Conseil National de la Fetwa. L’Égypte va former les
futurs muftis algériens.
Ça ne vous rappelle rien, vous ?Il faut leur rendre hommage ! Par les temps qui courent, et même par les temps qui ne courent plus, à l’arrêt depuis 1999, eux ne lâchent pas prise. Ils ne renoncent pas, les chasseurs d’étoiles ! D’étoile de David. Quelle énergie, mon Dieu ! Alors que dehors, il fait parfois 40 degrés, plus dans le Sud, et audelà de 75 % de taux d’humidité, eux chassent la «juiverie internationale». Rien n’échappe à leur vigilance de chasseurs d’étoiles de David. Pas même les claquettes importées cet été et dont certains lots auraient pour dessin, dans la semelle, en haut, au niveau du trou destiné à la boucle de l’orteil une étoile de David à peine stylisée pour passer inaperçue à nos yeux de profanes, de non- chasseurs d’étoiles. A peine une femme, non-hidjabisée, non blindée d’arabe châtié est nommée ministre du savoir sans poils que voilà nos chasseurs d’étoiles en train de décortiquer chaque lettre de son nom, de consulter l’étoile du berger ou la constellation de la bêtise humaine, située entre Orion et Orient dans l’espoir qu’elles dénoncent leur consœur maléfique, l’étoile de David qui se cacherait dans le regard trop direct, trop droit de la ministre. Des «intellectuels » chasseurs d’étoiles sont même envoyés au festival du film de Locarno, en Suisse, pour y débusquer quelques bobines fleurant le juif cupide et déclencher alors une pétition afin de bannir les balbutiements, les vagissements du cinéma algérien de toute manifestation internationale, de scotcher une interdiction de sortie du territoire sur toute pellicule DZ et de confiner tout ça dans des salles algériennes. Salles qui n’existent bien évidemment pas ! Donc, de tuer le cinéma algérien avant même sa renaissance. Une plage parisienne se met aux couleurs israéliennes une journée, et voilà les chasseurs d’étoiles de David ressortant leur fusil planté dans la fleur ! Même ceux – surtout ceux – qui ont résidence en France, à Paris, à quelques pas seulement de la portion de plage parisienne dédiée à Tel-Aviv, une journée d’été française. La France – dois-je le rappeler ? – pays souverain et encore autorisé, que je sache, à couvrir son ciel d’autant d’étoiles de David qu’il le souhaite. Si Paris-Plage-Tel-Aviv t’indispose à ce point, khouya, vends ton appart du 16e et rentre chez nous ruminer ta «chemma» et ta rage de chasseur d’étoiles de David. Ça fera plus vrai, au moins. Plus «authentique». Non ! En vérité, il ne faut pas trop vite jeter la pierre à ces chasseurs d’étoiles de David. Par ces temps de canicule, par ce taux exceptionnel d’humidité, par ce climat de lavage industriel de l’argent sale et dégueu, sous cette latitude où un gars incapable de soulever une tasse de café seul, sans l’aide de son micro-casque, nous promet de nous amener Bientôt-Inchallah-Al- Hamdoulillah vers la croissance, faut vraiment être fort, voire même génialement unique pour n’avoir comme activité que de chasser les étoiles de David sous les savates chinoises !
Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |