Selon Hanoune, «il est clair que le dernier remaniement est un
échec cinglant pour l’oligarchie et la mafia». S’il te plaît Tata,
tu peux me refiler les coordonnées de ton…
… ophtalmo ! Un petit tour sur la toile, un grand tour même, et vous en sortez éberlués. Des gens, des Algériens, femmes et hommes, nombreux, à additionner leurs interventions dans différents forums et « journaux » électroniques, s’offusquent que les services de l’armée aient choisi de faire diffuser les photos des tangos abattus par les forces spéciales dans les monts de Bouira. Les commentaires osent des envolées du style : «on ne doit pas ainsi traiter des êtres humains» ou encore «un mort est un mort et l’on doit protéger son image, ne pas le donner à voir dans des postures grotesques» ou encore «ces pratiques d’exhibitionnisme martial sont barbares et d’un autre âge». Je passe sur ces autres commentaires qui s’allongent carrément de condoléances aux «moudjahidine morts le fusil à la main». Ne nous égarons pas ! Restons sur les offusqués, les froissés de l’image, les choqués du cliché, ceux qui ne supportent pas que des bouchers soient passés à leur tour à la moulinette et mis sur le présentoir. Petites natures, va ! Ainsi donc, vous tournez de l’œil parce que la vermine verte a terminé là où elle doit terminer, dans l’herbe, dans le milieu naturel de la vermine, avant que l’on ne l’enterre profond, de préférence loin de la nappe phréatique afin que cette dernière ne soit pas polluée ? Vous frôlez le malaise cardiaque et existentiel parce que des assassins, des égorgeurs de paysans, de bergers et de randonneurs français aient été liquidés et donnés à voir pour ce qu’ils sont, des résidus d’un autre monde, un monde n’ayant aucun rapport avec l’humanité ? Vous auriez sûrement préféré que les vies de ces coupeurs de têtes soient préservées, ou du moins que nous puissions lire le Coran sur leurs sépultures recouvertes de soie, et pourquoi pas de l’emblème national, avec Kassaman en fond musical, joué par la fanfare officielle de l’ANP ? Les drois-de-l’hommiste sont impayables dans leurs offuscations ! J’ai beau avoir tendu l’oreille pour tenter désespérément d’entendre leurs offuscations face au «film» retraçant le supplice et l’assassinat d’Hervé Gourdel, rien ! Mais là, par contre, pour Bouira, c’est le brouhaha, le vacarme, le bal des faux-culs qui crient à la barbarie, un verre d’hypocrisie à la main. Je pouvais terminer cette chronique en ne l’écrivant pas. Mais je ne sais pas faire dans le faux-culisme. Donc, je l’écris : ces photos de tangos morts m’ont profondément réjoui. Et je n’ai qu’une pensée émue aujourd’hui. C’est pour le jeune militaire mort lors de cette opération et pour quelques-uns de ses camarades blessés. Ceux-là m’émeuvent. Ceux-là sont mes frères. A la mémoire du bidasse et à la santé retrouvée de ses compagnons d’armes, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |