Le Messager de Dieu disait vrai quand il déclarait :

"Dieu n'écarte pas la connaissance en la confisquant aux gens mais en se saisissant des savant par la mort jusqu'à ce que, quand il n'en restera plus un seul, les gens choisiront des dirigeants ignorants qui, lorsqu'ils seront sollicités, donneront des avis juridiques non fondés sur la connaissance, si bien qu'ils s'égareront et qu'ils égareront les autres"
(Rapporté par al-Bukhari)

Ce hadîth recommande avec insistance de ne pas solliciter les avis juridiques des ignorants et de ne pas prendre leurs déclarations au sérieux. Il exprime aussi une menace puissante contre ceux qui donnent des avis juridiques sans posséder la connaissance nécessaire, car il les présente comme des gens qui divaguent et qui conduisent les autres à l'égarement. Si ces escrocs savaient combien leur attitude est périlleuse, les mettant juste au bord du précipice de l'enfer, ils abandonneraient leur position épouvantable.

'Abd al-Rahman ibn Abi Layla a dit :
J'ai rencontré cent vingt Auxiliaires (Ansâr) parmi les compagnons du Messager de Dieu . Quand une question était posée à l'un d'eux, il la soumettait à un autre qui à son tour la transmettait à un autre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle revienne au premier.

Al-Sha'bi, al-Hassan et Abu Hasin, qui étaient du nombre des Successeurs (Tabi'un) disaient :
Vous donner des avis juridiques sur des questions telles que 'Umar Ibn al-Khattab , s'il avait été consulté à leur sujet, aurait rassemblé les gens de Badr pour y répondre.
(Les gens de Badr sont les compagnons qui ont combattu à Badr aux cotés du Prophète . Ils sont considérés comme les plus éminents parmi les Compagnons après les quatre califes et ceux auxquels le Paradis a été assuré par une prédication du Prophète . Au cours de son califat, 'Umar avait couutme de les rassembler afin de recueillir leur opinion sur des questions d'importance).

L'Imam al-Ghazali a comparé ces escrocs à une vielle femme qui, entendant que les combattants allaient être enregistrés à la cour du sultan pour recevoir des dons, enfila une armure complète, prit quelques armes et se présenta à la cour. Le sultan ordonna à ses hommes de la mettre à l'épreuve du combat et du maniement de l'épée, mais sans son armure. Quand on lui enleva son casque et son armure, elle se révéla être une vielle femme. Quelqu'un dit alors : " C'est un total manque de respect pour le trône ; qu'on s'empare d'elle et qu'on en fasse un exemple ! "

Qui donc est plus injuste que celui qui invente un mensonge contre Dieu pour égarer les gens sans se fonder sur aucun savoir ?
(Sourate al-An'am, verset 144)