Le 8 Octobre 2016
Entre Saâdani et Nekkaz, je choisis
Michael Cimino !

Par Hakim Laâlam

Choquée, traumatisée, terrorisée après son agression
à Paris, Kim Kardashian n’a plus qu’une idée en
tête. Se reposer au calme et en toute sécurité à …
… Alger !
Bon Dieu ! Je me sens dans la peau de Christopher Walken en rade dans un bouge malfamé et qui joue sa vie à la roulette russe. Et contrairement à ce qui se passe dans Voyage au bout de l’enfer, je n’ai même pas De Niro pour venir me tirer de là. Non ! Juste Saâdani qui ne m’offre que deux balles dans le barillet. La sienne. Et celle de Nekkaz ! Choisis ya Aâzrayen ! Voilà où j’en suis aujourd’hui, algérien ! A devoir choisir entre Saâdani et Nekkaz. Ammar ou Rachid. L’argent trouble. Et l’agent immobilier ! P… de choix que celui-là. Il m’aura fallu survivre au GIA pour me voir condamné aujourd’hui à opter pour l’une de ces deux «terreurs», Ammar ou Rachid. T’as juste envie de dire «ya djamaâ, et si ce n’ était ni lui ni lui ? Ni Ammar, ni Rachid !» Qu’on laisse De Niro me sortir de cette impasse, que je quitte ce train qui voyage vers l’enfer et que je me trouve enfin un coin d’Odessa où aucun Ammar ni Rachid ni même Ammar Bouzouar ne viendra troubler la couleur de ma vodka. Peut-on encore vivre son Algérie sans Saâdani et Nekkaz ? Seul un mec comme Michael Cimino peut m’inventer un bout de pays où ça serait possible, envisageable. Mais Cimino est mort le 2 juillet 2016 à Beverly Hills. Beverly Hills où Ammar et Rachid n’ont aucun bien immobilier. Enfin, je crois ! Pourquoi diable des gens ont ce pouvoir terrible entre les mains ? Celui de te pointer un flingue sur la tempe et de te donner quelques secondes pour choisir : c’est moi ou Rachid ! Et ne regarde même pas derrière le rideau, Robert ne viendra pas te sauver de ce dilemme mortifère. Alors appuie sur la gâchette. Ici, ce n’est pas Little Odessa. Ici, la vodka est frelatée depuis 1954. Vas-y ! Appuie et ensuite, peutêtre, si tu as encore un zeste de chance citronnée, tu pourras fumer du thé et rester éveillé à ton cauchemar qui continue.

H. L.