Donné pour mort lors d’un raid américain, Mokhtar
Belmokhtar serait toujours vivant selon…
Ben Laden !C’est au moment précis où les cheminots débrayent, entament un mouvement de grève qu’une étrange bataille ferroviaire s’engage entre le FLN et le RND. A H’mimed qui proposait à Amar El Fennan de reformer l’Alliance présidentielle, l’artiste de la cour rétorquait : «Si l’Alliance est relancée, le FLN doit en être la locomotive.» Ce à quoi, l’homme de confiance d’Ouyahia, Seddik Chiheb, répondait suavement : «Dans cette Alliance, le RND ne cherche à être ni la locomotive ni un wagon.» Hum ! Hum ! J’ai dû rater une station ! Un arrêt dans ce cheminement tortueux de tortillard un peu vicelard. Je veux bien que l’on me dise que le rail, c’est l’avenir de l’Algérie, mais là, ça déraille sec ! Le pays est en danger, le pays est à la lisière de l’inconnu, le pays est au bord du gouffre, le pays sent le soufre, et les deux compères jouent au train ! Font mumuse avec les locos, chacun voulant endosser la tenue de chef de gare, et monter le premier dans le wagon de tête, voire conduire la draisienne. Attention les mecs ! Cheminot, ça ne s’improvise pas. Cheminot, c’est un métier. J’en sais quelque chose, je suis fils de cheminot. Faut porter ça dans le sang, les trains, l’odeur de brume qui se mélange le matin avec celle des wagons que l’on lave après un transport de bovins ou de paille plus ou moins sèche. Combien de fois êtes-vous montés dans un train, Pidabord 1 ? A quand remonte la dernière fois où vous avez mis les pieds dans une gare, Pidabord 2 ? Non ! Amar ! Tu ne me réponds pas «y a à peine une semaine M’sieur». Le TGV français, ça ne compte pas ! Moi, je te parle de train algérien. Oui, alors, H’Mimed, l’Orient-Express, Agatha Christie et la brume londonienne, tu me raconteras ça un autre jour. Moi, je vous parle à tous deux d’une gare algérienne à la veille de la nuit du doute. Les regards hagards des familles ne sachant pas l’horaire affiché à la craie est celui du jour ou de la veille. Les mecs qui fument malgré les panneaux l’interdisant. Le contrôleur qui explique pour la 3452e fois que les pieds ne peuvent se reposer de la fatigue sur le siège d’en face, et surtout pas déchaussés. Voilà ! Si tu veux parler de train, de qui doit conduire la loco, du nombre de wagons et de qui monte où, sur qui et avec qui, allons-y ! Mais de grâce, foi de fils de cheminot, arrêtez de jouer dans vos bacs à sable en agitant sous nos nez blasés vos petits trains modélisés. Arrêtez surtout de faire de la politique modèle réduit» ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |