Quelques jours après l'épilogue du coûteux procès-fleuve l'opposant à Apple, Samsung a bénéficié d'un dénouement beaucoup plus favorable dans une autre confrontation potentiellement ruineuse : en dépit des arguments du Consumentenbond, la justice néerlandaise ne forcera pas le fabricant à muscler sa politique de mise à jour des terminaux.

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Avoir un smartphone équipé d'un écran magnifique, d'un processeur véloce et d'un APN performant, c'est bien. Avoir la relative certitude de pouvoir utiliser cet engin pendant des années en toute sécurité, c'est mieux. Aux Pays-Bas comme ailleurs, cela passe par le déploiement de mises à jour régulières de sécurité. Malheureusement, tous les constructeurs sont loin d'être généreux en la matière. Même Samsung, qui règne sur le marché du mobile depuis des années, ne se montre pas toujours exemplaire, en particulier avec ses gammes plus modestes. Le Consumentenbond, association de consommateurs néerlandaise, a donc décidé, fin 2016, de réclamer devant la justice un engagement fort de la part du fabricant coréen.


Concrètement, l'association espérait obtenir l'obligation pour Samsung de diffuser des correctifs de sécurité sur ses terminaux durant quatre ans à compter de leur mise sur le marché et/ou pendant deux ans après la fin de la période de commercialisation. Ces mises à jour auraient dû être systématiquement déployées au plus tard trois mois après leur publication par Google. Face à ces exigences, toutefois, Samsung s'est empressé de rétorquer qu'il était bien trop complexe de gérer tous ses modèles de smartphones et tablettes sur une période de quatre ans.


Pour convaincre le tribunal, le Consumentenbond a tenté une analogie. Arguant que tout fabricant de voitures avait l'obligation de garantir un certain niveau de sécurité aussi dans la durée, l'association s'est interrogée sur le privilège de Samsung, qui décide couramment quel modèle aura droit au dernier patch et sur quel modèle il fera l'impasse. Ce raisonnement, cependant, n'a pas été suffisant pour gagner l'adhésion de la cour de La Haye. Celle-ci a en effet jugé que la demande était irrecevable. D'après elle, "rien ne peut être décidé en lien avec la nature et la sévérité de tout éventuel risque sécuritaire futur ou les futures actions de Samsung", dans la mesure où, par définition, "les circonstances (techniques) sont inconnues à ce jour".




En marge de ses principales revendications, le Consumentenbond reprochait également au fabricant un cruel manque d'informations quant à sa politique de mise à jour. Là non plus, la justice n'a pas pris de mesure, mais la démarche n'a pas été complètement en vain. L'association se console en effet en constatant que, sur son site néerlandais, Samsung affiche maintenant "une bannière qui renvoie à une page portant sur sa politique de mise à jour, sur laquelle le fabricant indique désormais bien plus clairement quel appareil reçoit des mises à jour et à quelle fréquence".

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