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    Post Les assurances de Bensalah

    A LA UNE/ACTUALITÉ/M. Kebci - Alger (Le Soir)
    Le 08.07.15
    PROJET DE LOI CRIMINALISANT LES VIOLENCES CONTRE LES FEMMES
    Les assurances de Bensalah


    Le tant controversé projet de loi criminalisant les violences contre les femmes n’est ni «retiré» encore moins annulé» contrairement à ce qui est supputé par-ci par-là.
    L’assurance est du président du Conseil de la nation même s’il ne l’a pas expressément cité. Intervenant, hier mardi, à la clôture de la session du printemps du parlement dans ses deux chambres, Abdelkader Bensalah a qualifié le bilan de cette session de positif au vu de nombre de projets de lois étudiés et adoptés brassant plusieurs secteurs (économique social et culturel), ce qui a permis, selon lui, de venir à bout des manques et des vides juridiques enregistrés et qui sont incompatibles avec les développements intervenus localement et à l’international. D’autres de ces lois ont consolidé les droits de l’Homme. Ceci avant de préciser que «si l’adoption n’a pas touché tous les textes au menu au tout début de la session, cela ne veut pas dire que lesdits textes qui n’ont pas été étudiés et pas adoptés ont été annulés ou retirés, mais ils seront pris en considération avec toute l’attention requise à l’avenir».
    Et tout le monde aura compris l’allusion de Bensalah au projet de loi criminalisant les violences contre les femmes qui, une fois adopté dans les conditions que l’on sait à l’APN, début mars écoulé, a stagné au niveau du sénat. Un projet de loi qui n’a de cesse d’être dénoncé par les partis islamistes qui, incapables de freiner son adoption au niveau de la chambre basse du parlement, ont tout fait pour le bloquer au Sénat au motif qu’il n’est pas conforme aux préceptes de l’Islam en ce sens, arguent-ils, qu’il encourage la dislocation de la cellule familiale et qu’il attente à l’intimité de cette dernière.
    Un forcing relayé par les canaux médiatiques apparentés à la mouvance verte qui a eu pour effet de pousser le bureau du Sénat à temporiser, le temps que cette déferlante s’amenuise avant sa reprogrammation lors de la prochaine session parlementaire. Ce que Bensalah vient de signifier on ne peut plus clairement même s’il a pris le soin de ne pas citer ledit projet de loi, préférant l’englober dans un ensemble de projets de lois en attente d’étude et d’adoption. D’un autre côté, le président du Sénat a emboîté le pas à l’Exécutif au sujet des répercussions de la baisse des cours du pétrole dans la situation du pays. Bensalah a évoqué les indicateurs économiques et financiers du pays qui, selon lui, alertent d’un «avenir difficile si l’on n’adopte pas la feuille de route du gouvernement à ce sujet qui dicte la nécessité d’une gestion plus rigoureuse des ressources financières de l’Etat à orienter de manière à assurer les équilibres économiques et à garantir la couverture sociale nécessaire, notamment dans l’éducation, la santé et le logement,…».
    Il invitera, dans ce sillage, la classe politique à participer à l’œuvre de sensibilisation et de conscientisation des divers pans de la société quant au caractère difficile de la conjoncture actuelle.
    A noter que les parlementaires du FFS n’ont pas assisté à cette cérémonie de clôture de la session printanière du parlement.
    Dans un communiqué rendu public la veille, ils dénoncent le bureau de l’APN qui a, selon eux, décidé d’une manière «unilatérale et d’écourter d’un mois cette session, entraînant ainsi l’annulation de deux séances de questions orales ainsi que le débat de deux projets de loi, l’un relatif à l’orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique, l’autre modifiant le code de commerce». Ils qualifient cette décision d’«inacceptable».
    Une décision qui traduit clairement, selon les parlementaires du vieux front de l’opposition, «la soumission d’un bureau totalement inféodé au gouvernement, qui obéit à des agendas qui ne sont pas ceux de l’Assemblée» s’élevant contre «ces pratiques qui réduisent la représentation nationale à des figurants dont on peut se passer sur commande et dénoncent l’absence de débat sur les questions qui engagent l’avenir du pays».
    M. K.
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    Post Amnesty International interpelle Sellal et lance une pétition

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Violences faites aux femmes
    Le 03 Août 2015
    Amnesty International interpelle Sellal et lance une pétition

    L’ONG Amnesty International a adressé une pétition au Premier ministre,
    Abdelmalek Sellal, l’appelant à prendre des mesures pour que le projet
    de loi sur les violences faites aux femmes soit présenté au Sénat au plus vite.

    Adopté en début mars dernier par l’Assemblée populaire nationale (APN),
    ce projet de loi est depuis au fond du tiroir du Sénat. Il a suscité un débat houleux
    au Parlement lors de son adoption. Les députés islamistes, dont des femmes,
    l’avaient farouchement critiqué et même qualifié d’«atteinte à la charia»
    que de prévoir des sanctions contre l’époux qui bat sa femme.

    Leurs plaintes semblent avoir été entendues.
    Le processus d’adoption d’une loi veut qu’une fois présentée à l’Assemblée nationale,
    celle-ci doit être examinée par le Sénat tout de suite après.

    Il semble que ce document gêne à tel point que le Conseil de la nation ait examiné
    plusieurs projets de loi, dont certains adoptés par l’APN bien après celui
    sur les violences faites aux femmes, sans que le dossier des violences conjugales
    soit ouvert. Les associations de protection des femmes (un collectif de 15 associations)
    n’ont pas manqué de s’en plaindre,
    en adressant une lettre au président du Sénat,Abdelkader Bensalah,
    le 29 juin dernier, pour dénoncer ce silence.

    En vain. Aujourd’hui, c’est au tour de l’ONG Amnesty International de s’en indigner.
    Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l’ONG précise avoir adressé
    une pétition au Premier ministre, l’appelant «à prendre toutes les mesures
    nécessaires pour que le projet de loi sur les violences faites aux femmes,
    adopté par l’Assemblée populaire nationale en mars 2015, soit adopté dans les plus brefs délais».


    Atteinte aux droits de l’homme

    Dans cette pétition lancée hier sur le site de l’ONG – Amnesty International
    rassemble près de 7 millions de personnes dans le monde –, on précise que «malgré
    nos réserves sur la clause qui prévoit l’arrêt des poursuites judiciaires
    en cas de pardon de la victime, exposant ainsi les femmes à un risque accru
    de violence et de coercition pour qu’elles retirent leur plainte,
    ce projet de loi représente une avancée positive pour la protection des femmes
    et des jeunes filles contre les violences».

    La lettre précise en outre que «les violences de tout genre,
    y compris les violences sexuelles, sont des violations des droits humains touchant
    à l’intégrité physique et psychique des femmes et des jeunes filles.
    Le projet de loi sur les violences faites aux femmes,
    adopté par l’Assemblée populaire nationale en mars 2015,
    n’a toujours pas été adopté par le Conseil de la nation.
    Nous vous appelons à prendre toutes les mesures nécessaires pour que ce projet de loi
    soit adopté dans les plus brefs délais».

    L’ONG demande également d’adopter une législation qui pénalise
    les violences contre les femmes sous toutes leurs formes ainsi que
    des mesures permettant d’améliorer l’accès des victimes
    à des soins médicaux et des services de soutien adéquats.


    Bouredji Fella
    Dernière modification par zadhand ; 03/08/2015 à 12h15. Motif: Amnesty International interpelle Sellal et lance une pétition
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    Post Angelina Jolie prend la défense des victimes de violences sexuelles

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Birmanie
    Le 05 Août 2015
    Angelina Jolie prend la défense des victimes de violences sexuelles

    Cette visite a montré la vulnérabilité des femmes et des filles vivant dans des situations
    de conflit face à la violence sexuelle, la traite, et à d’autres violations des droits humains»,
    a expliqué l’actrice dans un communiqué diffusé par l’ambassade britannique.
    «C’est émouvant et cela rend humble de rencontrer des rescapées de violence sexuelle en Etat Kachin»,
    a-t-elle également confessé.

    Angelina Jolie prend la défense des victimes de violences sexuelles.jpg

    La star hollywoodienne, qui est l’envoyée spéciale pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR),
    est dans le pays depuis mercredi à l’invitation de l’opposante et prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi.

    Depuis son arrivée, cette dernière a rencontré le président Thein Sein dans la capitale Naypyidaw,
    avant une visite en Etat Kachin, dans le Nord, région troublée par une guerre civile qui fait rage
    depuis 2011 et a déjà fait plus de 100 000 déplacés. Malgré le travail des ONG locales, il y aurait, selon elle,
    «un besoin urgent d’assistance médicale et de soutien juridique et psychologique»
    et aussi d’un «cadre juridique solide pour s’assurer que tous les auteurs de violences sexuelles
    soient tenus pour responsables».

    La Birmanie est toujours en proie à plusieurs conflits dans ses régions frontalières.
    L’armée, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant des décennies avant de laisser
    la place au gouvernement quasi civil de Thein Sein en 2011,
    a longtemps été accusée de graves violations des droits humains, y compris de violences sexuelles et de travail forcé.
    Les rebelles ont également été accusés d’abus.

    Avant la Birmanie, Angelina Jolie s’est rendue au Cambodge où elle a prévu de tourner,
    pour Netflix, un film sur le régime des Khmers rouges à travers les yeux d’un enfant, prévu pour fin 2016.
    Elle adaptera le livre D’abord ils ont tué mon père, dans lequel la militante des droits de l’homme,
    Loung Ung, se souvient des horreurs vécues pendant le régime qui a fait deux millions de morts entre 1975 et 1979.

    L’actrice a déjà effectué des dizaines de visites dans des camps de réfugiés en Asie.
    Particulièrement touchée par la situation des Rohingyas,
    une minorité birmane musulmane persécutée, elle avait critiqué ouvertement le gouvernement thaïlandais en 2009,
    en suggérant qu’il ne faisait pas assez pour les aider.
    Elle était alors en visite dans un camp de réfugiés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.

    AFP
    Dernière modification par zadhand ; 05/08/2015 à 19h12. Motif: Angelina Jolie prend la défense des victimes de violences sexuelles
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    Post Une guerre de grande intensité (1e partie)

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Les violences faites aux femmes
    Le 05 Août 2015
    Professeure de psychologie clinique à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre le.jpg

    Une guerre de grande intensité(I)
    Par Bouatta Cherifa

    Professeur de psychologie clinique
    à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre les violences faites aux femmes (OVIFF)



    En apprenant, par le biais de la presse, que la loi criminalisant les violences contre les femmes a été rejetée par certains représentants du peuple et que son examen a été différé au Sénat, toute personne sensée est en droit de s’interroger sur les arguments que les opposants à la loi peuvent avancer pour rejeter une loi visant à protéger les femmes victimes de violences conjugales.
    Or, l’Etat, toutes institutions confondues, a le devoir de protéger les citoyens et particulièrement les plus vulnérables d’entre eux, c’est-à-dire les femmes et les enfants. Un des arguments avancés par les opposants serait que cette loi fragiliserait la famille.
    Argument fallacieux, selon nous, car veut-on construire des familles sur les violences, l’humiliation, l’oppression, le mépris de certains de ses membres ? Ceux qui pensent défendre la famille en rejetant cette loi se trompent, car les violences intra-familiales portent atteinte à la santé physique et psychique des femmes.
    Et ceci a plusieurs conséquences : une mère violentée est une mère malade, dépressive, incapable d’investir ses enfants, de s’occuper d’eux, de les accompagner dans leur développement cognitif et affectif.
    Des enfants témoins de violences sont traumatisés par le spectacle du père battant leur mère. Ces traumatismes s’expriment par des troubles du comportement, de l’angoisse, des cauchemars, des difficultés scolaires, voire une déscolarisation…Des études sur des adultes violents montrent souvent que ces adultes ont été des enfants témoins de violences, voire des enfants de père violent (par identification à l’agresseur et par transmission transgénérationnelle).
    En fait, en refusant cette loi, on contribue à développer toutes les formes de violences dans la société, car une société apaisée est une société respectueuse de tous ses membres. Et cela s’apprend et se construit à partir des modèles familiaux.
    Je n’irais pas plus loin dans la discussion sur les violences faites aux femmes
    et leurs conséquences physiques et psychiques tant sur les femmes que sur enfants.

    En fait, mon objectif est de verser dans ce dossier les résultats d’une recherche qui a porté sur les femmes victimes de violences conjugales et de montrer, à ceux qui ne sont pas encore convaincus que les violences faites aux femmes doivent être condamnées avec la plus grande fermeté pour justement protéger la famille et ses membres les plus fragiles.
    C’est un truisme que de rappeler que les violences faites aux femmes sont un phénomène universel qui touche tous les pays : pays développés, pays du Sud, pays de culture judéo-chrétienne, pays de culture musulmane.
    C’est là une répétition difficile à entendre car tous les rapports que nous lisons, qu’ils soient des documents d’instances internationales, d’associations de femmes algériennes ou d’ailleurs, insistent sur ce rappel. Il est vrai que quand on lit les statistiques fournies par les différents organismes de l’ONU ou des associations de femmes,
    on est toujours choquées par les violences que les femmes subissent.

    Nous constatons, en effet, que les femmes peuvent être battues par leur père, leurs frères, leurs fils, leur fiancé ou compagnon, leur conjoint. Mais, rappel exaspérant, toutefois, parce qu’il peut contenir implicitement quelque chose comme : puisque c’est un phénomène universel, il est presqu’inéluctable et puisque les pays «avancés» (c’est nous qui le soulignons) ne sont pas parvenus à le combattre comment peut-on imaginer qu’un pays comme l’Algérie puisse le faire ?
    Ceci dit, les instances internationales tirent la sonnette d’alarme, car le phénomène est très répandu et il a des conséquences très graves sur la santé des femmes, menant parfois au suicide ou à son assassinat par le conjoint.
    Beaucoup des femmes que nous avons rencontrées vivent de profondes dépressions, sont traumatisées, développent des idées suicidaires ou ont fait des tentatives de suicide. Les violences faites aux femmes sont, selon nous, une question de santé publique et éminemment politique. Précisons, avant de continuer, que nous n’allons pas nous intéresser aux chiffres de la violence conjugale dans le monde ou dans notre pays (ces chiffres sont souvent ressassés, instances internationales, associations de femmes, institutions…).
    Ce qui constitue notre angle d’étude ce sont les «paroles de femmes victimes de violences conjugales».
    Précisons qu’il s’avère très difficile de contacter des femmes victimes de violences conjugales, car pour la plupart d’entre elles,
    il s’agit de ne pas divulguer un «secret familial».

    Même si elles se retrouvent dans un centre d’accueil pour femmes en détresse, elles refusent le plus souvent de se livrer. La honte, la culpabilité constituent souvent des résistances qui les empêchent de se confier à des inconnu(e)s,
    c’est-à-dire aux psychologues chercheurs(ses).

    Les femmes que nous avons rencontrées se trouvaient au service de médecine légale. Et là, ce sont des médecins que nous connaissons personnellement qui nous ont permis d’accéder au service et de solliciter les femmes venues faire constater l’état physique dans lequel elles se trouvaient suite aux coups infligés par le conjoint. L’état psychologique dans lequel elles sont n’est pas pris en considération par la législation en vigueur, même si les femmes sont dans un état de détresse psychique avancé.
    Nous avons rencontré 100 femmes avec lesquelles nous avons eu un entretien. Il est vrai que dans la salle d’attente, dans l’état physique et psychique dans lequel elles étaient, il leur était difficile de se rendre disponibles.
    Pour nous aussi, la situation n’a pas été facile, nous étions très gênées, devant tant de souffrance, de penser à la recherche, mais en même temps nous n’avions pas d’autre possibilité de rencontrer des femmes qui feraient partie de notre étude. Il y a là un vrai problème éthique que nous avons essayé de résoudre en proposant une aide psychologique, une orientation vers des services spécialisés, voire vers des associations de femmes, si elles en éprouvaient le besoin.
    Il faut dire que d’autres institutions d’accueil des femmes victimes de violences conjugales ont refusé de nous présenter des femmes vivant ce type de situations. Là-aussi, pour des problèmes éthiques.
    - L’âge : on relève que les violences peuvent concerner des jeunes femmes comme des femmes plus âgées (61 ans et 24 ans, pour ne citer que la plus jeune et la plus âgée de notre population). La conception traditionnelle qui veut qu’avec l’âge le couple se stabilise et que le mari deviendrait plus «sage» en vieillissant est ici tout à fait infirmée.
    - La durée du mariage, qui fonctionne aussi avec la variable âge (plus on est âgé, plus la durée du mariage est longue) ne met pas à l’abri les femmes, puisque même après 37 ans de mariage, la femme peut encore recevoir des coups. Mais l’âge ne correspond pas toujours à la durée du mariage, puisque nous avons constaté que des femmes jeunes peuvent se marier avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles (par exemple, 37 ans pour la femme, 61 ans pour l’homme).
    Cependant cela ne concerne que deux femmes de notre groupe d’étude. On peut observer que des femmes ayant vécu plus de 30 ans avec le mari ont toujours été battues. On pourrait évidemment se poser la question de savoir pourquoi elles restent avec de tels hommes... Nous verrons plus loin les réponses qu’elles donnent et les hypothèses
    qui peuvent être avancées pour expliquer cette situation.

    - Le niveau d’instruction : on peut constater que le niveau d’instruction varie du primaire au secondaire et que certaines, parmi les plus âgées, sont analphabètes. Parmi celles qui ont un niveau secondaire, l’une d’entre elles travaille (enseignante au collège) et une autre travaillait mais a quitté son emploi lorsqu’elle a eu des enfants. Deux femmes n’ont jamais fréquenté l’école.
    - La résidence : 14 femmes déclarent disposer d’un logement autonome, c’est-à-dire résidant ailleurs que dans le logement des beaux-parents ; par contre,15 habitent avec la belle-famille, voire avec la famille élargie (beaux-parents, enfants mariés et leur enfants…). On peut remarquer que le fait d’habiter avec la belle-famille ou séparée d’elle ne protège pas contre la violence, même si certaines femmes accusent la belle-mère de jalousie et qu’elle serait l’instigatrice du comportement violent du mari.
    - Profession du mari - niveau d’instruction : l’hypothèse sous-jacente étant est-ce que le niveau d’instruction du mari, la nature de son travail jouent un rôle dans les violences développées à l’égard de l’épouse. En regardant le tableau, on peut constater que la majorité des conjoints sont ouvriers (11) donc ont un niveau d’instruction bas (primaire ou moyen) ; en deuxième position on trouve les chômeurs, là aussi le niveau d’instruction est bas. On peut remarquer qu’il y a un architecte (niveau universitaire mais chômeur), sa femme dit de lui qu’il est «incapable et instable», ainsi qu’un enseignant (au niveau primaire)…
    Quant à la profession des femmes, toutes sont des femmes au foyer, sauf trois : l’une est enseignante, une autre fait des ménages (c’est elle qui subvient aux besoins de la famille), une troisième vend des cosmétiques, des vêtements en faisant du porte-à-porte.
    Si l’on reprend les caractéristiques de la population, on constate que la majorité d’entre elles ne travaillent pas, ont un niveau d’instruction moyen, voire primaire, certaines n’ont jamais fréquenté l’école (cela concerne surtout les femmes les plus âgées de la population). Les conjoints sont surtout ouvriers(26), bricoleurs (21), chômeurs (15), entrepreneurs (11), trafiquants (3)… — précisons que nous reprenons la catégorisation professionnelle avancée par les femmes interviewées.

    Est-ce à dire que ces catégories sociales sont le plus touchées par les violences faites aux femmes ? Nous ne pourrions pas l’affirmer car le groupe d’étude est restreint. Mais nos consultations dans le cadre de la prise en charge psychologique et les études des associations de femmes révèlent que tous les milieux sont touchés.
    Les catégories sociales supérieures empruntent d’autres voies de recours, on ne les rencontre pas au niveau de la médecine légale, un service où se retrouvent les personnes présentant des coups et blessures,
    ayant subi des attentats à la pudeur… où la mise à nu est de rigueur.
    Leur réseau relationnel et leur aisance financière permettent la mise en place d’autres stratégies.


    A suivre

    Bouatta Cherifa




    Dernière modification par zadhand ; 06/08/2015 à 00h12. Motif: Une guerre de grande intensité (1e partie)
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    Post Une guerre de grande intensité (2e partie et fin)

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Les violences faites aux femmes
    Le 06 Août 2015
    Professeure de psychologie clinique à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre le.jpg

    Une guerre de grande intensité (2e partie et fin)

    Par Bouatta Cherifa

    Professeur de psychologie clinique
    à l’université de Béjaïa, membre de l’Observatoire contre les violences faites aux femmes (OVIFF)


    Types de violences
    - Coups : coups de poing, gifles, coups avec des objets (ceinture, bâton…), armes blanches… entraînant des blessures, des fractures, des brûlures. La violence physique est toujours suivie ou précédée d’insultes, de menace de mort ou, pour certaines, de viol conjugal.
    Certaines femmes déclarent que leur mari les oblige à avoir des relations sexuelles alors qu’elles ne sont pas consentantes ou à des pratiques sexuelles qu’elles n’admettent pas parce qu’elles sont «contraires à la morale et à la religion», disent-elles, ou encore les chassent de la chambre conjugale.

    - LEvénements déclencheurs : la majorité des femmes affirment : «Pour rien, pour n’importe quel prétexte.» D’autres répondent : «Les femmes, il sort avec des femmes, il dépense tout son argent avec les femmes.» Certaines disent : «Il boit, il se drogue, on ne le voit jamais à la maison, il ne s’occupe de rien.» Ou encore : «Il se met en colère quand je lui demande l’argent pour la maison, pour les enfants.» Ou aussi : «Il est très jaloux, très suspicieux, il me surveille tout le temps, il ne me laisse pas rendre visite à mes parents.» Ou encore : «Il est immature et instable, il ne peut pas garder un travail.»
    Les violences du conjoint sont, selon les femmes interrogées, dues surtout au fait que l’homme a des relations extra-conjugales, à la boisson et la drogue. Les conjoints, selon leurs femmes, sont des hommes, pour la plupart absents, non concernés par leurs femmes et leurs enfants et souvent réticents à dépenser pour le fonctionnement domestique. Certaines femmes mettent l’accent plutôt sur la personnalité du mari, il serait un «incapable», un «irresponsable», voire un «immature» et c’est de ce fait qu’il passe à l’acte violent.
    Paradoxe : d’un côté cet homme est présenté comme immature et incapable, et de l’autre il reste toujours un homme qui peut battre sa femme malgré sa faiblesse. La deuxième raison avancée est relative à la prise de parole par les femmes : «Quand je lui dis d’acheter des choses pour la maison, pour les enfants», «quand je lui parle des autres femmes qu’il fréquente», «quand je lui parle de l’alcool». Certaines, très rares il faut le signaler, accusent la belle-mère. Celle-ci serait jalouse de sa belle-fille et pousserait son fils à la battre.
    Pour d’autres femmes, la violence concerne toutes les femmes de la famille, elles disent : «Les beaux-frères frappent leurs femmes», «ma belle-mère a été une femme battue», «mon père battait ma mère»... Ici, on peut noter que la violence peut être un mode de fonctionnement familial. Dans ce cas, les enfants sont eux aussi battus, en tout cas toujours témoins des violences contre leur mère. Il peut y avoir une identification au père-agresseur, mais aussi une répétition familiale qui instaure un cycle de violences transmis d’une génération à l’autre (transmission transgénérationnelle).

    - Début des violences : comme nous le disions plus haut, la majorité des femmes déclarent : «Depuis toujours.», deux apportent des précisions : «Une semaine après le mariage.» ; «Depuis la retraite.» Certaines affirment qu’il n’y a jamais eu d’accalmie : «Le conjoint a été violent au tout début du mariage, il continue à l’être, il n’y a pas de répit.» Ceci contredit le schéma tracé par certains auteurs, qui parlent de cycle de violence dans lequel seraient intégrés des moments de répit. En fait, les choses se présenteraient comme suit : violence-pardon : lune de miel, la femme croit qu’il ne recommencera plus. Et le cycle recommence : violence-pardon : lune de miel…

    Les moments entre le déclenchement de la violence et la lune de miel deviennent de plus en plus courts jusqu’à disparaître pour laisser place à la seule violence. Les femmes interviewées ne font allusion à aucun répit, culpabilité ou remords de la part du conjoint agresseur (une seule femme, parmi notre population, évoque le fait que son mari lui demande parfois pardon). Ainsi, la violence peut durer très longtemps avant que la femme ne s’en plaigne ou voie le médecin parce que cette fois «il est allé trop loin».
    Le fait de voir le médecin, d’avoir un certificat médical ne signifie pas toujours, pour les femmes, une rupture ou la mise en œuvre d’une démarche juridique, comme par exemple dépôt de plainte auprès de la police, consultation d’un avocat…le certificat médical, (il peut y en avoir plusieurs…) sont conservés par la femme et même si elle n’en fait pas usage, ils sont là comme une assurance, comme quelque chose qui peut prémunir… Ils indiquent, parfois, une défense contre l’écroulement de la femme et démontrent s’il en est, qu’elle est toujours active, qu’elle n’est pas complètement sous emprise puisqu’elle peut encore agir.
    Conséquences des violences
    Conséquences psychologiques : les symptômes dont souffrent la majorité des femmes sont les suivants : insomnies, troubles cognitifs (oublis fréquents), cauchemars, phobie sociale, angoisse, dépression : pleurs permanents, absence de désir, perte d’appétit (anorexie), idées suicidaires, tentative de suicide… Ce sont là quelques symptômes que présentent les femmes que nous avons vues. Il y a là des symptômes qui peuvent être intégrés dans la catégorie PTSD et qui relèvent donc des traumatismes psychiques.
    Ces symptômes (ou troubles) sont l’expression d’une vraie invalidité. Leur massivité et leur durée restreignent fortement la vie psychique des femmes et par conséquent leur vie relationnelle, leurs investissements narcissiques et objectaux et empêche l’accès au plaisir d’être avec soi et avec l’autre. D’où souvent une vie psychique pauvre marquée par le repli sur soi, le renoncement libidinal...
    En outre, ces troubles sont souvent tous présents chez la même femme, qui a un sommeil perturbé, fait des cauchemars, n’éprouve plus le besoin de manger, est toujours angoissée, déprimée…C’est ce tableau clinique qui caractérise la majorité d’entre elles et qui signe la gravité de l’état psychique dans lequel elles se retrouvent.
    - Conséquences somatiques : maladie des reins, allergie, infections gynécologiques, tension artérielle, diabète asthme… tout le corps fait mal.

    On peut noter le recours de toutes les femmes aux douleurs du corps qui reçoit les attaques incessantes du psychisme. Le corps vient exprimer ce que le langage ne peut accomplir pour des raisons conscientes (ne pas se montrer, se protéger du regard des autres) ou inconscientes qui réfèrent à une histoire passée où d’autres violences ont été subies. Le corps est ce seul lieu où viennent se lover les douleurs indicibles Et tel le symptôme, en psychanalyse, il tend à exprimer et à cacher quelque chose des douleurs psychiques du sujet. Il est l’équivalent «d’une parole enclose» à entendre et à déchiffrer.
    Les symptômes psychiques et somatiques ne sont pas exclusifs, dans les cas étudiés ces deux voies d’expression de la souffrance relèvent de deux registres : le psychique et le somatique. Parfois, dans ces deux registres, on constate des troubles très graves et une multiplicité de symptômes psychiques et somatiques, c’est comme si le corps et la psyché avaient renoncé à livrer bataille et se laissaient submergés par les attaques provenant du monde externe.
    - Conséquences des violences sur les enfants
    Toutes les femmes de notre population ont des enfants, elles affirment que ceux qui sont scolarisés sont en échec scolaire. C’est la conséquence sur laquelle reviennent toutes les mères. Certaines ajoutent que les enfants sont terrorisés par les scènes de violence. Parfois, l’homme s’en prend à la mère ensuite il passe aux enfants.
    Les enfants assistent tout le temps aux violences contre la mère, ils sont donc les témoins privilégiés de violences de la part du père contre la mère, souvent, lorsqu’ils sont tout petits, ils n’en saisissent pas le sens sauf qu’ils sont mis devant des scènes traumatiques qui peuvent les marquer pour le restant de leurs jours. De nombreuses mères affirment qu’en ce qui les concerne, elles en viennent à battre leurs enfants.
    Support social
    La question concernant le support social ou l’étayage social a été posée pour savoir si la femme pouvait compter sur ses parents, sa famille ou pas. Cela a plusieurs objectifs :
    -Lorsque la famille est présente est-elle prête à aider, à prendre en charge la fille maltraitée, à la soutenir financièrement lorsque c’est nécessaire (un mari que n’entretient pas sa famille, par exemple).
    -Est-ce que la femme fait appel à sa famille ? Et quelle est sa demande envers la famille ?
    L’idée étant de voir dans quelle mesure le soutien familial peut aider la femme à se protéger, à y faire recours, à se sentir plus forte. En un mot, quelle est la fonction de la famille envers la femme qui est maltraitée, violentée ? Et de ce fait, on peut aussi déduire quelle configuration présentent aujourd’hui les familles algériennes.

    La plupart des femmes gardent le «secret» pendant longtemps, elles n’en parlent à personne. Ce n’est que lorsque la situation s’aggrave, qu’elles arrivent à se confier à une sœur, à la mère, au frère ; le père est sollicité en dernière instance. L’aide apportée par les parents est surtout d’ordre financier. Quand le conjoint ne subvient plus aux besoins de sa femme et de ses enfants, les parents, les frères, parfois la sœur qui travaille, peuvent prendre en charge leur fille et ses enfants.
    Très rares sont les parents qui encouragent la séparation avec le conjoint, certaines mères prônent la patience (la femme doit être sabra, hachmana, titre du livre de Labidi). Il est clair que dans le contexte qui est le nôtre le mariage reste une institution sacrée, que les parents et les femmes elles-mêmes hésitent à détruire. Elles sont souvent prêtes à accepter beaucoup de choses de la part du mari sans arriver à rompre les liens du mariage. La famille n’est pas absente, que le lien avec la fille et les petits enfants est un lien qui reste solide mais qu’elle n’est pas prête à tout : accueillir la femme et ses enfants. D’autres femmes complètement dépassées, impuissantes n’envisagent même pas le recours aux parents ou aux beaux-parents parce que disent-elles, «il n’écoute personne».
    Réactions des femmes
    Elles quittent pour un moment le domicile conjugal pour aller se réfugier chez leur famille en pensant que cette absence peut permettre un changement chez le conjoint, une prise de conscience de la place que la femme joue dans sa vie et dans la famille (taghdob). Mais elles reviennent toujours, soit parce que leur conjoint est venu les chercher, soit toutes seules parce qu’elles n’ont pas envisagé une rupture du mariage mais juste une séparation momentanée pour lui donner une leçon, pour espérer…
    Mais que font-elles face aux violences qu’elles disent subir «depuis toujours». Certaines envisagent le divorce : deux ont entamé une procédure de divorce ; deux pensent au divorce, une veut déposer plainte «pour me venger, pour qu’il soit puni», les autres rapportent leur impuissance : «Je ne peux rien faire.» «Je suis obligée de supporter.» «Je reste à cause des enfants.» En tout, cinq parmi les 100 femmes que nous avons rencontrées ont pris la décision de mettre fin au cercle de la violence. Deux sont réellement en voie de divorcer, une envisage le divorce et une troisième veut le punir ; elle a fait appel à la loi en espérant qu’elle va lui rendre justice, que ce qu’il lui a fait ne restera pas impuni.
    Discussion
    - Les violences domestiques peuvent être comparées à la torture
    On peut poser que les femmes victimes sont torturées et que les maris sont de vrais tortionnaires. D’après Falquet, cette torture va atteindre quelque chose de vital dans le soi de la femme : le narcissisme dont elle a besoin pour subsister et l’idée présente au plus profond de nous-mêmes et qui a impulsé le développement de l’enfant de l’homme : être aimé. Comme elle tend — cette torture — à briser l’idée que nous valons bien quelque chose, que nous représentons une «valeur» pour l’autre.

    Etre battue, humiliée engendre l’affect de honte et crée souvent le secret, cacher son corps au regard de l’autre parce qu’on se sent avilie, diminuée, dévalorisée, mentir aux autres…fait que l’image de soi, l’estime de soi se dégradent au point où elles peuvent disparaître pour laisser place à l’annihilation, aux idées suicidaires, voire au suicide, d’où le rapprochement entre violences et torture Les points communs : le fait d’être battue, d’être touchée dans son intégrité physique, d’être atteinte dans son identité personnelle, non seulement par les coups mais aussi par les humiliations, les injures, les dénigrements…Par ce biais, ce sont les bases narcissiques qui sont attaquées et qui laissent des traces sur le sentiment de soi en tant que personne passive, impuissante, livrée à l’agresseur ou au tortionnaire.
    Pour étayer la comparaison violence conjugale et la torture, Falquet va relever les éléments suivants : l’enfermement dans un espace clos et hors des règles sociales normales, dans un espace de non-droit, est une première méthode commune à la torture et à la violence domestique. Il s’agit souvent dans les deux cas d’organisation d’un face-à-face dans un lieu d’où les cris sortent rarement (cellule ou intimité du foyer) ou s’ils sont entendus, ne sont pas écoutés (pp.85-86).
    Contrôle sur l’utilisation du temps, sur le sommeil et l’alimentation, voire la privation relative de ceux-ci. On retrouve ici ce dont parlent certains travaux sur «l’appropriation du corps, du temps et de l’attention des hommes par les femmes.En ce qui concerne la violence physique, les points communs entre torture et violence sont assez évidents : les coups peuvent faire jaillir le sang, rompre les os, démettre les membres, voire causer la mort.
    Le refus d’accès aux soins, même quand ils sont nécessaires, se présente d’ailleurs aussi bien dans certains cas de violence domestique que dans la torture» (p. 87). En ce sens le message transmis par ces violences «permises» est le suivant : il n’est pas nécessaire que toutes les femmes soient battues ou violées tous les jours. Quelques cas horribles, médiatisés, rapportés par l’entourage, les voisines… «suffisent pour que chacune s’inquiète et redoute d’enfreindre les normes sociales censées la protéger de pareil sort.
    L’indignation, la résistance existent, mais l’autocensure, l’isolement, la passivité et la résignation, la peur, la sidération semblent bien être les principaux effets obtenus» (p.105). On peut ainsi écrire que ce rapprochement violence domestique-torture est dû à l’organisation patriarcale qui crée la sphère du «privé», de la «conjugalité» dans lesquels le conjoint peut s’approprier le corps de sa femme, tout en échappant aux lois qui régissent les rapports sociaux dans d’autres espaces.
    - Les bénéfices secondaires
    Une question peut être soulevée ici : qu’est-ce qui peut expliquer la tolérance des femmes ? Cette question découle, selon Gelles (cité par Nigar-Ernart) de l’idée élémentaire suivante : tout individu raisonnable ayant été battu et maltraité par une autre personne devrait éviter d’être victime (ou au moins éviter l’agresseur).

    On a souvent tendance à avancer, en premier lieu, des facteurs socio-économiques, des facteurs situationnels, mais on peut aussi convoquer la domination masculine et les traces qu’elle imprime aux rôles féminins mais aussi à l’internalisation d’une position de soumission, de dépendance et au fait qu’il vaut mieux, dans une société patriarcale, comme la société algérienne- être mariée que célibataire ou divorcée- Tout cela est vrai. Les petites filles sont très tôt initiées au fait qu’une femme bien est une femme mariée ; la célibataire est très mal tolérée par la famille et par la société. En outre, parmi les qualités que doit avoir la femme idéale, il y a la patience, la tolérance (essabr).
    V.NigarErnart (1985) ajoute l’idée de bénéfices secondaires qui font que le couple continue à exister.

    Elle note que même au sein des violences, les femmes peuvent ne pas être complètement anéanties et profiter de cette situation pour en tirer des bénéfices narcissiques. Elle indique deux cas de figure qui permettent à la femme «d’avoir de la valeur» malgré tout :
    -L’inversion pardon, où la femme se trouve valorisée à la fois par l’humiliation du mari qui demande pardon et par sa propre capacité à elle de pardonner ;
    -L’inversion sacrifice, lorsque le mari ne demande pas pardon, la femme se trouve valorisée par la frustration qu’elle subit : femme victime et charitable.

    En fait «mère sacrifice» qui revendique sa condition devant les autres et surtout devant les enfants. De nombreuses femmes de notre population d’étude ont affirmé : «Je me suis sacrifiée pour les enfants», « si ce n’était pas les enfants je l’aurais quitté il y a longtemps».
    Cette condition de femme-sacrifice peut susciter parfois l’admiration de l’entourage, parce que la femme a tout supporté pour sauvegarder «sa maison», «son mariage» et n’a pas séparé les enfants de leur père. Elle participe ce faisant, inconsciemment, à l’existence des «gens bien», des «femmes modèles». Ce qui, évidemment, perpétue l’ordre social qui signe la domination des femmes.

    - La conjugalité
    «Ce qui explique la violence conjugale, c’est la conjugalité : c’est que la société a créé une catégorie sociale, le privé. Les règles qui s’appliquent partout ailleurs, qui régissent les rapports de tous avec tous, bannissent l’usage de la force, ce qui a pour résultat que même quand elle est employée elle est inopérante (…) sont suspendues ou plus exactement remplacées par d’autres qui déclarent légitime l’usage de la force (…). La femme mariée est soustraite à la protection de la loi, tandis que l’homme marié est soustrait aux sanctions de la loi.»

    Conclusion
    Les violences contre les femmes peuvent être assimilées à la guerre de basse intensité (Falquet). Il la définit comme une guerre menée contre les populations civiles, les esprits et le tissu social. Il s’agit de décourager la population de participer à un projet adverse, de la démoraliser, de la terroriser et de fomenter la passivité individuelle et collective (les acteurs usent de procédés issus de la psychologie sociale : modalités de communication, relation individu-groupe, leadership…).
    On peut identifier trois axes : contrôle de l’information, désinformation, division de la société en camps adverses. Les similtudes : désinformation lorsqu’on présente aux femmes leur situation comme naturelle et immuable, quand on les laisse ignorer tout de leur sexualité et de leur reproduction, quand on gomme leur participation aux livres d’histoire.
    Quand on présente les femmes qui résistent à l’ordre dominant comme des folles, des créatures monstrueuses. Ces thèses soutiennent certaines études «scientifiques» visant à présenter les femmes comme vulnérables et que cela est dû à des facteurs naturels donc réfractaires au changement comme elles sont soutenues par certains discours religieux qui dictent des normes sociales, selon eux d’ordre divin, pour signer l’immuabilité du statut des femmes dans notre société.
    La répression toujours présente à l’encontre de celles qui transgressent ,qui sortent du droit chemin. On peut rappeler, pour etayer ce propos, les expéditions punitives contre des femmes travaillant et vivant seules (Hassi Messaoud, nuit du 12 au 13 juillet 2001). Dès lors se posent des questions : que peuvent et que doivent faire les femmes pour mettre fin à ces situations de violences physiques, psychologiques et symboliques ? Mener elles – aussi aussi une guerre de basse intensité ? La question reste posée.


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    Post Depuis les années 80, c’est la société qui impose ses règles

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Nadia Ait Zaï
    Avocate et directrice du Centre d’information sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef)
    Nadia Ait Zaï . Avocate et directrice du Centre d’information sur les droits de l’enfant et de l.jpg
    Le 07 Août 2015

    Depuis les années 80, c’est la société qui impose ses règles

    La loi amendant et complétant le code pénal pour criminaliser les violences faites aux femmes, adoptée par l’APN en mars dernier, n’a toujours pas été validée par le Conseil de la nation. Etes-vous inquiète ?
    Bloquer le texte reviendrait à aller à l’encontre de la volonté du président de la République et du gouvernement qui ont défendu le projet de loi. Je crois donc qu’il sera définitivement adopté, d’autant qu’un collectif d’associations, dont fait partie le Ciddef, a saisi le président du Conseil de la nation et il nous a assurés que le texte était bien programmé. Maintenant, on peut se demander pourquoi son parcours a connu un tel couac.
    Soit des assurances ont été données en coulisses au courant conservateur qui a travaillé contre ce projet de loi sous prétexte qu’il mettait la famille en péril, soit parce que le Sénat attend un moment plus propice pour l’adopter. En 2016, l’Algérie doit présenter à Genève son rapport à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination.
    On peut imaginer, comme cela s’est déjà fait, que la validation du projet de loi soit retardée pour que l’Algérie puisse dire : «Nous l’avons fait passer malgré les résistances.» Si c’est le cas, c’est bien dommage. Je préférerai qu’un texte passe parce qu’il répond à une demande de la société, parce qu’il a été porté par des militants et des militantes, et qu’il est dans l’ordre des choses qu’un gouvernement prête l’oreille à ce qui vient de sa société. Non pas parce qu’il répond à des circonstances et à des échéances politiques.
    Le courant conservateur dont vous parlez, c’est-à-dire les islamistes, a argumenté que le projet de loi allait à l’encontre de la famille et de l’islam. Et ce sont les femmes que l’on a le plus entendu. Pensez-vous que la société veut de cette loi ?
    Ce courant ne représente rien, mais il prend en otage la société qu’il utilise pour dire que les citoyens sont opposés à cette loi. Mais personne n’explique au citoyen quel est son intérêt. Personne ne lui dit que c’est la violence qui disloque et détruit la famille, et pas son incrimination. Personne ne lui dit que c’est la violence qui est à l’origine de la séparation, de la déscolarisation des enfants, de la délinquance.
    Personne ne lui parle des effets de la violence sur la santé de la femme et des enfants, et du coût que cela implique. Si on entend davantage les femmes islamistes, c’est parce qu’elles sont là pour défendre la ligne de leur parti, établie par des hommes. Le fond du problème, c’est que ce courant ne veut pas de l’émancipation des femmes.
    On sait que 90% des femmes battues se taisent en pensant protéger les enfants et se mettent à parler quand les enfants grandissent. Voilà pourquoi il est important que l’Etat les protège avec le seul outil dont il dispose, le code pénal.
    Du côté des démocrates aussi, certains députés se sont abstenus de voter sous prétexte que la loi n’allait pas assez loin…
    Oui, et sous prétexte que la loi ne prenait pas en compte leurs propositions. L’idée que l’action publique puisse être abandonnée à partir du moment où l’épouse pardonne ne me plaît pas non plus.

    Le projet de loi ne fait pas la différence entre action civile et action publique, c’est une des spécificités de la législation pénale algérienne. Or, en principe, si une victime qui abandonne la procédure au civil renonce à réclamer des dommages, l’action publique, elle, ne peut pas s’annuler, car une fois déclenchée, elle appartient au procureur qui défend la société. Quand on a demandé au ministère de la Justice pourquoi le pardon met fin aux poursuites, il a répondu que c’était pour «protéger la famille». Ceci étant dit, à mes yeux, cela ne justifie pas que l’on s’abstienne de voter en faveur de cette loi. L’essentiel, c’est que le code vienne condamner la violence conjugale et sanctionne une réalité.
    Abdelaziz Bouteflika a annoncé en mars dernier une prochaine révision du code de la famille. Sera-t-il le Bourguiba dont rêvent les féministes algériennes ?
    Le Président a mis en place une dynamique qui n’existait pas avant lui. Entre 1984 et 2005, la situation était complètement bloquée sur un code de la famille sacralisé.
    En réformant des textes, pour certains défavorables aux femmes, le chef de l’Etat a montré une volonté de construire des rapports plus égalitaires. Je pense à la révision du code de la famille, du code de la nationalité, à la loi sur la participation des femmes en politique, à la loi pour la création du fonds de la pension alimentaire. En 1995, l’Algérie a même adhéré à la déclaration de Pékin à partir de laquelle les violences à l’égard des femmes devenaient un délit, et de ce fait, s’est même engagée à l’incriminer. Vingt ans après, nous en sommes encore à discuter de son opportunité.
    Croyez-vous qu’un jour le code de la famille sera abrogé ?
    Non, on a raté le coche. Même dans un siècle, la société ne sera pas prête. Pourtant, je pense que c’est à l’Etat de proposer un projet de société : c’est lui qui est censé avoir une vision et savoir ce qui est bon pour le peuple. Malheureusement, depuis les années 1980, c’est la société qui impose ses propres règles. Même quand la loi existe. En 2014, la notion de «discrimination» a été introduite dans le code pénal. Elle a été définie et incriminée. Mais curieusement, on a omis de la définir dans le cadre des droits civils. Pourquoi ? Parce que cela reviendrait à reconnaître la discrimination posée par le code de la famille.
    Aujourd’hui, pour justifier un obstacle, on invoque les mentalités. Mais les mentalités se fabriquent. On a bien fabriqué des mentalités socialistes puis islamo-conservatrices et maintenant islamo-libérales ! Les textes promulgués en 1962 voulaient construire une société moderne et progressiste.
    Depuis les années 1980, on a assisté à un revirement total. Le code de la famille nous a dessiné une famille traditionnelle et conservatrice. La loi sur la santé a été abrogée, la protection des mères célibataires et des enfants abandonnés, supprimée. Puis on a interdit à la femme de témoigner devant un officier de l’Etat civil et un notaire.
    A qui la faute ? Au politique, absent, qui a failli et n’a pas pu homogénéiser la société en un seul modèle. Cinquante ans après l’indépendance, nous ne sommes pas prêts à passer dans la modernité, à faire de la femme l’égale de l’homme. On se demande encore s’il faut pénaliser la violence à l’égard des femmes ou pas, on s’entend dire : «On doit faire avec.».


    Nadia Ait Zaï

    Juriste et avocate, Nadia Aït Zaï, 63 ans, dirige le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme et enseigne à la faculté de droit d’Alger. En 1979, elle est élue première adjointe au maire à l’APC d’Alger-Centre.


    Mélanie Matarese




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    Post Ce que subissent les femmes algériennes dans les villes

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Harcèlement de rue
    Le 12 Août 2015
    Ce que subissent les femmes algériennes dans les villes

    Des mots déplacés, des regards insistants, parfois même des attouchements. C’est ce que les Algériennes subissent chaque jour dans les rues de la capitale et des autres villes du pays. Qu’elles soient célibataires, mariées, voilées ou pas, elles sont victimes d’harcèlement dans les rues et en souffrent. C’est dans ce contexte que le projet de loi sur les violences faites aux femmes est toujours bloqué au Sénat. Témoignages.Une femme, une histoire

    Nabila Nedjar a grandi à Constantine. Pendant longtemps, elle a été victime de harcèlement dans les rues de sa ville. La première fois, elle avait à peine 17 ans. Un homme l’a suivie pendant une demi-heure, lui a touché la poitrine, et lui a craché à la figure quand elle a essayé de se débattre.
    De ce jour, elle garde un souvenir amer.
    « Cet événement a été un déclic qui m’a fait comprendre que nous, femmes, devions nous battre toutes seules pour survivre dans cette société patriarcale et machiste », témoigne-t-elle. « Et ce jour-là, j’étais habillée en jeans, basket et t-shirt ample », précise-t-elle. Des histoires similaires, elle en a des dizaines à son compte. Elle n’hésite pas à les partager dans sa « chronique machisme ordinaire » sur les réseaux sociaux. Une manière de se libérer et de dénoncer ce que beaucoup d’hommes trouvent « normal ».À 25 ans, Célia travaille à Didouche Mourad, la célèbre rue du centre d’Alger, là où les hommes, jeunes ou moins jeunes, jouent aux « Hitistes » à longueur de journée. Chaque jour, elle arpente cette rue. Elle fait face à des remarques, des commentaires obscènes et parfois même à des attouchements. « Chaque jour est un cauchemar. Quand on parle, j’en fais abstraction. Mais quand on me touche la poitrine, les fesses ou même ailleurs, j’ai du mal à m’en remettre », affirme-t-elle d’une petite voix. Célia n’est malheureusement pas un cas isolé Chaque jour des dizaines de filles subissent la même oppression de la part de ces hommes « frustrés ».« J’ai mis le voile à cause d’eux »

    Zohra est originaire de Bejaïa. Depuis deux ans, elle est installée à Alger. Pour elle, la capitale était synonyme de liberté, d’ouverture d’esprit et de sorties en tous genre. Au bout de deux mois, la réalité la rattrape. « La première fois que j’ai mis une jupe courte, j’ai cru qu’on allait me violer », confie-t-elle. « À midi, je suis rentrée en courant pour me changer », ajoute-t-elle.

    Six mois plus tard, elle met le voile, les propos haineux et sexistes de certains hommes ont eu raison d’elle. En se voilant, elle voulait paraître discrète, passer inaperçue et ne plus rien subir, mais cette fois-ci encore, elle tombe de haut. « Rien n’a changé ! J’ai mis le voile à cause d’eux. Mais finalement, ce n’est pas les jupes, shorts ou décolletés qui poussent ces hommes à être comme ça. Il suffit d’être une femme pour vivre l’enfer », dit-elleLe stress que cela engendre

    Dalila Imaren Djerbal est sociologue. Elle fait partie du réseau Wassila Avife pour le droit des femmes. Selon elle, « le harcèlement sexuel dans les rues coûte en stress, en humiliation pour la femme. Pour les hommes, ils considèrent le harcèlement comme une joyeuse manière de draguer, de passer du temps, de montrer qu’on est un homme ».Régulièrement, des victimes appellent le réseau pour se confier. Une d’entre elles ne peut plus sortir sans être accompagnée par un de ses parents, et ce même quand elle a commencé le travail. Plus que du stress, c’est la peur d’être agressée qui envahie certaines filles.Pour sortir, certaines filles réfléchissent au préalable au chemin qu’elles vont emprunter et aux habits qu’elles vont porter. C’est le cas de Sarah, 35 ans, qui planifie chaque sortie depuis des années. Cette jeune femme a été traumatisée par ceux qu’elles appellent « S’hab El Redjla », après avoir refusé les avances d’un homme, celui-ci l’a giflée. Pendant deux ans, elle a été suivie par un psychologue. « Je regarde toujours derrière moi quand je marche, cela peut être banale pour certaines, mais moi j’ai été traumatisée », explique-t-elle.
    « Certaines filles considèrent le harcèlement dans les rues
    comme le prix à payer pour sortir, travailler… Se plaindre,
    c’est risquer de s’entendre dire par la famille tu n’as qu’à rester à la maison »,
    affirme Dalila Imaren Djerbal.

    Dernière modification par zadhand ; 12/08/2015 à 23h37. Motif: Ce que subissent les femmes algériennes dans les villes
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    Post Une jeune femme agressée à l'arme blanche

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Violences faites aux femmes
    Le 22 Août 2015|14H23
    Constantine
    Une jeune femme agressée à l'arme blanche


    Une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années a été agressée vendredi soir
    vers vingt heures au pied d'un immeuble situé à
    la cité Sakiet Sidi Youcef (ex-la Bum) par trois malfaiteurs.



    Selon des témoignages recueillis sur place, la jeune fille résidant à l'étranger venait d'arriver au domicile de ses parents.
    En descendant du taxi qui la ramenait de l'aéroport Med Boudiaf, elle a été violemment
    agressée par trois individus qui l'ont délestée de son sac à main et de ses bagages.
    La victime qui a tenté de résister à ses agresseurs a été tailladée à l'arme blanche
    au niveau de l'abdomen par l'un des malfaiteurs, précisent des témoins de la scène.

    Evacuée d'urgence au CHU Benbadis, la jeune femme présentait une plaie qui a nécessité
    la pose de pas moins de quinze points de suture, affirment ses voisins.

    Les trois voyous, qui ont pris la clé des champs dès leur forfait accompli,
    ont été reconnus par les riverains habiteraient le quartier mitoyen de Oued el had
    et seraient activement recherchés par la police suite à la plainte déposée
    au commissariat de Ziadia par la famille de la victime le soir même de l'agression.


    F. Raoui
    Dernière modification par zadhand ; 22/08/2015 à 23h06. Motif: Une jeune femme agressée à l'arme blanche
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    Post Des associations réclament l'adoption du Sénat

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Loi contre violences faites aux femmes
    Le 23 Août 2015|12H49

    Des associations réclament l'adoption du Sénat



    Constituées en collectif, des associations réclament la promulgation
    de la loi contre les violences faites aux femmes.



    Proposée il y a une année lors d’un conseil des ministres présidé par le président de la république,
    la loi contre la violence faites aux femmes tarde à voir le jour,
    constatent des associations constituées en collectif.

    « Une année s’est écoulée, et bien que la loi ait été votée le 5 mars 2015 par l’Assemblée populaire nationale,
    et elle n’a pas été adoptée par le Conseil de la Nation. Pourtant le nombre de décès augmente,
    la liste des victimes s’allonge,
    les traumatismes s’exacerbent, mais le problème n’a pas semblé prioritaire
    pour les membres du Conseil de la Nation et le gouvernement, qui semblent ainsi considérer
    que la protection des femmes peut attendre encore »,
    écrit le collectif dans un communiqué de presse rendu public ce dimanche.

    Parce que la violence faite aux femmes dans le milieu familiale est
    à l’origine de la violence observée dans tous les secteurs,
    le collectif souligne que « cette loi est nécessaire car elle doit redire haut et fort
    que l’exercice de violences contre les femmes constitue un délit particulièrement grave,
    car elle détruit la société ».

    Précisant être mobilisées pour que les victimes bénéficient de la protection
    de l’Etat ces associations s’attentent à ce que
    cette loi soit débattue au Conseil de la Nation à la session d’automne2015
    au même titre que toutes les autres lois
    conformément à l’engagement prit par Le président du Conseil de la Nation

    Figurent parmi les membres de ce collectif leRéseau wassila aide
    aux femmes et enfants victimes de violence,
    l’association FEC ( femmes en communication),
    l’association SOS enfants en détresse (Tiaret),
    l’association Amusnaw ( Tiziouzou), l’assoiciaiton SOSfemmes en détresse.


    Mina Adel

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    Algérie la loi criminalisant les violences faites aux femmes, jetée aux oubliettes ?

    A LA UNE/ACTUALITÉ/Loi contre violences faites aux femmes
    28 août 2015 à 13h53 — Mis à jour le 28 août 2015 à 14h05

    Algérie la loi criminalisant les violences faites aux femmes, jetée aux oubliettes ?

    Une femme dans la Kasbah d'Alger, avril 2014..jpg

    Une loi pour criminaliser les violences faites aux femmes a été adoptée par l'Assemblée nationale algérienne en mars dernier. Depuis, le Sénat ne l'a toujours pas étudiée. Une partie de la société civile s'inquiète et différentes organisations haussent le ton pour que la loi soit adoptée début septembre.
    « Pour l’instant, je ne peux pas parler de gel du projet de loi, mais il est clair que ce dernier n’a pas suivi la démarche habituelle qui conduit à l’adoption d’une loi », explique Brahim Mahdid, chargé de communication du bureau algérien d’Amnesty International. L’inquiétude gagne aussi les associations féministes qui ont interpellé le Sénat une seconde fois la semaine dernière. Fin juin, leur demande d’audience n’avait pas reçu de réponse. De son côté, Amnesty International a lancé une pétition pour accélérer l’adoption de la loi, laquelle devrait être remise au ministre de la Justice Tayeb Louh dimanche 30 août, mais seules quelque 2000 signatures ont été rassemblées par l’organisation.

    « Le projet de loi relatif à la protection de l’enfance est passé par le Parlement après la loi relative aux violences contre les femmes et il a déjà été adopté par le Conseil de la nation [Sénat] » le 16 juin, ajoute Brahim Mahdid.

    Des avancées ?

    Le texte prévoit d’apporter des modifications au Code pénal et entend ainsi criminaliser les violences conjugales et doubler la peine en cas d’agression sexuelle ou harcèlement sexuel par un parent si la victime est mineure, enceinte ou malade. La notion même d’agression sexuelle est élargie au-delà du viol et de l’attentat à la pudeur et prend en compte « toutes les formes d’atteinte à l’intégrité sexuelle ».

    Aussi, le projet prévoit d’intégrer le harcèlement de rue et prévoit des peines allant de deux à six mois de prison ainsi qu’une amende. Pour les militantes des droits des femmes, le texte constitue incontestablement une avancée pour les Algériennes, bien que certaines clauses dérangent.

    « La loi ne nous satisfait pas totalement, mais c’est un premier pas, un levier pour les victimes », explique Soumia Salhi, militante de l’association pour l’émancipation de la femme. En effet, si le projet introduit de nouvelles mesures encourageantes, il y est en revanche stipulé que le pardon de la victime met fin aux poursuites.

    Débat houleux

    Si les militantes pour les droits des femmes défendent fermement la loi pour obtenir un corpus législatif utile, la loi dérange la société conservatrice et certains partis politiques. Au moment de son adoption par l’Assemblée, le débat était houleux.

    Naamane Belaouar, le député de la coalition islamiste, l’Alliance de l’Algérie verte a dénoncé un texte « contraire aux préceptes coraniques et qui vise la dislocation de la famille », tandis que le député indépendant Ahmed Khelif a estimé que la loi légitimait les « relations extra-conjugales ».

    Plusieurs députés s’étaient alors insurgés pour expliquer que les femmes sont les principales coupables de ce genre d’agression par leur manque de « pudeur », autant d’arguments pour ne pas reconnaître les violences, qui s’exercent en premier lieu dans la sphère familiale.

    Des chiffres alarmants

    D’après les statistiques des services de police, une quarantaine de femmes ont été assassinées en 2014. 15 707 femmes ont été battues dont 7734 par des membres de leur famille, soit dans 50% des cas. Par ailleurs, une autre enquête effectuée par le centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle en 2006 révèle qu’une femme sur dix est victime de violences physiques en Algérie. Les chiffres restent cependant en-dessous de la réalité, étant donné que peu de femmes portent plainte auprès des services de police.

    Violences physiques ou symboliques contre les femmes, les exemples ne manquent pas. Après l’épisode « votre jupe est trop courte » au mois de mai denier – une jeune femme avait été empêchée de passer un examen en raison de la longueur de sa jupe – une femme a de nouveau été interdite d’entrée, cette fois-ci à la Cour d’Alger mi-août. Elle portait un tee-shirt sans manche. Banal fait divers, mais révélateur d’un profond malaise social.

    Dernière modification par zadhand ; 29/08/2015 à 00h09. Motif: Algérie la loi criminalisant les violences faites aux femmes, jetée aux oubliettes ?
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