Publiée par Frédéric Cuvelier le Lundi 4 Fevrier 2013


Depuis la fin juillet dernier, l'Arcep a lancé une consultation publique portant sur la réutilisation de certaines fréquences utilisées pour le GSM, et notamment la bande à 1 800 MHz. Suite aux nombreuses réactions de la part des opérateurs, le gendarme des télécoms compte réunir ce jeudi 7 février les 4 principaux acteurs du marché afin d'entendre une nouvelle fois leurs points de vue.

Cette année, la bataille marketing entre opérateurs mobiles se fera sans nul doute sur le terrain de la 4G. À grands renforts de publicité, chacun tente de conquérir ce nouveau marché. Mais à ce jeu-là, Bouygues tente une autre approche qui n'est pas au goût de ses petits camarades. L'opérateur cherche en effet, depuis l'été dernier, à obtenir une autorisation de la part de l'Arcep afin d'utiliser une fréquence (et des équipements) déjà existante pour faire fonctionner la 4G, là où Orange et SFR ont investi des sommes considérables.

Les critiques pleuvent sur Bouygues, les deux opérateurs ne souhaitant pas voir leur concurrent bénéficier d'un avantage concurrentiel certain : en disposant de la 4G sur la bande à 1 800 MHz, Bouygues rendrait la technologie compatible avec la plupart des smartphones du marché alors que rares sont encore les modèles à supporter les bandes à 800 et 2 600 MHz. L'opérateur pourrait ainsi lancer des offres en même temps que la concurrence et ce, à moindres coûts.

SFR, Orange et même Free (qui aurait choisi le réseau SFR pour l'itinérance 4G) mettent la pression sur l'Arcep en mettant en avant les milliers de pertes d'emplois générées par une décision favorable à Bouygues, tandis que ce dernier avance de son côté que quelque 200 postes pourraient être créés.

Mais Bouygues a d'autres arguments à faire valoir. D'une part, sa fréquence « en or » (autour des 800 MHz) ne serait pas équivalente à celle d'Oranget et de SFR, car brouillée par la TNT. Bouygues revendique également être l'opérateur qui a le plus subi l'arrivée de Free Mobile sur le marché. Enfin, l'opérateur assure que cette réutilisation des fréquences est « autorisé et encouragé par la Commission Européenne ».


Reste que Bouygues, qui désirait une décision de l'Arcep avant la fin d'année dernière, devra probablement attendre : le gendarme, qui devait initialement tranché en mars, rendra visiblement son verdict en fin d'année, voire début 2014. À moins que les discussions de jeudi ne viennent encore ralentir le processus, rendant la requête de Bouygues de moins en moins intéressante pour ce dernier.