Si on ne peut plus féliciter, dire bravo, où va-t-on ?
09 Mai 2016
Si on ne peut plus féliciter, dire bravo, où va-t-on ? |
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Par Hakim Laâlam
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Pénurie d’oxygène au CHU d’Oran. Le ministre de la
Santé affirme qu’il n’était pas au courant.Il ne manque pas d’air ! Tout le monde s’interroge sur la signification du message de félicitations adressé par Abdekka à Ouyahia, plébiscité-démocratiquement-comme prévu à la tête du RND. Tout le monde, sauf moi ! Pourquoi chercher coûte que coûte une signification cachée, un sens sibyllin derrière des félicitations, sinon le seul sens valable à mes yeux : la politesse ! La bienséance. La bonne éducation. Le sens des civilités. Le savoir-vivre. Et si Boutef’ n’a fait que ce que lui commandaient toutes ces règles de la vie entre gens de bonne intelligence ! Etre poli et respectueux des autres. On peut être malade, très malade même, mais garder cette faculté à la «dh’rafa», à la «tarr’bia», à la prévenance désintéressée. Les affres de la vie, l’âge avancé, la santé fragile peuvent vous atteindre, mais ils n’arriveront jamais à vous enlever la matrice éducationnelle. Et c’est ce que nous avons, en grande partie, perdu, nous Algériens. Cette capacité à dire tout simplement «félicitations !», «bravo», à reconnaître à l’autre ses mérites, sa valeur. C’est ce mot, oui, c’est le mot que je cherche depuis tout à l’heure ! Le mot «valeurs». Nous avons égaré en route le sens, pourtant ancré en nous, à l’origine des vraies valeurs. Des valeurs vraies ! Au bout de ce processus de perte fatale, nous en sommes arrivés aujourd’hui, hélas, à ce climat de suspicion. Un homme, un Président, félicite un autre homme, élu président d’un parti, et nous nous embarquons de manière malsaine dans des compétitions de «grilles de lectures» alambiquées, de traque au message qui se cache derrière ces félicitations et de montages plus ou moins fantaisistes
sur le futur de tout un pays. Allons ! Allons ! Abdekka n’a fait que féliciter Ouyahia. Tout comme Gaïd-Salah
avait félicité Saâdani. Point barre !Le reste, tout le reste, il faut le laisser aux mauvais esprits.
Ceux qui passent leur temps à fumer du thé dans l’espoir de rester éveillés à leur cauchemar qui continue.
H. L. |
L’histoire tragi-comique de la page torturée !
10 Mai 2016
L’histoire tragi-comique de la page torturée ! |
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Par Hakim Laâlam
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Finances ! L’Algérie au bord de la faillite. Les… … Chinois soumissionnent
pour construire ce bord ! On pensait au départ qu’ils étaient réellement deux tribus. Celle qui voulait tourner la page de la France coloniale. Et celle qui tenait à rester dessus. Finalement, avec le temps, avec l’avancée en âge des petits-enfants des deux tribus, les peuplades vivant en marge du vaste royaume des tribus ont compris qu’en vérité, dans ce sanctuaire, il n’y en avait qu’une. De tribu. Une tribu de joyeux lurons, cachés aux yeux des gueux vivant dehors et passant leur temps à leur jeu favori, leur hobby, leur occupation principale, en dehors de boire avec une paille dans les puits de Messaoud : faire semblant de tourner la page coloniale, puis de re-tourner, d’y retourner à cette page, à l’exact paragraphe où ils avaient fait semblant de la quitter. On s’ennuie fortement dans le sanctuaire de la tribu unique qui voulait se faire passer pour deux, voire trois tribus. Alors, pour tuer le temps et le peuple de va-nu-pieds vivotant hors des murs, on fait mumuse avec cette page française. Ils la tournent. Ils la retournent. Ceux qui la tournent aujourd’hui sont les mêmes qui la retournent demain. Une tournante à donner le tournis, sauf aux «sans dents» qui, dehors, hors des limites sans limites du Palais, tournent en rond à la recherche de leur temps volé, un jour de page d’histoire kidnappée, volée au nom usurpé de «Un seul héros, le peuple !». Les gueux des marais qui entourent le sanctuaire rient souvent. Surtout lorsqu’ils voient un jour monter au donjon un prêtre du sanctuaire qui annonce haut et fort, en mode «Bilal», que la page de la France coloniale ne peut pas être tournée. Les gueux rient, parce qu’ils savent par avance que l’après-midi, le même prêtre, même pas un frère jumeau, remontera au mirador gueuler encore plus fort que la «page de la France génocidaire doit être tournée et qu’il est venu le temps de passer à autre chose avec Fafa». Dans cette affaire, les gueux, qui sont de grands sentimentaux humanistes, quoi qu’on puisse dire d’eux, n’ont qu’une seule pensée sérieuse, émue et compassionnelle.
C’est envers cette page tellement, tellement torturée par les prêtres du temple de Messaoud.
Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |
L’art de se syndromiser la vie là où tout est normal !
11 Mai 2016
L’art de se syndromiser la vie là où tout est normal !
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Par Hakim Laâlam
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Dans le cadre des mesures d’austérité face à la crise, la
prochaine loi de finances tiendra en un...tweet ! C’était dans tous les journaux télévisés des grandes chaînes françaises, hier à 20 heures. En boucle sur les chaînes d’info continue. Le bore-out ! Il paraît qu’il fait des ravages là-bas. Les cabinets de psys regorgent d’ouvriers, d’employés et de cadres victimes du bore-out. J’avoue que je ne connaissais pas ce syndrome. Le burn-out, oui ! Mais le bore-out, non ! Et là, je découvre stupéfait que le bore-out, c’est l’effet désastreux que provoque la…mise au placard sur le moral et la santé mentale d’un employé. En gros, ce syndrome se manifeste par un fort, un très fort sentiment de honte, de culpabilité parce qu’on perçoit un salaire à ne rien faire, que votre direction vous ôte tout dossier à traiter, toute responsabilité agissante dans la vie de l’entreprise et vous verse des sous juste pour que vous vous teniez tranquille dans votre bureau, que vous ne preniez aucune initiative, que vous ne participiez de rien et que vous attendiez gentiment la fin et la retraite. Eh bien, figurez-vous que ça, cette situation, provoque chez eux des malaises grandissants, des pathologies parfois très graves pouvant aller jusqu’au pétage de plombs. Quelles sociétés bizarres, tout de même. Quelles drôles de civilisations que celles-là, dont les travailleurs souffrent le martyre de se voir verser un salaire pour rien, sans travail en contrepartie. En gros, j’essaie d’imaginer : le matin, je déboule au boulot. En fait, je n’y déboule pas. J’y arrive à un rythme pépère, gentil et sans me presser, au pas de crabe. Je vois bien derrière la grande baie vitrée qu’il y a une réunion d’un vague conseil de direction qui se tient, mais je m’en tape un chouia, puisque mon DRH m’a expliqué que j’étais dispensé de réunions. Je vais donc dans mon bureau, je me fais un café corsé du nom de Dieu, j’allonge mes jambes, je déplie mes journaux et j’attends la fin de la journée. Et donc ça, si j’ai bien compris la définition du bore- out, ce cadre professionnel paradisiaque, ça développe chez ceux qui le vivent un grave syndrome, une maladie handicapante devenue dramatique pour la société française ? D’accord ! Payé à glander serait un phénomène hautement préoccupant ? Re-d’accord ! Alors, je suppose que ça doit être ça, le choc des civilisations. Parce que j’ai beau me triturer les méninges, chercher à décrypter ce syndrome,
je n’y comprends rien ! Où est le problème, où se situe le mal à être payé
à ne rien faire ? C’est normal, non ? C’est comme de fumer du thé
pour rester éveillé à son cauchemar qui continue.
H. L. |
La situation est grave, désespérée et el-hamdoullah !
12 Mai 2016
La situation est grave,
désespérée et el-hamdoullah ! |
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Par Hakim Laâlam
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Chakib Khelil : «Très tôt, j’ai épousé… … la cause palestinienne !» Nous sommes en faillite, d’accord, mais est-ce une raison pour paniquer, perdre les pédales ? Non, bien sûr ! Car notre faillite financière à nous ne ressemble à aucune autre. Elle est spécifique. D’abord, une caractéristique que personne ne pourra enlever à notre banqueroute : elle est patriotique. ça, c’est garanti ! Il manquerait plus que nous nous tapions une faillite entachée de traîtrise ou de suspicion de mollesse nationaliste. Non ! Notre faillite ne peut être accusée de bleuite. Nous avons la faillite chevillée au corps. Pour un peu et nous sortirions crier dans les rues «One ! Two ! Three ! Viva la faillite !». C’est qu’attention, nous ne marchandons pas, nous ne mégotons pas sur la nature de nos caisses vides. Elle peuvent être vides, certes, résonner creux, maâlich, mais elles doivent le faire au son du clairon, avec, en fond, Kassaman à capella ! Personne n’arrivera d’ailleurs à nous complexer avec notre faillite. Au contraire, nous devons en être fiers et la porter bien en évidence sur le revers (sic) de notre blaser. Qui peut se targuer de vivre aussi bien que nous les signes évidents, criants et clignotants de la dèche ? Personne ! Regardez, ailleurs. Des pays soi-disant plus «importants» que le nôtre vivent leur début de faillite ou leurs faillites à venir avec la peur au ventre, le rouge de la honte au front et en baissant la tête et leurs dépenses de fonctionnement. Nous, non ! Tête haute, khouya ! Même pas peur ! Pour tout vous dire, ce qui fait la différence, c’est que nous avons la faillite victorieuse, triomphale et enthousiaste. Les autres peuplades se plaignent tout le temps de la crise et mettent les mains au-dessus de leurs têtes de peur de se voir transpercés par l’épée de Damoclès. Eh bien nous, ici, peuple unique, peuple héros, nous sommes arrivés à nous convaincre que non seulement le ciel et l’épée de ce Da Moclès ne pouvaient nous tomber sur la tête, mais mieux encore, nous venons
de confier aux Chinois la fabrication d’un dôme qui protégerait notre
espace aérien.C’est pas beau, la faillite algérienne ?
Tellement beau que j’en fume du thé pour rester éveillé à ce
merveilleux cauchemar qui continue.
H. L. |
L’avenir est dans le tambour !
14 Mai 2016
L’avenir est dans le tambour ! |
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Par Hakim Laâlam
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Vous voulez faire plaisir ? Vous êtes en panne d’idée
cadeau ? Offrez le pack…… Zaouïa offshore ! Ksentini, l’avocat sauce-maison, l’a clairement annoncé au Soir d’Algérie. Il travaille à un texte qu’il devrait soumettre incessamment-sous peu-très vite-bientôt à la présidence. Un texte prévoyant une amnistie générale pour toutes les personnes impliquées dans des faits de corruption. L’avocat sauce-piquante explique sa démarche par cet axiome non encore reconnu par la Société Mondiale de Mathématiques mais déjà opérationnel chez nous et que Si Farouk résume superbement par cette
formule : «On a blanchi des terroristes, pourquoi pas eux !» Oui ! Il a raison, l’avocat ! Mais son réalisme, sa logique ne peuvent éclipser un aspect de la question qui m’a toujours interpellé, interrogé, questionné, intrigué et même interloqué. Tellement que je saisis la perche que me tend si gentiment l’avocat sauce-vinaigrette-light pour évoquer ce sujet aujourd’hui, et avoir enfin la conscience tranquille. Parce que finir ma carrière sans l’avoir fait, ça me hantera tout le restant de ma vie. Voilà ! Je me lance : n’êtes-vous pas, comme moi, intrigués par l’absence d’une industrie locale de la machine à laver ? Dans un pays comme le nôtre où l’on blanchit à tour de bras, où, à la moindre tache sur une robe ou un costume, on vous sort triomphalement la blanchisseuse, comment se fait-il qu’il n’existe pas à… proprement parler de vraies manufactures produisant des machines à laver estampillées «Made in Bladi» ? Je n’évoque pas ici les unités de montage de produits étrangers. Ni les lessiveuses importées et revendues directement. Non ! Je parle de la machine à laver 100% algérienne, de la carte mère du tableau de commande au tambour, en passant par le filtre et le hublot. Notre activité intensive de blanchisserie industrielle, notre expérience dans le lessivage du linge sale devraient nous placer en position de leader mondial en la matière. Les machines à laver algériennes devraient inonder les marchés internationaux, même les plus reculés, comme celui du Panama ou des îles Vierges. Pourtant, dans les faits, rien ! Je ne sais pas si l’avocat sauce-barbecue a une réponse à cela, une explication rationnelle à ce phénomène. S’il en a une – et connaissant sa disponibilité à répondre sur tout, de tout et de n’importe quoi – je l’attends avec impatience, tout en fumant
du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L. |
Du sable, de l’eau, ce pays est fou !
15 Mai 2016
Du sable, de l’eau, ce pays est fou ! |
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Algérie ! Crise économique. Chakib Khelil a la solution :
une…
… Intifadha fiscale !Le marronnier des plages ! Ah ! Le marronnier des plages. Dès fin mars, début avril, je commence à m’inquiéter : mais comment se fait-il donc que le sujet de la gestion des plages ne soit pas déjà sur la place publique ? Ne fasse pas l’objet de discussions toujours aussi passionnées ? Et hop ! Des fois à l’heure, des fois un peu en retard, ils me font plaisir, nos dirigeants ! Ils le sortent, le sujet, ô combien passionnant, des plages payantes, non payantes ! Et là, je suis comblé ! Tout un communiqué du ministère de l’Intérieur, document répercuté par l’agence de presse officielle, édictant que cette année, les plages doivent être gratuites, aussi gratuites qu’elles l’ont été l’année dernière. L’année dernière ? L’ont-elles été vraiment ? J’ai des doutes ! C’est que le sujet est tellement hautement stratégique –la preuve, il faut l’intervention d’un ministère de souveraineté – que je ne sais plus en cet an de grâce ce qui va changer réellement par rapport à l’an dernier. Mais, admiration tout de même pour un pays qui, au bord d’un tas de dangers pouvant l’engloutir, peut encore gérer à un aussi haut niveau, du sable et de l’eau salée. Et gérer jusqu’au moindre détail, puisque je lis et relis le communiqué de l’Intérieur, et je me frotte les yeux : oui ! On y évoque le cas de figure des chaises et tables de plage, leur lieu de stockage, l’interdiction de planter des parasols par avance pour les «loueurs» de ce genre de matos, et les dimensions précises des concessions de parkings de stationnement. Mazette ! Une bande sable, de l’eau, et hop ! Relégués presque les bruits des hélices d’hélicoptères américains au-dessus de la Libye, les rampes de lancement de missiles saisies par l’ANP à Bordj-Badji-Mokhtar. Peut-être suis-je devenu franchement vieux jeu, voire carrément «vieux con aigri» pour penser que la gestion du barbotage estival dans la grande bleue peut se régler par une subdivision subdivisée et subsidiaire d’un Conseil des Maires d’Algérie réuni à cet effet. Non ! Les Rangers US attendront ! La grosse artillerie pourra toujours sommeiller sous le sable, dans les casemates. L’heure est à la plage. A la question capitale de comment gérer un parasol rouillé et des chaises en plastique. Sur ce sujet, nous ne faisons pas de concessions ! Voilà ! Et nous fumons du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L. |
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