mypermissions-969452-png_831856.PNG.jpg Très intuitif, Facebook sert de plus en plus de porte d'entrée à Internet. En France, plus de 27 millions de personnes y passent plus d'une demi-heure par jour, et le réseau social donne accès à des services de manière toujours plus simple, des devinettes aux concours en ligne par exemple. Cela permet de partager en temps réel son activité en ligne. Mais, alors que les portes d'entrée vers ces services gratuits se multiplient sur le réseau social, on a tendance à cliquer un peu "trop" vite sur le OK. Sans savoir ce que ce clic autorise vraiment.

Vous vous croyez à l'abri ? Allez sur MyPermissions.com, appuyez sur download (cela vous permet de télécharger gratuitement le logiciel en 15 secondes) et, en tapant votre identifiant Facebook, vous savez instantanément qui a vraiment accès à vos infos personnelles. Le Point a testé ce service qui permet de se rendre compte du côté intrusif de nombre d'applications que l'on télécharge sans vraiment savoir ce que cela implique. Ainsi, quelque 35 applis pouvaient poster en notre nom, une vingtaine explorer nos documents téléchargés, deux connaître notre localisation et une pouvait tout simplement lire nos messages privés ! C'est un peu comme si un partenaire de La Poste pouvait non seulement lire votre courrier, mais aussi connaître la liste et l'adresse de vos destinataires, ouvrir vos colis ou encore poster des lettres à votre place !
Les données stockées, au cas où...

Certes, il existe des mises en garde situées souvent en dessous de la proposition des nouveaux services, mais elles sont bien discrètes et ne sont bien souvent pas soumises à une autorisation en soi. Le souci n'est d'ailleurs pas limité aux partenaires de Facebook, mais s'étend à la quasi-totalité des réseaux sociaux. C'est d'ailleurs pour cette raison que MyPermissions proposera dans deux mois un service capable de scruter ce que savent de vous les sites affiliés à Twitter, LinkedIn, Google ou encore Dropbox, un site qui permet de stocker à distance ses données.

Alors, tous fliqués sur Internet ? "Nous adorons le Web. Nous ne sommes pas des fanatiques de la vie privée, obsédés par Big Brother. Nous adorons Facebook, Twitter, Google... Ce sont des parties de notre vie, explique le cofondateur de MyPermissions, Olivier Amar. Nous voulons simplement sensibiliser les utilisateurs aux pouvoirs qu'ils donnent lorsqu'ils cliquent trop vite sur un bouton."

Mypermissions.com permet aussi bien de nettoyer les applications intrusives accumulées au fil du temps que de les classer comme "trusted apps", c'est-à-dire des mini-programmes dans lesquels on peut avoir confiance. D'ailleurs, le site encourage les applications qui respectent la vie privée de leurs utilisateurs en demandant à leurs développeurs d'être plus explicites. "Bien souvent, les sites ne se servent même pas de ces infos, mais préfèrent demander un maximum d'informations, au cas où cela pourrait servir un jour. Malheureusement, c'est contre-productif, car ils ne font rien pour instaurer un climat de confiance."

Facebook, qui, comme la plupart des réseaux sociaux, ne cesse de peaufiner ses paramètres de confidentialité pour renforcer le pacte qui le lie à ses utilisateurs, gagnerait à pousser ses partenaires à faire de même.