Rupture du contrat entre Mobilis et Orange
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A LA UNE /ACTUALITÉ_Télécommunications
le 12.06.16|10h00
Le contrat entre l’opérateur algérien Mobilis et son
partenaire français Orange, signé en novembre 2015,
va devenir obsolète dès le mois de juillet prochain.
L’accord permettait, jusqu’en mai dernier, aux abonnés de
l’opérateur français de téléphoner gratuitement à leurs homologues
de Mobilis. Signé en décembre 2015, le pacte a déjà séduit plus
de 50 000 abonnés. Un succès qui a permis à Orange de réduire
le volume horaire de cette offre à seulement 10 heures par jour.
Ce contrat, qui n’offre visiblement aucun avantage aux abonnés Mobilis,
est une des raisons ayant poussé la ministre de la Poste et des Technologies
de l’information et de la communication à limoger le PDG de Mobilis,
Saad Dama. «Ce qui est dommage, c’est qu’en aucun cas il n’a négocié
des communications gratuites pour le client algérien, alors que le groupe
français a obtenu une gratuité totale des appels vers l’Algérie», avait regretté
Imane-Houda Feraoun en mai dernier, devant les députés de l’Assemblée
populaire nationale. «J’ai des données chiffrées que je communiquerai
prochainement à la commission des finances de l’APN», a-t-elle promis.
Depuis, la ministre n’a rien communiqué.Le limogeage de Saad Dama avait
suscité des interrogations, surtout que l’homme fait partie du cercle restreint
des dirigeants de sociétés publiques qui bénéficient d’une bonne couverture
médiatique. Le responsable s’est même laissé aller à des annonces parfois
surprenantes. Ce fut le cas d’un supposé accord qui devait être signé avec
le club de football Real Madrid, cependant la célèbre équipe espagnole ne
s’est jamais déplacée en Algérie. Mais cette fois, Mme Feraoun a vite fait
d’insinuer que la décision était liée à l’accord que Saad Dama a signé
avec l’opérateur français.Les deux autres opérateurs algériens,
Ooredoo et Djezzy, ont signé des accords avec le français Orange.
Ce dernier ne bénéficie d’aucun avantage particulier, contrairement à l’accord
passé avec l’opérateur historique.Selon différentes sources, Saad Dama n’a
pas signé cet accord seul. Il avait obtenu, au préalable, le quitus de sa tutelle,
à savoir Algérie Télécom, même si le statut de l’entreprise ne l’oblige pas à
une telle initiative.Mais ce «n’est qu’un prétexte au limogeage de Dama»,
indique un connaisseur du secteur qui pense que le renvoi du PDG de
Mobilis répond avant tout à des objectifs politiques. Une chose est certaine
le secteur public des télécoms, qui connaît une instabilité managériale inédite,
n’a pas livré tous ses secrets. Preuve en est qu’au sein de Mobilis,
les responsables de la communication, que nous avons contactés,
n’ont donné aucune explication.
Ali Boukhlef