Quand un pays en arrive à manipuler jusqu’au croissant lunaire,
c’est que le…
… Bon Dieu lui-même ne peut plus rien pour ce bled !- Pourquoi Abdekka n’exprime-t-il jamais d’émotion après la mort de soldats algériens, tués par les tangos ?
- Oh ! Je te vois venir avec tes gros sabots ! Tu fais allusion au drame de Aïn-Defla ?
- Pas que ! A chaque attentat contre des civils, des policiers ou des militaires, il ne s’allonge jamais d’un communiqué.
- C’est mesquin ! C’est même petit de dire qu’il ne s’allonge pas ! Il lui arrive de s’allonger et plus que tu ne le crois. Toujours assis sur un fauteuil roulant, tu penses que c’est une position de tout repos, en angle droit, à 90% ? Il lui arrive de s’allonger. Pour le bien de la République, de l’Algérie. Il se repose ainsi, à l’horizontale quelques heures, le temps de plusieurs perfusions, puis requinqué, il se rassoit sur son fauteuil roulant et parle au bouquet de roses posé à côté de lui.
- Il parle ? Mais il n’a rien dit sur Aïn-Defla !
- Au moment des faits, il se trouve qu’il était au téléphone avec Hollande.
- Le Président français a appelé Abdekka pour lui présenter ses condoléances, je suppose ?
- Tu supposes mal ! Hollande lui gueulait à l’oreille qu’il fallait débloquer fissa les millions d’euros ou de dollars de la compagnie aérienne française Aigle Azur retenus par la Banque d’Algérie.
- Et là je suppute que Abdekka a dû lui répondre vertement qu’il avait d’autres chats à fouetter à ce moment précis, qu’il gérait à distance, avec sa cervelle mais pas avec ses pieds, le carnage de Aïn-Defla ?
- Heu… vertement… oui ! Si l’on considère que les dollars sont de couleur verte, alors oui ! Et déjà une partie de l’argent a été débloquée des méchants coffres de la Banque d’Algérie et envoyée aux gentils coffres français.
- Et les soldats morts à Aïn-Defla ?
- Quoi encore, les soldats morts ? Tu crois qu’il peut dans le même temps parler comptabilité au téléphone avec Hollande et dire des mots réconfortants aux familles des bidasses trucidés ? Cet homme n’est qu’un… homme, que diable ! Là, il vient de raccrocher avec Hollande. Il doit à nouveau se reposer. Quitter sa chaise roulante. S’allonger encore et encore. Pour le bien de l’Algérie, comme à chaque fois qu’il s’allonge, bien sûr et…
- Et enfin pondre un communiqué de condoléances ?
- Prions juste pour qu’Hollande ne rappelle pas au réveil de Abdekka !
- Et pourquoi il rappellerait, cet enragé du téléphone ?
- On me murmure que le Père François est à nouveau furax parce que l’Algérie doit 32 millions d’euros aux hôpitaux français.
- Abdekka a de la répartie, que je sache ! Il pourrait répondre à Hollande d’attendre encore un siècle, comme ça, on réglera cette facture dans … 132 millions d’euros d’années ! Ils nous doivent bien ça, les cousins gaulois.
- Ouais ! Et ensuite, gros malin, il irait se soigner où, Abdekka ?
- Dans une clinique de Aïn-Defla ! Je suis sûr qu’il appréciera leur thérapie de choc, là-bas.
- Quelle thérapie ?
- Fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L. |