confrères, hommes dignes de foi comme lui. Un exemple de Hadith extravagant est rapporté par Humâm Ibn Yahyâ d’après Jurayh, d’après Ziyâd Ibn Sa’d, d’après Anas qui a dit que le Prophète (
) portait un anneau en argent dont il a fini par se débarrasser. Les rapporteurs de ce Hadîth sont des hommes dignes de confiance et sa chaîne de transmetteurs est juste, mais l’information ne l’est pas, car ce qui est propagé par l’ensemble des rapporteurs crédibles et ce qui est connu d’eux est que l’anneau du Prophète (
) était en or et non pas en argent. L’extravagance contribue à diminuer la crédibilité d’un Hadith comme le fait d’ailleurs l’imputation diffamatoire. C’est le cas du Hadith relatif à l’ouverture de la prière par la «basmala» (le fait de dire : au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux) qui fut rendu peu crédible à cause des mots différents dans lesquels il fut rapporté.
Les spécialistes du Hadîth notifient que ce que l’on veut signifier par «Hadith authentique», c’est tout Hadith qui «réunit les conditions extérieures», c’est-à-dire tout Hadith dont on n’a aucun doute sur la chaîne de ses transmetteurs, comme le dit d’ailleurs Zayn Ad-Dîn Al ‘Iraqi dans un long poème relatif à la science du Hadith (Al Alfiyya) :
« Par (le Hadîth) authentique et (le Hadith) pur crédible,
(les savants) visent l’aspect formel, non le sens profond … »
Ceci veut dire que même si la chaîne des transmetteurs ne comporte aucune erreur, le contenu du Hadith peut être erroné, car les transmetteurs dignes de confiance sont susceptibles de se tromper. Ils peuvent oublier un mot ou substituer un mot à la place d’un autre, ou omettre une particule grammaticale ou en ajouter une et tout cela peut altérer le sens du Hadith.
2) Le Hadith sain (Hasan)
La deuxième catégorie des Hadiths est celle des Hadiths sains. Ce sont ceux rapportés par des transmetteurs qui n’ont jamais été accusés de mensonge. Ils sont loin de toute extravagance, mais n’atteignent pas la véracité totale des Hadiths authentiques, c’est-à-dire qu’ils comportent un doute très anodin sur tel chaînon de l’isnâd. Toutefois, les Docteurs de la loi les agréent et les adoptent parce qu’il existe des Hadiths authentiques qui soutiennent leur contenu sémantique ou bien parce que le message qu’ils apportent est en parfait accord avec les préceptes de la religion islamique. A part les Hadiths authentiques qui ont fait l’objet du travail assidu accompli par Al Boukhari et Mouslim qui ne se sont intéressés d’ailleurs qu’à ces Hadiths, la majorité des autres Hadiths ont été considérés comme des Hadiths sains, car ceux qui les ont rassemblés ont toujours démontré une certaine tolérance vis-à-vis de tel ou tel chaînon de l’isnâd, ce qui n’était pas le cas d’Al Boukhari et de Mouslim.
3) Le Hadith de faible crédibilité (Da’if) :
Il y a beaucoup de types de Hadiths «Da’if». On estime leur nombre à plus d’une quarantaine de mille. Quand des critiques fondées peuvent être soulevées au sujet d’un ou plusieurs transmetteurs et de leur fidélité à la Tradition, on parle de Hadith de faible crédibilité (Da’if).
Le type le plus célèbre est celui dont la chaîne des transmetteurs est tronquée. Il est dit énigmatique quand deux chaînons de l’isnâd lui font défaut ou qu’il repose sur un transmetteur particulier. Quand un Tabi’i l’attribue au Prophète (
), il est dit «Mursal» (rapporté sans ‘isnâd”) et son statut devient alors particulier, car certains savants n’ont pas hésité à le considérer comme HadIth authentique «Sahih».
Un autre type de Hadith «de faible crédibilité» est celui rapporté par le procédé dit «Al-‘an’ana» (utilisation de la préposition «‘an» (par la voie de) marquant la provenance. Cela concerne les Hadiths où l’un des transmetteurs de la chaîne des garants est connu pour ses penchants frauduleux. La fraude consiste ici à faire croire que la chaîne des transmetteurs est sans défaillance, malgré les défectuosités qu’elle présente (omission du nom d’un ou plusieurs transmetteurs ou substitution du nom du transmetteur par un autre nom inconnu des gens).
Un autre type de Hadîth «de faible crédibilité» est celui qui est forgé de toutes pièces. On l’impute mensongèrement au Prophète (
). Les forgeurs des Hadiths sont légion. Beaucoup d’ouvrages on été écrits sur eux pour dénoncer leur imposture et mettre les gens en garde contre leurs mensonges.
Les raisons à la confection des faux Hadiths sont connues. Les spécialistes de la Tradition citent par exemple :
- Les agissements des hérétiques et des hypocrites, ennemis de l’Islam.
- Les manigances des passionnés des innovations blâmables pour soutenir coûte que coûte leurs innovations.
- Les intentions de certaines personnes naïves qui ont été amenées à forger des Hadiths sur les vertus des sourates afin d’inciter les gens à lire le Coran. Les gens se sont laissés leurrer par ces Hadiths et ont fini par croire qu’ils étaient des Hadiths authentiques.
Un exemple des Hadiths inventés, ceux de ‘Ismat Ibn Nouh Al Marwazî relatifs aux vertus de certaines Sourates du Coran.
Parmi les Hadiths de faible crédibilité qui se sont infiltrés dans les écrits islamiques, il y a lieu de citer les Hadiths dits «israélites» qui sont des récits rapportés par des ignares ou des inconnus.
Les spécialistes et critiques du Hadîth ont déployé d’énormes efforts pour la mise au point d’une batterie de règles leur permettant de déceler les Hadiths qui ont été forgés de toutes pièces par les falsificateurs et ainsi de mettre de l’ordre dans ce legs si précieux. Ils ont établi les règles de l’isnâd (chaîne des garants), sans lesquelles il aurait été possible pour n’importe qui de dire ce qu’il a envie de dire.
Ils ont également rédigé des ouvrages biographiques sur les transmetteurs et ont institué des échelles d’évaluation à leur intention. C’est ainsi qu’ils ont distingué parmi les transmetteurs, ceux qui font figure d’autorité (les sommités), ceux qui sont droits et probes et ceux auxquels on n’a rien à reprocher. Ils ont distingué également les forgeurs des Hadiths, les menteurs, ceux qui, beaux parleurs, excellent dans l’adoucissement de leur discours, ceux dont on accepte qu’ils fassent référence à un groupe et non à un tel autre, comme ce fameux Ismaël Ibn ‘Ayyâch dont on accepte qu’il parle des Syriens, mais dont on se méfie quand il rapporte des informations sur les habitants des gens du Hidjaj.
Par ailleurs, ils ont mentionné que certains transmetteurs ont été la proie à la démence sénile. Ils ont signalé avec exactitude la date où ces transmetteurs ont commencé à tout confondre et ont, par conséquent, accepté les Hadiths rapportés par eux alors qu’ils étaient lucides et rejeté ceux rapportés par eux du temps où tout se confondait dans leur esprit.
Ils ont aussi mis au point des règles de la narration du Hadith pour être mieux en mesure de confirmer ou de mettre en doute l’information qu’il véhicule. Ils se sont intéressés particulièrement aux vocables ayant trait au champ sémantique de l’audition et ont ainsi distingué entre des verbes tels que «renseigner», «informer», «rapporter», «dire», «ouïr». De même qu'ils ont analysé et démontré les critères de recevabilité en matière de narration du Hadith.
Tous ces efforts qui ont été accomplis dans la rectification des Hadiths, aussi bien ce qui concerne leur rassemblement et leur classification que leur critique et leur évaluation, ont été à l’origine de l’éclosion d’une science spécifique aux érudits musulmans dont le souci constant a été d’élaguer le discours prophétique de tout élément parasitaire afin qu’il ait l’allure qui lui convient et qui est, en fait, le sien.
Grâce aux exégèses qu’ils ont effectuées sur les Hadiths afin de déceler leurs bizarreries et le caractère singulier de certains d’entre eux, les grammairiens ont apporté une aide appréciable aux spécialistes du Hadîth. Ceux-ci ont été également à l’école des théologiens qui se sont beaucoup intéressés à la critique du contenu du discours législatif de la Tradition dont ils ont critiqué le corpus, qui ont analysé les Hadiths qui présentent le même contenu, mais qui sont rapportés différemment, ceux d’entre eux qui ont été mis en application et ceux qui ont été rejetés, ceux enfin dont le contenu est resté en vigueur et ceux dont le contenu a été abrogé par un autre Hadith ou par le Coran.
N’oubliez pas, plus on partage, plus on possède...
-
-
Re : Les catégories de Hadiths
salam oualikoum
Qu’est ce qu’un hadith ?
Cet article a pour vocation d'apporter une introduction synthétique et succincte sur la définition de ce qu’est un hadith, quelques aperçus de la science islamique dite «du hadith» ainsi que des bienfaits spirituels qu'ils apportent.
Définition
Dans le sens qui nous intéresse, un hadith c’est :
Tout ce qui est rapporté du Prophète (saws) comme paroles, actions, acquiescements, ou caractéristiques (physiques, traits de caractères etc.)
Ces informations forment ce que l’on appelle la sounna. Elles sont la deuxième source de législation dans l’islam après le Coran. Mais contrairement à ce dernier, la question de l’authenticité se pose.
La transmission des hadith et leur intérêt scientifique
Ces hadiths ont en effet été transmis de génération en génération, de maître à élève ou de père en fils. Le travail d’authentification des savants consiste à examiner les chaînes de transmissions (isnad), de type « untel a dit à untel qui a dit à untel… » en procédant à des recherches sur chacun des maillons de cette chaîne. On analysera des facteurs tels que la réputation de piété, d’intelligence, la possibilité géographique ou temporelle d’avoir pu recevoir cette information du précédent maillon et transmis au suivant etc.
Pour montrer à quel point les savants étaient scrupuleux, on peut citer, cette petite histoire de l’imam al Bukhari, qui avait rencontré un rapporteur et l’ayant vu avoir un mauvais comportement avec son âne a décidé de ne pas prendre de ahadith de lui.
Ainsi, en fonction donc des informations procédant de la chaîne de transmission, mais également de la validité de l’énoncé (matn) ainsi que d'autres facteurs on va classer ces hadiths dans différentes catégories. Les grandes catégories sont Sahih (authentique) Hassan (bon) Da’if (faible) et Mawdu’ (forgé) sachant que chacune de ces catégories contient des sous catégories.
Petite parenthèse, il est utile de signaler qu’il y’a des divergences entre les traditionnistes, à la fois sur le statut des transmetteurs et sur la méthode de classification. Ceci entraine inévitablement des divergences sur le statut des ahadiths… Un hadith sahih (authentique) pour l’Imam Muslim peut ne pas l’être pour l’Imam Bukhari, ou un hadith da'if (faible) pour cheikh al Ghumari peut être sahih (authentique) pour as Suyuti… Il ne suffit donc pas toujours qu’un hadith soit déclaré faible pour invalider un avis juridique basé dessus, par exemple.
Selon la catégorie dans laquelle le hadith a été classé, celui ci aura une utilité différente en terme scientifique, dans la science du fiqh ou de la ‘aqida. A titre d'exemple, il est possible de se baser sur un hadith Sahih pour établir un statut juridique (par exemple haram) mais pas sur un hadith faible. Par contre le hadith faible peut être utilisé pour encourager au bien. En effet, il existe par exemple de nombreux hadith faibles très connus sur le mérite des sourates du Coran que l’on trouve dans les livres des savants.
Tout l’intérêt de cette science pour les savants sera donc de proposer aux savants du fiqh le matériel leur permettant d'émettre des avis juridiques et de les peser les uns par rapport aux autres. Par contre il est clair que le simple fait qu’un hadith soit sahih ne suffirait pas à émettre un avis juridique car un hadith authentique peut très bien être par exemple abrogé, ou bien peut être lié à une cause précise qui ne concerne pas tous les musulmans, ou encore il peut être précisé par un autre hadith ou un verset du coran etc.
La science du fiqh est donc nécessaire pour pouvoir appliquer le contenu juridique de la sounna, et celle du hadith l’est pour l’authentification des informations traditionnelles
atlas hd100 dreamox 500s
Règles de messages
- Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
- Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
- Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
- Vous ne pouvez pas modifier vos messages
-
Règles du forum