Plusieurs infractions constatées dans la fabrication
et la commercialisation du café

Fabrication et la Commercialisation du Café
le 10.09.16 | 12h58

Plusieurs infractions ont été relevées dans la production du café moulu, révèle une enquête
du ministère du Commerce, dont l'APS a obtenu une copie, et qui précise que l'infraction
la plus importante concerne l'ajout de sucre dans la composition de ce produit.


Adjonction interdite de sucre, goût amer, étiquetage frauduleux et substitution
par des ingrédients à bas coût, constituent les principales infractions constatées
par cette enquête nationale, lancée par la direction générale de la Qualité et
de la répression des fraudes du ministère. "L'objectif de cette enquête était de
s'assurer que ce produit ne dégage aucune mauvaise odeur, ne représente
aucun mauvais goût, a un taux d'humidité inférieur ou égal à 5%, ne contient
pas plus de 0,2% d'impuretés et ne contient pas de sucre (..)".
Sur les 347
échantillons de café moulu analysés, 71 échantillons se sont avérés "non
conformes", soit un taux de 21%, relève l'enquête portant sur la conformité du
café moulu et du produit dénommé "Torrefacto". Les analyses ont confirmé la
présence de sucre dans des mélanges de cafés moulus avec des taux variant
entre 1,5% et 7,5%, une pratique "interdite clairement" par les dispositions
réglementaires régissant ce produit.
"Ce type d'infraction est qualifié de tromperie,
du fait que le produit en question ne répond pas à l'attente légitime du consommateur quant à sa composition", note le rapport de cette enquête. Les analyses ont révélé
que certaines marques de cafés moulus préemballées ont un mauvais goût
(goût amer) dû à la non maîtrise des techniques de torréfaction.
En effet, avant torréfaction, les grains de café verts n'ont aucun arôme, ni parfum
et c'est le processus de torréfaction, qui fait paraître les arômes cachés dans les
grains, précise-t-on.L'enquête a également constaté que la majorité des cafés
fabriqués localement,sont des mélanges de Robusta et d'Arabica avec toutefois,
une concentration élevée du Robusta au motif que ce dernier est beaucoup moins
cher que l'Arabica.

"Torrefacto", un produit méconnu par le consommateur
Pour ce qui est du produit dénommé "Torrefacto", un café dont la torréfaction est
réalisée par addition d'une quantité limitée de sucre (5% maximum au cours du
processus), l'enquête a porté sur la vérification du respect du taux de sucre ajouté
dans ce produit, de la présence des mentions "Torrefacto" et du taux de sucre
ajouté sur l'étiquetage. L'enquête a relevé une non conformité de 6 échantillons
de produits dénommées "Torrefacto" sur 74 analysés soit un taux de non
conformité de 8%.
Les non conformités relevées concernent particulièrement
l'absence de la mention "taux de sucre ajouté" sur l'étiquetage, alors qu'il est
obligatoire d'informer le consommateur et de respecter les proportions de sucre
ajouté dépassant largement les 5%. L'enquête note que le produit "Torrefacto"
reste méconnu par la majeure partie des consommateurs, qui le considèrent
toujours comme étant café moulu, du fait de son mode de présentation se
confond avec celui du café moulu (forme, couleur ..etc).
"Cette pratique crée
une confusion chez le consommateur et par conséquent, une atteinte à sa
santé, particulièrement pour les personnes diabétiques", souligne l'enquête.
En l'absence d'un cadre réglementaire régissant le "Torrefacto", le ministère du
Commerce a autorisé la mise sur le marché de ce produit avec l'obligation de
préciser sur l'étiquetage de manière lisible, visible et indélébile la mention
"Torrefacto", ainsi que les taux de sucre ajouté qui doit être inférieur ou égal à
5%.
Selon le directeur général de la Qualité et de la répression des fraudes
Abderrahmane Benhazil, un texte encadrant le "Torrefacto" et d'autres types
de cafés est déjà en cours d'élaboration. Au total, 452 interventions aux
différents stades de la mise en consommation des deux produits ont été
menées au titre de cette enquête qui entre dans le cadre des évaluations de
la conformité des produits mis sur le marché.
Ces interventions ont donné lieu
à la constations de 163 infractions au double plan qualité et pratiques
commerciales et l'établissement de 71 procès-verbaux à l'encontre des
contrevenants. Au plan des pratiques commerciales, les infractions relevées
qui sont au nombre de 30 concernent le défaut de facturation (13 infractions),
l'opposition au contrôle (9), l'absence de registre du commerce (4), l'exercice
d'une activité commerciale étrangère à celle portée sur le registre du commerce (4).

APS