A la une/Actualité_Comité SOS Expulsions
le 07.03.16 | 10h00
1500 familles jetées à la rue
L’Etat doit prévoir des lieux d’accueil pour les victimes d’expulsion,
afin que les familles ne se disloquent pas et pour prévenir la délinquance
des adolescents ou leur fléchissement scolaire.
Atravers le territoire national, elles sont quelque 1500 familles à se retrouver
sans domicile fixe. Souvent sur décision de justice, ces familles qui ignorent,
dans la majorité des cas, leurs droits, sont mises à la rue même dans
les pires conditions climatiques. Après la recrudescence des expulsions
ces dernières années, voire ces derniers mois, et les irrégularités constatées dans
beaucoup de cas, le comité national SOS Expulsions a établi une plateforme
de revendications afin de sauver ces familles victimes lésées dans leurs droits
d’avoir un toit. «D’après le recensement que nous avons fait, la wilaya d’Alger
détient la part du lion en termes d’expulsions.
Nous avons recensé quelque 700 familles sans domicile fixe», déclare Hakim Salmi,
président du comité SOS Expulsions. «Nous ne comprenons toujours pas comment
la justice peut expulser des familles des logements qu’elles occupent depuis
l’indépendance. Pis encore, comment est-il possible de jeter à la rue des personnes âgées
contrairement à ce que stipule la loi accordant à ces personnes vulnérables,
âgée de plus de 60 ans, le droit d’être maintenues dans leur logement ?
Comment peut-on expulser un cadre qui a longtemps servi son institution de son logement
de fonction et le jeter à la rue ?» Suite à cette situation, le comité a demandé dans
sa plateforme de revendications que l’Etat assume ses responsabilités vis-à-vis de
ces familles expulsées et prenne des mesures d’accompagnement pour les stabiliser
avant de trouver une solution définitive. Il a été revendiqué aussi la révision de la loi relative
à l’expulsion et la création de cellules d’enquêtes sociales et de suivi au niveau des tribunaux
, ainsi que d’intégrer ces familles expulsées ou en voie de l’être dans les programmes d’accès
au logement social en priorité.L’Etat doit aussi prévoir des lieux d’accueil
pour ces victimes d’expulsion pour que la cohésion des familles ne soit pas entamée
et prévenir la délinquance des adolescents ou leur fléchissement scolaire.
Pour M. Salmi, la situation de ces familles est grave
et doit absolument être prise au sérieux, notamment avec les relogements entrepris
depuis plusieurs mois dans la capitale et à travers le territoire national.
Asma Bersali