Selon le Financial Times, Apple s’est allié avec son plus gros actionnaire pour mobiliser et convaincre son actionnariat disparate qu’il faut adopter la réforme validée l’année dernière par son board.

01net.
le 04/02/13


L’année dernière, après un long combat ou une longue période à faire la sourde oreille,Apple acceptait de se plier à une demande d’un de ses plus gros actionnaires, le fonds de pension Calpers, qui représentent les intérêts des retraités du service public de Californie.
Travail de fond(s)

Calpers souhaitait de longue date avoir plus de pouvoir sur la nomination des membres du board de la firme de Cupertino. Il voulait qu’il soit possible non plus de ne pas voter pour un futur directeur, comme c’était le cas, mais de pouvoir voter contre. Sous l’ère Steve Jobs, le comité de direction d’Apple était composé de ses proches lieutenants et ne laissait que peu de place aux desideratas des actionnaires. Une demande qui avait finalement été acceptée l’année dernière par la direction d’Apple et son nouveau PDG, Tim Cook.
Changement définitif

En prévision de sa conférence annuelle pour les actionnaires, qui se tiendra le 27 février prochain, Apple s’est allié avec son ancien « ennemi » et meilleur actionnaire, Calpers, pour mobiliser et convaincre son actionnariat disparate. L’objectif, faire adopter par un vote la réforme acceptée par la direction d’Apple l’année dernière.
Calpers, qui réclame plus de démocratie actionnariale, pourrait ainsi avoir une main un peu plus sûre sur l’avenir d’Apple et les produits qui sortiront. C’est d’autant plus important que la firme de Cupertino traverse actuellement une petite dépression en bourse, sa valeur ayant fondu d’un tiers en l’espace de quelques semaines. Après avoir atteint près de 700 dollars en septembre dernier, Apple affiche désormais une action valorisée à 453,62 dollars.
© Source : Yahoo! Finance
Cours de l'action Apple sur les six derniers mois.




Innovation et actionnariat

Une des raisons de cet effondrement, malgré des résultats plutôt exceptionnels, tient au fait que les investisseurs s’inquiètent. Ils aimeraient s’assurer qu’Apple va pouvoir continuer à être aussi rentable. Et pour cela qu’il va pouvoir innover et trouver de nouveaux marchés et leviers de croissance.
Dès lors, la volonté de Tim Cook et de la direction d’Apple d’ouvrir le board à un contrôle des actionnaires est sans doute un signe de conciliation qui se veut rassurant. Le PDG d’Apple indique ainsi aux marchés que les actionnaires auront le contrôle et une certaine visibilité sur l’activité future de l’entreprise.
Pour autant, ce nouveau pas qui éloigne la firme de Cupertino de l’ère Steve Jobs ne garantit en rien qu’Apple va continuer à se renouveler, ou à trouver de nouveaux secteurs où apposer sa patte.

Dans l’absolu, la question du contrôle par les actionnaires n’est pas gênante, tant qu’elle n’a pas de répercussion négative ou court-termiste sur celle de l’innovation. Apple doit pouvoir continuer à miser sur des technologies à long terme, comme Siri ou Plans, qui doivent s’améliorer, mais également continuer à maintenir l’aura caractéristique de sa marque. Sur ces points, la course à une rentabilité immédiate ou court-termiste, qu’on associe souvent aux marchés financiers, pourrait bien nuire profondément à Apple et au monde la high tech en général.
Le 27 février prochain, Apple jouera gros, peut-être bien plus que lors d’une de ses fameuses keynotes.

Source :
Financial Times