Si la compétition de haut niveau exige un équipement particulièrement bien adapté à l’athlète, cela est d’autant plus vrai pour les sportifs handicapés. C’est pourquoi des scientifiques allemands veulent se servir de l’impression 3D pour personnaliser le matériel des participants tout en leur garantissant une bonne vitesse.
Martin Fleig se déplace en fauteuil roulant sur le sol… ou en skis assis sur la neige. Le siège qu’il emportera aux Jeux paralympiques de Sotchi (du 7 au 16 mars) a été conçu spécialement pour lui par impression 3D

a victoire aux JO est rarement le fruit du hasard et de la chance, excepté peut-être pour le pour d’autres concurrents, grâce notamment à l’impression 3D.
Les scientifiques ont créé un modèle de siège pour le ski assis léger et résistant, capable d’endurer toutes les contraintes du biathlon, discipline particulière combinant ski de fond et tir à la carabine. © Fraunhofer IWM

Des essais sur les skis à l’impression 3D

D’abord, il a fallu définir la position idéale du sportif pour maximiser la performance et minimiser le stress mécanique pour l’équipement. Des essais ont donc été réalisés avec le biathlète, bardé de capteurs afin de décomposer ses mouvements, et de détecteurs sur le siège, les skis et les bâtons pour définir les forces appliquées selon le contexte (montée, descente, virage, tir, etc.).Toutes ces données sont ensuite envoyées vers un programme informatique. Celui-ci traite ensemble toutes les informations afin de créer un modèle biomécanique et ainsi concevoir le siège le plus adapté aux efforts du sportif. Pour passer du numérique au monde réel, le matériel est produit par impression 3D, à l’aide du frittage sélectif au laser. Il s’agit de chauffer des grains de poudre deplastique à l’aide d’un laser pour les agréger et obtenir la forme désirée grâce à un ciblage précis. Un tel processus de fabrication permet de limiter les dépenses et d’assurer au compétiteur un matériel qui lui sera adapté.Reste à farter les skis pour assurer une meilleure glisse, mais la technique est différente de celle utilisée pour les valides. Car dans le ski de fond pratiqué en style libre (pas du patineur), les skis ne sont pas parallèles, et forment plus ou moins un V. Or, les skis assis restent parfaitement alignés tout le long du parcours. Cette contrainte nécessite une réadaptation particulière, que les chercheurs allemands pensent maîtriser. On verra les 8, 11 et 14 mars si Martin Fleig imite un autre Martin F. célèbre, français celui-là, qui a déjà glané deux médailles d’or au biathlon et qui en espère une troisième dès demain, au départ de la mass-start. Si l’épreuve n’est pas repoussée une quatrième fois…