Page 1 sur 7 123 ... DernièreDernière
Affichage des résultats 1 à 10 sur 66
  1. #1
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post Le Baccalauréat Algérien

    07.07.2015
    Le baccalauréat algérien et ses dérives (1re partie)

    Par Ahmed Tessa
    [email protected]


    Henri Piéron (docimologue français), au sujet de l’objectivité des examens scolaires à la française : «Pour connaître sa note vaut mieux connaître l’examinateur qui corrige la copie.»
    Héritier du système scolaire de la France coloniale, le système scolaire algérien n’arrive pas à se départir de certains aspects structurants de l’école française dans sa version ancienne. C’est le cas des examens nationaux et du contrôle des connaissances dont le baccalauréat est le symbole. C’est donc à l’aune d’une lecture historique de cet examen dont le mode opératoire est typiquement français (et francophone) que nous allons parler du bac algérien. Parmi les pays développés, avec une quasi-lanterne rouge dans les classements internationaux (PISA et OCDE), la France est le seul pays à maintenir la vieille tradition du bac comme unique voie d’accès à l’université. Notre examen du bac est — avec le brevet et la 5eAP, malheureusement réintroduits à des fins de sanction — le signe évident d’une contradiction de taille qui mine la réforme de l’école algérienne.
    - D’un côté, un nouveau paradigme en vogue dans les discours théoriques, celui de l’apprentissage (et non plus celui de l’enseignement) qui met l’élève au cœur du dispositif pédagogique. Ce paradigme postule une nouvelle approche de la pédagogie scolaire soutenue par une évaluation formative et formatrice de l’esprit critique. Ou l’école de l’excellence pour tous.
    - De l’autre, et dans la pratique quotidienne, un système de contrôle des connaissances qui est l’émanation de l’enseignement traditionnel basé sur «la mémorisation». Ou quand la note devient, pour l’élève, le salaire de la peur. L’école/arène de combat.
    La thématique de l’examen du baccalauréat, ainsi que des autres examens de fin de cycle, s’inscrit dans une problématique plus large, irriguée – entres autres — par un concept-clé : l’évaluation du travail des élèves. Cette dernière, souvent confondue avec le contrôle des connaissances mémorisées, est la seule raison d’être de nos élèves. Pour le petit Algérien (y compris chez certains étudiants), aller à l’école ou à l’université c’est seulement pour avoir de bonnes notes et éviter les mauvaises. Il est loin d’être conscient des exigences et des objectifs éducatifs des apprentissages que l’institution lui dispense. Ainsi, il développera une relation purement commerciale avec le savoir. Dans cette course éperdue à la bonne note, il est encouragé par des attitudes d’adultes. Certains sont malintentionnés, c’est le cas des maquignons des cours payants ou d’ouvrages (frelatés) de bachotage : les partisans du statu quo hostiles à tout changement. D’autres, parce qu’ils sont profanes en matière d’éducation scolaire. Dans cette dernière catégorie, nous retrouvons les parents qui adhèrent à cette relation commerciale au savoir. Nous sommes loin des professions de foi (théoriques) d’une institution qui affiche, dans ses finalités éducatives, l’épanouissement global de la personnalité des élèves, tant intellectuelle que physique ou psychoaffective. La pratique est tout autre, malheureusement.
    D’où des questions qui cassent des idées reçues, voire des tabous. Cet examen du bac dans sa forme actuelle est-il compatible avec l’évaluation pédagogique au sens moderne du terme, laquelle sollicite les fonctions intellectuelles supérieures (le raisonnement scientifique, la pensée logique, l’esprit critique, etc.) ? Doit-il demeurer l’unique étalon de la réussite et l’unique voie d’accès à l’université ? Pour répondre à ces questions, il y a lieu de revenir aux sources originelles du baccalauréat, aux objectifs qui lui étaient assignés à sa création. Dans une deuxième partie, nous parlerons de ses dérives et des autres pistes empruntées par l’ensemble des pays développés… à l’exception de la France.

    L’empreinte de Napoléon 1er
    Dans l’Antiquité, les premiers au monde à avoir institué les examens sont les militaires chinois, trois mille ans avant J-C. Ils cherchaient à classer et sélectionner leurs soldats.
    Au Moyen-Age, les Jésuites ont mis en place l’ancêtre du système de contrôle des connaissances. Ils adoptèrent le système dit des compositions (le terme perdure à nos jours) afin de s’assurer de la mémorisation par les disciples des textes religieux, dont les Evangiles, qu’il fallait apprendre par cœur. L’équivalent de la pédagogie utilisée dans nos «zaouïas» et nos écoles coraniques actuelles.
    En 1806, Napoléon Bonaparte crée le baccalauréat des lycées. Par la suite vint le baccalauréat de l’école primaire (eh oui, il a existé !). A l’origine, l’objectif principal était d’ordre purement idéologique : l’empereur voulait s’assurer de la maîtrise de la langue française classique par les écoliers et les futurs étudiants, ainsi que leur bonne connaissance de l’Histoire (officielle) de France. Il s’attelait à vouloir construire la nation française, par l’unification — autour d’une seule langue et d’une même Histoire (officielle) — des différents peuples qui vivaient dans des régions que la France venait (ou allait) de conquérir (la Corse, la Bretagne, la Savoie, l’Alsace…). La France actuelle étant une mosaïque de peuples différents qui se sont fondus dans le creuset de la République et de la citoyenneté.
    Jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, il était interdit aux enfants issus de ces régions de parler leur langue maternelle, y compris dans la cour de récréation. Ils en étaient punis. De nos jours, cette machine jacobine d’uniformisation par le centre a fini par craquer. L’Histoire officielle est remise en cause, de même les langues maternelles (dites régionales) reviennent en force dans les établissements scolaires. En Bretagne, certaines écoles enseignent toutes les matières en breton. Elles décrochent d’excellents résultats aux évaluations nationales. Un pied de nez aux ultras de la langue unique, officielle et nationale.
    Pour rappel, au début de l’avènement de l’école universelle, vers la fin du XIXe siècle, l’instruction publique était gérée par l’Eglise – jusqu’en 1905. A partir de cette date, la Loi, toujours opérationnelle, codifiait la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Avant cette Loi, l’institution religieuse imprimait sa marque aux programmes, manuels, méthodes et choix des enseignants. Par la suite, le pouvoir bourgeois — à l’instar de celui de l’aristocratie du siècle précédent – utilisa le contrôle des connaissances (concept différent de l’évaluation) comme machine à trier les élèves et asseoir le filtre reproducteur de l’élite (Pierre Bourdieu). Au fils de bourgeois, l’université et les grandes écoles ; au fils du pauvre, le certificat d’étude et à la limite, le brevet. Lisons cette instruction ministérielle datant de la fin du XIXe siècle : «(...) Apprendre aux enfants d’ouvriers et de paysans les rudiments du savoir scolaire afin qu’ils puissent aider leurs parents dans les travaux de la ferme ou en atelier.» De nos jours, cet apartheid scolaire a disparu dans sa forme crue, mais il est toujours présent, dans une forme plus sournoise.
    Outil de sélection et de reproduction de l’élite aristocratique, puis bourgeoise, le bac et les autres examens de l’époque, de par la nature des épreuves, étaient l’émanation de la logique scolaire. Une logique dictée par les finalités politiques assignées à l’Ecole et matérialisées par un dispositif pédagogique approprié, à savoir un enseignement livresque (encyclopédique) axé sur les codes culturels de la bourgeoise, des méthodes dogmatiques qui favorisaient le bachotage et le «parcœurisme». Ce dispositif était ponctué par le contrôle des connaissances qui exigeait de l’élève leur fidèle restitution : mémorisation de leçons, montage d’automatismes en maths, physiques, sciences. En France, le bac était *— et il l’est toujours — le dernier obstacle avant l’entrée à l’université. Au préalable, le filtre de l’Ecole «trieuse» avait institué pas moins de six examens/obstacles. Au début des années 1960, conscients des inconvénients des examens, le pouvoir politique – sous la pression des pédagogues progressistes, des organismes nationaux et internationaux – a fini par revoir sa copie. Mai 1968 sonnait le glas du mandarinat à l’université et de l’arbitraire des examens/filtres. Toutefois, demeurait le mythique baccalauréat qui sera réformé à plusieurs reprises sans pour autant disparaître dans sa formule originelle (seul et unique accès à l’université – quoique !). Malgré son maintien, la France caracole en queue de peloton des pays développés dans les classements internationaux en matière d’efficience scolaire (PISA). Depuis une trentaine d’années, chaque ministre de gauche ou de droite, qui se succède au ministère français de l’Education nationale, tente de supprimer le bac dans sa version napoléonienne pour adopter le modèle d’évaluation continue, une spécialité anglo-saxonne. En vain ! Une opposition farouche se manifeste à chaque fois : et – comble du paradoxe ! — ce sont les couches populaires qui refusent la suppression de cet examen. Toutes les autres catégories socioculturelles (cadres moyens, cadres supérieurs, bourgeoisie) et tous les partis politiques sont acquis à cette suppression.
    Entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle, chaque mois de juin, les officiels français célébraient avec faste le cérémonial annuel des examens de sélection pendant que les enfants du peuple souffraient dans le silence de leur pauvreté. Ils étaient laminés dès le primaire par la machine à broyer leurs rêves. Une situation que ne vivent plus les écoliers et collégiens français depuis le dernier tiers du XXe siècle. Ce sont les enfants d’Algérie qui expérimentent l’arbitraire et l’injustice des examens de sélection… deux siècles après leur institution.
    A l’époque déjà, les docimologues, à la suite de pédagogues novateurs, psychologues et médecins, dénonçaient l’arbitraire de cette sélection. Venaient s’ajouter à leurs analyses les voix autorisées d’éminentes personnalités du monde de l’éducation. Elles condamnaient l’infernale faucheuse de génies. Des paroles sans complaisance, nourries d’humanisme et de pragmatisme pédagogique.

    La critique des examens «à la française»
    Au début du XXe siècle, le pédagogue américain John Dewey tirait la sonnette d’alarme pour dénoncer les dérives de la compétition scolaire sur fond d’inégalité, et des chances et des moyens. La littérature universelle retiendra sa célèbre phrase : «Attention, l’école n’est pas ce Grand Egalisateur que vous annoncez mais la grande Trieuse !»
    En 1952, se tenait à Paris une conférence internationale sur l’hygiène mentale organisée par l’Unesco. Dans ses conclusions, les éléments suivants :
    «Le problème pédagogique est, en profondeur, un problème psychologique autant qu’un problème social : les motifs à donner à l’activité scolaire importent au moins autant que les buts et les connaissances à acquérir. Car ils (ces motifs) forment les âmes et déterminent les attitudes, les comportements les plus profonds que l’individu gardera toute sa vie. L’éducation rencontre ici la délicate question des moyens et des fins. (…).
    Faire agir l’enfant, le faire travailler, sans qu’il en sente réellement le besoin ou le pourquoi, sans qu’il approuve, par une participation active, les buts de sa recherche ou de ses efforts, sans qu’il désire le but proposé, c’est comme le soumettre par la crainte ou la force à une loi qu’il ne peut que réprouver en son for intérieur. C’est accroître les risques de révolte, de paresse ou de dégoût pour l’activité ainsi proposée. Il se produit alors – les psychologues le savent bien – comme un dédoublement dans l’esprit ou l’activité de l’être qui s’occupe à une chose sans s’y mettre entièrement.»
    En 1975, une étude du Cresas français (Centre de recherche en éducation et adaptation scolaire) confirmait les conclusions de celles publiées antérieurement par d’autres institutions. Toutes dénonçaient les dérives du baccalauréat napoléonien et des autres examens de sélection, sans oublier tout l’arsenal pédagogique mis en branle à cet effet (sélection). John Dewey avait raison de stigmatiser l’iniquité de l’école dite élitiste.
    En effet, le Cresas situait les redoublements les plus nombreux chez les enfants issus des couches défavorisées : 29,3% des enfants d’ouvriers sont en retard dès le primaire, 7,2% appartiennent à la classe moyenne et seulement 2,2% sont enfants de cadres supérieurs. Quarante ans après, la tendance n’a pas tellement évolué au pays de Voltaire. Pour preuve, ces deux innovations pédagogiques en cours depuis 2013. Ses initiateurs veulent trouver une solution radicale à ces phénomènes typiquement français, celui de la phobie de l’école et les redoublements.
    C’est ainsi que dans deux écoles de Bretagne, le modèle scandinave est adopté : pas de notes. Mais d’autres stimulants de l’effort sont employés au grand bonheur des heureux élèves. La satisfaction est générale : les élèves concernés, les enseignants, l’administration et les parents.
    En 2009, sonnette d’alarme du ministère français de l’Education : les redoublements, une spécialité du système scolaire français, coûtent 2 milliard d’euros chaque année. Et les examens de 5eAP, du BEM et du bac, combien ça coûte ? En Algérie, une centaine de milliards de centimes chaque année.
    Toujours en 2009, le président de la Sorbonne lançait un pavé dans la mare avec un livre à charge au titre révélateur : L’arnaque du bac. L’auteur donnait des chiffres alarmants de nouveaux bacheliers qui n’avaient pas une maîtrise suffisante de la langue française et dont une bonne partie allait faire les frais du décrochage dès la première année d’université. Etrange similitude !
    En 1971, l’Unesco s’était engagée dans le combat contre l’injustice et l’arbitraire des examens/sélection. Cette organisation avait publié une synthèse des études comparatives menées par deux spécialistes de la déperdition scolaire, L. Pauli et M. A. Brimer. Ici, un passage fort instructif tiré de l’édition de… 1971.
    «(…)Quelle que soit la fragilité du système de notation, plus contestable encore est la nature même des examens. Ne sont-ils pas un procédé de sélection aveugle à l’état pur ? On crée de toute pièce une situation artificielle : à une date et à une heure fixées à l’avance, il s’agit pour l’élève de restituer une matière ou plus exactement un fragment de connaissance. (…) L’élève sait plus ou moins confusément qu’il convient d’imiter les maîtres pour réussir, de reproduire ce qui a été enseigné plutôt que de faire preuve d’originalité. L’écolier du primaire ne fait que reproduire des matières plus ou moins bien assimilées.
    Au secondaire les réactions deviennent plus subtiles : l’élève essaie de dire ou d’écrire ce qui sera valorisé par le système. Peu importe le rôle formateur de l’éducation, il suffit de savoir calculer, combiner, imiter, d’être sûr de soi. L’émotif, le maladroit, l’hésitant celui qui parle ou écrit mal risque toujours d’être éliminé quelles que soient ses capacités. En résumé l’examen développe chez l’individu un état d’esprit, un comportement et des habitudes qui sont la négation de tout ce qu’on peut lire dans les textes officiels sur les finalités de l’éducation. Sans compter que maîtres et parents l’utilisent (l’examen) constamment comme une menace pour stimuler l’enfant ou l’adolescent, créant ainsi un climat de peur qui est à lui seul un facteur de déperdition.» (Editions Unesco-BIE)
    Robert Dottrens, autre spécialiste des questions scolaires, écrivait dans le milieu des années 1980 : «Les méthodes didactiques, les lois et les règlements élaborés par l’autorité scolaire causent souvent un préjudice considérable aux enfants dont le type d’intelligence et le degré de développement ne correspondent pas au canon de l’élève moyen considéré pour établir, année après année, les enseignements distribués à tous. Le canon de l’élève moyen est inexistant dans la réalité. C’est de l’individualisation du traitement pédagogique des élèves que doit se préoccuper l’école à une époque où tout doit être mis œuvre pour permettre de donner à chaque enfant toute l’instruction qu’il est capable de recevoir.»
    Dans les années 1970, la psychanalyste française Françoise Dolto lance son cri d’alarme : «Dans le système scolaire français, les surdoués sont éliminés très tôt.» Elle reprend à son compte les idées du peintre allemand Paul Klee, cofondateur de l’école du Bauhaus d’architecture et d’arts plastiques qui déclare dans les années 1930 : «Un génie ne peut jamais intégrer un système.» Il faisait allusion à la montée perceptible du nazisme, géniteur de «la pédagogie noire», dite d’endoctrinement. Une pédagogie qui ne tolérait pas l’imagination créatrice et l’esprit critique. G. Delaissement et L. Adladji, auteurs d’essais pédagogiques : «Si l’on veut parler de réforme, c’est la notation dans son principe qu’il faut mettre en cause, et tout l’édifice des examens scolaires. Ces derniers entravent la vie scolaire en l’alourdissant chaque jour davantage. Ils ne répondent plus à une formation ouverte et continue. La notation gêne la liberté d’expression de l’enfant, l’incite au conformisme au prix de la plus fausse des émulations.»
    De Jean Piaget, illustre psychologue qui a longuement travaillé sur les apprentissages scolaires des enfants : «Et la culture qui compte chez un individu particulier est-elle toujours celle qui résulte de la formation purement scolaire, une fois oublié le détail des acquisitions au niveau de l’examen final, ou est-ce celle que l’école a réussi à développer en vertu d’incitations ou d’intérêts provoqués indépendamment de ce qui paraissait essentiel dans la formation dite de base ?»
    Alain, le philosophe, écrit dans Propos sur l’éducation : «Les examens sont des exercices de volonté ! En cela ils sont tous beaux et bons… qu’un garçon qui a fait cent problèmes de mélange, et qui n’y trouve plus de difficultés, soit capable, au jour de l’examen, de déraisonner en ces mêmes problèmes, ou que, trouvant d’abord la solution correcte, il soit pris soudain comme de vertige, et gâte tout. Voilà d’humiliantes expériences. De même qu’un tireur s’est exercé très bien sur des sangliers de carton, le jour où il doit sauver sa vie, c’est ce jour-là qu’il tire à côté. (…) La faute par émotion fait paraître un esprit inculte et je dirais même un esprit injuste.»
    Dans un remarquable ouvrage sur l’évaluation, Bernard Maccario détruit le mythe de la fonction sociale du système de notation et dont la survalorisation mène inévitablement au dévoiement de la fonction pédagogique. Il y décrit, entre autres, les dérives classiques de la notation tels l’effet Pygmalion et la courbe de Gauss. Il écrit : «On peut se demander si les notes, compte tenu des significations diverses qu’elles revêtent et des influences qu’elles subissent sont ici des outils pertinents. Ne contribuent-elles pas au contraire à produire des effets opposés ? Vu sous cet angle la note contribue à boucler le cercle vicieux de l’échec scolaire.»
    Dans le même combat contre l’iniquité scolaire, Georges Jean, immense pédagogue français, a délivré son cri de colère. Outre qu’il est poète et écrivain, l’homme a, à son actif, une multitude d’articles spécialisés et d’ouvrages en pédagogie. Dans un livre édité vers le milieu des années 1970, il s’exprime en ces termes : «Les systèmes éducatifs tendent presque tous ou finissent presque toujours à figer le ‘‘culturel’’ dans le vérifiable.
    Or, les résurgences lointaines, les modifications diffuses dues à telle ou telle éducation, les changements culturels de la personne échappent le plus souvent à tout contrôle.» Et de conclure en souhaitant «une révolution radicale qui fasse disparaître l’examen – tribunal avec ses juges et ses prévenus».
    Ces propos de spécialistes traitant du système de notation et des examens de sélection dans le système scolaire – et pas à l’université – ont eu un impact positif dans les pays scandinaves, la Finlande notamment, et à un degré moindre dans les pays anglo-saxons.
    La France est à la peine dans cette «révolution copernicienne» de la pédagogie universelle (dixit Claparède). Quant à ses anciennes colonies, elles demeurent figées au moyen-âge de la pédagogie. A des années-lumière de l’innovation. Seraient-elles orphelines du mythe de l’élitisme aristocratique dont les examens napoléoniens sont le porte-étendard ? Et pourtant, c’est si simple d’opter pour le bon sens et la sagesse.
    A. T.
    (A suivre)
    P.S : Pour un meilleur éclairage de cette contribution en deux parties, lire dans le Soir d’Algérie du lundi 29 juin 2015, «La déperdition scolaire n’est pas une fatalité».


    Dernière modification par zadhand ; 08/07/2015 à 02h42. Motif: Le Baccalauréat Algérien
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  2. # ADS
    Ich'har Circuit publicitaire
    Date d'inscription
    Toujours
    Messages
    Plusieurs
     
  3. #2
    Date d'inscription
    décembre 2012
    Localisation
    No man's land
    Messages
    5 065
    Thanks
    0
    Total, Thanks 9 800 fois
    Pouvoir de réputation
    143

    Re : Le Baccalauréat Algérien

    No comment!!!!!!
    Forever HD 7420, Géant 2500 HD

    "Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console"

    "Qui que tu sois, viens, viens. Même si tu es un athée, c'est ici la demeure de l'espoir"

  4. #3
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post Le Baccalauréat Algérien et ses dérives (2re partie et fin)

    08.07.2015
    Le Baccalauréat Algérien et ses dérives (2re partie et fin)


    Par Ahmed Tessa, pédagogue
    [email protected]


    «Il faut arracher l’examen aux misères, aux écueils et aux mensonges de la préparation mnémonique et mécanique.»
    Jules Ferry (1880)
    Les examens scolaires (5eAP, BEM et bac) accomplissent-ils vraiment ce rôle de certification dont on les qualifie ? De quelle certification s’agit-il ? Formelle ou pertinente? Répondre à ces questions c’est aborder, dans le fond, la problématique de l’antagonisme conceptuel entre l’évaluation formative des compétences et le contrôle/restitution des connaissances.
    Un bref rappel des définitions est utile avant d’aborder les conséquences générées par l’organisation de ces examens. L’évaluation en tant qu’activité pédagogique est indissociable de l’acte d’enseigner, tout en étant partie prenante de l’acte d’apprendre chez l’élève. Formative, l’évaluation est aussi formatrice. Elle participe aussi bien à l’amélioration du processus enseignement/apprentissage qu’à l’épanouissement de la personnalité de l’élève, en lui faisant prendre conscience de ses forces, de ses lacunes et en le motivant à adhérer à la remédiation/remise à niveau. Elle renforce son caractère, développe sa volonté, l’initie à l’autoévaluation et à l’autonomie, soubassement de l’autoéducation.
    L’évaluation est action dans son mode opératoire : conscientiser l’élève (évaluation diagnostic) – remédier aux lacunes et le remettre à niveau –, le motiver, l’encourager à aller de l’avant. Elle est partie intégrante de la pédagogie de la motivation.
    Quant au contrôle des connaissances, il a fait ses preuves par le passé pour sélectionner de façon arbitraire. A l’opposé de l’évaluation motivante, le contrôle se caractérise par le verdict — sans appel – qu’il prononce. Il favorise l’hypermémorisation chez l’élève et le bachotage (ou ‘‘bourrage de crâne’’) chez l’enseignant : deux attitudes néfastes. Chez une certaine catégorie d’élèves, il est source de frustration, d’inhibition. Il les démotive plus qu’il n’incite à l’effort. Pour d’autres, dans le contrôle, l’élève se sent jugé, toujours coupable par anticipation (l’effet pygmalion).
    Dans son ouvrage Bac inutile (éditions De l’œuvre, 2012), le sociologue Michel Fize s’interroge : «(...) Peut-on seulement envisager une évaluation valorisante quand, dans le même temps, la fin de la scolarité secondaire est couronnée par des épreuves très académiques ? L’existence même du baccalauréat fait qu’on n’a pas d’autre solution que de laisser primer la logique de compétition.»
    En tant que symbole immuable du contrôle, et non de l’évaluation formative, l’examen du bac pèse énormément sur la vie scolaire de nos élèves. Comme l’affirme le sociologue François Dubet : «(...) Un peu comme un verrou dans les esprits (.) Presque tout ce que l’on fait durant les trois années de lycée, tant côté élèves qu’enseignants, est tourné vers l’horizon de l’obtention de l’examen. C’en est étouffant.»
    D’autant que, pour certaines familles, ce n’est pas en seconde, mais bien dès la 6e que les regards sont rivés sur le bac. Quand ce n’est pas sur la mention.»

    Dérives psychopédagogiques
    L’une des dérives du bac algérien réside dans le faible niveau d’exigence de ses épreuves. Qualitativement elles sont en dessous de la moyenne du niveau taxonomique classique. Elles sont élaborées de façon à ne solliciter que les niveaux inférieurs de l’activité intellectuelle de l’élève : la compréhension et l’application de connaissances apprises en classe. Les fonctions intellectuelles supérieures, telles que l’analyse, la synthèse, l’esprit critique, la production originale sont ignorées.
    Les résultats à l’examen étant l’unique objectif fixé par notre tradition scolaire, c’est en toute logique que ces fonctions supérieures sont peu suscitées – donc peu développées — par des pratiques pédagogiques, totalement vouées à la préparation de l’élève à l’échéance de l’examen de juin. Au motif que le modèle à suivre est les épreuves du baccalauréat, les enseignants alignent leurs enseignement sur le niveau (faible) taxonomique de ces épreuves. Idem au primaire et au collège pour la sixième et le brevet. Cette façon d’agir participe à l’appauvrissement intellectuel de nos enfants, malgré le fait que toutes les disciplines scolaires visent aussi au développement de ces aptitudes intellectuelles supérieures sans lesquelles l’intelligence ne saurait s’exprimer et encore moins s’éveiller. Des enfants formés dans ce moule (évaluations de niveau taxonomique faible) deviendront des adultes handicapés sur les plans intellectuel et culturel. En font foi les témoignages des professeurs d’université sur les profils des bacheliers qu’ils reçoivent. Même son de cloche auprès des institutions, privées ou publiques, qui recrutent les jeunes universitaires.
    Cet alignement sur le modèle des épreuves des examens pousse l’enseignant à utiliser les mêmes procédures de contrôle tout au long de l’année scolaire. Les compositions, les devoirs surveillés ou les simples interrogations, écrites ou orales, n’échappent pas à ce rituel. Ainsi, nos élèves sont exposés, leur scolarité durant, à des épreuves d’évaluation et à des situations d’apprentissage qui ne sollicitent nullement leur intelligence.
    Cette conception des épreuves les amène à faire appel seulement à leur mémoire et, la plupart du temps, pour des réponses courtes portant sur des connaissances factuelles. Les spécialistes attribuent ces procédures de contrôle à la nature même du contexte d’enseignement et d’apprentissage. Un contexte archi-connu depuis des lustres où le maître domine. Il sait tout. L’élève est passif, écoute, enregistre et ne participe que rarement à l’animation de la leçon. Est aussi souligné le déficit des enseignants en formation basée sur les techniques d’évaluation : ou comment poser la bonne question ou élaborer des épreuves d’un niveau taxonomique élevé. Soucieux de leur image auprès des élèves et des collègues, laquelle image est conditionnée par les résultats obtenus à l’examen, les enseignants développent deux réflexes préjudiciables à la formation intellectuelles des élèves.
    En premier lieu, le bachotage. Cette pratique anti-éducative occulte des pans entiers de la formation intellectuelle de l’enfant/adolescent. Le bachotage est une préparation intensive aux épreuves d’examen. Du dopage à l’état pur ! Une pratique qui transforme l’enseignant en machine à débiter des leçons (et des exercices) et qui infantilise l’élève, le rend assisté. L’enseignant use, en abondance, de l’enseignement magistral (les critiques le qualifient de «pédagogie de la salive») en demandant à ses élèves de mémoriser les leçons et à défaut, en leur distribuant des polycopies. Le bachotage et son pendant, le «parcœurisme», favorisent le laxisme professionnel. En guise de leçon, des enseignants utiliseront la même fiche pédagogique pendant plusieurs années, alors qu’elle est censée être élaborée au quotidien et varier d’une année à l’autre. Cette entorse à la conscience professionnelle a un impact négatif sur le rendement pédagogique dans son ensemble.
    Dans la suite de son alignement sur la nature des épreuves et obsédé par le taux de réussite au bac, l’enseignant aura à cœur de ne s’intéresser qu’aux élèves potentiellement habilités à réussir. L’effet pygmalion viendra aggraver cette obsession. Les nobles principes d’impartialité et d’équité en prennent un coup.
    Sur le plan psychologique, le contexte d’avant l’examen est édifiant. Les candidats vivent sous tension, stressés. L’environnement distille au quotidien, et allant crescendo, une panoplie d’images angoissantes. Tout le monde s’y met. Une certaine presse utilise des formules assassines («el imtihane el massiri», l’examen décisif ; «el youm el hassim», le jour J), reprises par la famille, les amis. Chez les candidats les moins outillés psychologiquement, ce climat anxiogène a un impact traumatisant. Des situations conflictuelles se créent, aggravées par l’organisation policière du centre d’examen laquelle est perçue par les candidats comme étant un signe de méfiance de l’institution à leur égard. En réaction, des candidats développent un sentiment de défiance (complaisance, triche, actes de violence). Et parfois il y a le pire. En Algérie, ces dernières années, des cas de tentatives de suicide ont été signalées (Oran, Blida en 2011, 2012). Il y a eu ce drame d’une candidate qui décède à la lecture de sa copie d’examen, lors du brevet 2013, à Akbou (wilaya de Béjaïa), des cas d’évanouissement sont monnaie courante au bac, au brevet et à la sixième. Dans d’autres pays où la compétition scolaire est érigée en dogme, les suicides jalonnent l’examen du bac (pendant et après la proclamation) : Égypte, Japon, Chine.
    La palme revient à la Corée du Sud avec près de 800 suicides par an chez les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants. Il est connu que la compétition scolaire génère une concurrence entre les élèves avec l’apparition accentuée des défauts de la nature humaine que l’école a pourtant pour mission de juguler : la vanité, l’orgueil, la jalousie. Et malheureusement aussi, une certaine catégorie d’élèves souffre la frustration, la dévalorisation de soi, le manque de confiance. Des ingrédients annonciateurs de l’échec scolaire. De la violence.

    Autres dérives
    Si pendant les années 1970-1980, les enseignants et les administratifs se faisaient un point d’honneur de retenir leurs élèves jusqu’à la veille de l’examen du baccalauréat et les autres classes à la fin du mois de juin, la donne a changé. Les mœurs scolaires ont été bouleversées, dans le mauvais sens, aux abords des années 1990. Pour des raisons qui n’ont rien de pédagogique, l’année scolaire se retrouve mutilée à cause, entre autres, de l’organisation des examens. Les élèves se retrouvent privés de tout apprentissage pendant la totalité du mois de juin, voire dès la mi-mai. Plus grave : sous l’instigation de cette minorité d’enseignants/commerçants, de plus en plus d’élèves de terminale désertent dès la mi-avril. Inimaginable ! De plus, il faut organiser la préparation des centres, la passation des examens, la correction, les délibérations. Au finish, l’année scolaire algérienne détient la palme mondiale de la moins courte au monde. Elle ne comporte que 24 à 25 semaines de cours contre 38 à 40 pour les normes internationales. Pour atteindre le volume horaire annuel exigé par les programmes, le ministère est contraint de surcharger la journée de l’élève. Avec les conséquences que l’on sait. Autre record que l’école algérienne traîne depuis des décennies : sur l’ensemble de sa scolarité de 13 ans, l’élève souffre d’un déficit en acquisitions de savoirs équivalent à deux années scolaires. Qu’il soit bachelier ou pas. En France, la patrie du bac, selon un syndicat de proviseurs, 10% de l’année scolaire est escamoté. En hommes de terrain, ces syndicalistes pointent du doigt l’absentéisme généré par le bac français : «Avec l’inflation du nombre d’épreuves, qui a doublé depuis les années 1970, certains professeurs n’ont plus eu de classe entière depuis les vacances de printemps.»
    C’est qu’il n’y a pas que les apprentissages qui sont bousculés. Au coup de starter du bac, une véritable machine s’emballe avec une mobilisation tous azimuts au niveau de la wilaya et des chefs-lieux de daïra : les personnels du secteur, épaulés par les services de sécurité, les pompiers, la santé, l’armée ; parfois même des imams sont appelés en renfort (eh oui !). On assiste à un véritable plan Orsec.

    D’année en année, et ce, afin de réduire les tentatives de fraude, l’organisation du bac devient hypermilitarisée. Sur le front de cette traque à la triche, des hommes et des femmes avec des missions spéciales, le temps de l’examen : à leur tête le superviseur du MEN, le chef observateur, les observateurs, les quatre ou cinq surveillants de salle. Une chaîne descendante où chacun surveille l’autre, en plus de surveiller les candidats. N’est-ce pas ce climat de suspicion qui règne dans les prisons, partout dans le monde ? La triche, hantise des officiels, a fini par devenir une obsession chez les candidats. Le comble est atteint quand des parents et des commerçants véreux les y encouragent dans cette voie. Et malheureusement, il nous faut le dire, par des enseignants irresponsables. Et si le faible niveau d’exigence des épreuves servait de terreau à ce comportement condamnable ? En effet, quand on exige du candidat de restituer des connaissances mémorisées ou des automatismes montés pour l’occasion, il n’est pas étonnant que la tentation soit forte chez certains d’y recourir. A l’opposé, quand ces épreuves visent à évaluer les capacités intellectuelles supérieures telles que l’analyse, la synthèse ou l’esprit critique, le recours à la triche ne sera d’aucun secours. Depuis 2010, une innovation de ce genre a pris racine, avec succès, au Danemark et en Finlande. Lors des examens, leurs candidats sont autorisés à consulter Internet, via les tablettes numériques, pour se documenter et ainsi pouvoir construire leur raisonnement. La triche ou le copiage n’ont pas lieu d’être puisque les épreuves ne sollicitent que des réponses originales dites d’intelligence. La qualité de la formation des futurs cadres du pays est à ce prix.
    Bien avant l’entrée au lycée, l’examen de 5e AP et celui du brevet sont perçus par les parents comme étant des «obstacles à sauter» pour réussir – sinon c’est l’échec pour leur enfant. Face à l’examen d’accès à l’université, cette perception se retrouve fortement justifiée. Ce diplôme étant la seule voie offerte par le système éducatif pour accéder, plus tard, à un statut social. L’idée, fausse, est fortement ancrée que le poste d’emploi, quel qu’il soit, est du seul ressort de l’université. Elle se transforme en un droit imprescriptible alors que l’université a, d’abord et avant tout, pour vocation de former des esprits. Ainsi, l’utilitarisme est érigé en devise par l’institution scolaire ainsi que par l’opinion publique («travailles bien et tu réussiras à ton examen, à ta composition»).
    Comprendre : bachote, mémorise et… triche s’il le faut. En réponse à cet utilitarisme imposé, les parents répondent par un consumérisme effréné, encouragé et stimulé par des «commerçants» qui transforment l’éducation en marchandise (cours payants, ouvrages parascolaires…). Ainsi apparaît sur la scène nationale — au vu et au su de tous, en toute impunité — une école parallèle qui nage dans l’informel et l’évasion fiscale. Une école informelle qui brasse des milliards de dinars annuellement. Elle ne se soucie guère de l’épanouissement des enfants qu’elle réduit en clientèle/cible.
    La gestion chaotique de l’école algérienne a donné naissance à une équation infernale, destructrice de tous les référents éducatifs et éthiques : utilitarisme + consumérisme = école informelle ou marchandisation de l’éducation. Et cela dure depuis des décennies. Conséquence de toutes ces dérives : des ingrédients explosifs, connus de tous, se mettent en place pour doper ce consumérisme. Un climat anxiogène à la maison, au lycée et dans le centre d’examen où règne la peur/panique chez certains candidats. Contraints, les parents et leurs enfants se mettent à développer des stratégies dites d’évitement de l’échec scolaire.
    Effet placébo, bien souvent. La liste est longue à détailler.
    - Avènement des cours payants avec leur cortège de dérives morales – n’est-ce pas la naissance de la corruption/racket dans les langes du berceau scolaire («tu payes et tu auras de bonnes notes») ?
    - Achat boulimique de livres parascolaires plagiés (et traduits) à partir de manuels français et d’annales de bachotage dont certaines sont piratées de chez l’Onec (Office national des examens et concours). Les vendeurs sans foi ni loi ont pignon sur rue. Quand ils ne sont pas admis à vendre leur marchandise frelatée et/ou piratée dans les enceintes des établissements scolaires, avec la bénédiction d’une administration complice.
    - Visites chez le psychologue pour cause de troubles (surmenage, anxiété, insomnie…) ou chez le charlatan pour enlever le mauvais œil et se remettre l’amulette de la réussite. Le phénomène de la rokia atteint des pics à l’approche des examens scolaires. Belles moissons pour les charlatans qui se font un plaisir d’écumer les plateaux de certaines télévisions à cet effet.
    - Attitude ségrégationniste dans certains établissements scolaires. Pour faire plaisir ‘’aux puissants’’, des chefs d’établissement créent des classes spécialement dédiées à leurs enfants (effectif restreint et tri des enseignants pour ces classes).
    - Mobilisation de sommes colossales avec le coût de nos trois examens qui s’élève à des centaines de milliards de centimes déboursés chaque année. Et encore, cette estimation chiffrée ne prend pas en compte la perte en argent des leçons perdues et en utilisation de moyens extra-secteur. A titre indicatif, en France, le syndicat des proviseurs avance la faramineuse somme de 1,5 milliard d’euros, et ce, en comptabilisant les trois semaines de cours perdues pour cause d’organisation.
    Conscients de ces dérives, le ministère de l’Education nationale tente — depuis la Conférence d’évaluation des cycles primaire et moyen (20 et 21 juillet 2014) — de redorer le blason terni de la pédagogie algérienne. Ce ne sera pas une mince affaire. La refonte pédagogique, cet axe stratégique adopté depuis la rentrée de septembre, a besoin d’un colossal travail de sensibilisation auprès de toutes les couches de la société. A commencer par les membres de la communauté éducative. Concernant l’examen du baccalauréat, il y a fort à parier qu’il fera l’objet d’une réforme qui sera détaillée lors de la prochaine Conférence d’évaluation du cycle secondaire. Lors de sa dernière sortie médiatique, la ministre a laissé entrevoir des pistes de changement. Qu’elles soient radicales ou progressives, des innovations sont inévitables afin de rendre dynamique l’école algérienne. La retirer de cette inertie sclérosante qui n’a que trop duré.

    Une alternative
    En France, chaque année, des voix, y compris celles des ministres du secteur, s'élèvent pour demander la suppression pure et simple de l’examen du bac dans sa formule actuelle – similaire à la nôtre. Elles avancent les arguments de son coût et de sa valeur symbolique : son organisation coûte cher au contribuable et au Trésor public. De plus, à partir du moment où plus de huit candidats sur dix vont le décrocher, il n'a plus vraiment de valeur. Ils estiment que «le bac participe même au nivellement général de l'éducation». Et aux détracteurs de la formule actuelle du bac de porter l’estocade en faisant remarquer que les futurs élèves français, qui postulent pour des formations post-bac dans les instituts universitaires technologiques ou dans les fameuses classes préparatoires, ont déjà été pré-recrutés sur la base de leur livret scolaire, avant même le début des épreuves du bac. Sommes-nous condamnés à attendre que la France daigne bien s’ouvrir au changement pour éradiquer les dérives charriées par nos examens scolaires ? Des solutions existent. Loin de coûter en argent, elles sont pourvoyeuses d’économies, comparées à l’actuelle débauche de moyens déployés par l’Etat chaque année pour organiser nos trois examens scolaires. Toutefois, aucune réforme du système d’évaluation scolaire, voire même de l’université ne pourra aboutir sans l’indispensable valorisation de la voie professionnelle. L’urgence de cette valorisation est fortement signalée. Elle conditionne, pour une grande partie, la réussite de la nouvelle stratégie mise en place par le MEN depuis septembre 2014 (voir article «La déperdition scolaire n’est pas une fatalité», dans Le Soir d’Algérie du lundi 29 juin 2015).
    La question du verrou universitaire s’impose d’année en année. En établissant le veto aux lauréats des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel, l’université coupe la branche sur laquelle elle est assise. Le recrutement des seuls bacheliers, via une orientation internet, lui fait courir le risque d’une overdose d’effectifs. Ce qui est déjà perceptible, avec des amphithéâtres bondés à ras bord. Et la qualité de ses prestations s’en ressent à vue d’œil. Autre verrou, celui de la Fonction publique dont la réglementation stipule l’obtention du bac par le fonctionnaire, pour toute promotion. A la clé de cette contrainte, des bataillons de candidats libres – des fonctionnaires pour la plupart. Et c’est parmi eux que sont signalés la majeure partie des incidents qui émaillent l’examen du bac. Ils viennent arracher le sésame de la promotion interne. Alors que ce genre de promotion se règle facilement par la formule de la VAE (Validation des années d’expérience) en vogue dans les pays développés. Il est bizarre que nos législateurs ne s’en soient pas inspirés, depuis le temps.
    Comme solution radicale, en plus de valoriser la formation et l’enseignement professionnels, il s’agit de préparer l’université à s’adapter à la suppression du baccalauréat napoléonien. Le modèle anglo-saxon dont celui de la Finlande doit nous
    interpeller : évaluation continue couplée à un examen terminal allégé et ciblé pour ensuite recruter sur concours les futurs étudiants. Cela mettra fin à l’orientation/clavier qui a donné naissance à des inepties. Elle pousse de plus en plus d’étudiants de première année à refaire leur bac, pour fuir la spécialité imposée. Quant au relèvement du niveau taxonomique des épreuves d’évaluation (examens, compositions et devoirs surveillés), il sonnera la fin du tandem infernal bachotage/mémorisation, source des dégâts récurrents tels que la triche et le business des cours payants. Pour les sceptiques, attachés au mythe du mérite napoléonien, nous conseillerons de voir ce qui se passe dans les pays développés.
    D’ailleurs, avec l’avènement d’universités privées dont celles de pays étrangers, on ne donnera pas cher de notre examen du bac dans sa version actuelle. Peut-on penser que les patrons de ces universités l’accepteront comme unique passeport pour y accéder ? Ici quelques exemples de ce qui se fait à l’étranger.
    En Espagne, il n’existe pas de baccalauréat. S’ils veulent accéder à l’université, les lycéens doivent passer un examen, la «Selectividad». Les autres pays européens – à l’exception de la France — n’organisent pas l’examen terminal comme seul voie d’accès à l’université. Ils adoptent l’évaluation continue sur toute l’année ou sur tout le cycle secondaire couplée à un examen basé sur les disciplines de spécialité et parfois avec une ou deux épreuves au choix. En Finlande par exemple, une fois obtenu le diplôme de fin d’études secondaires, l’élève passe un concours d’accès à l’université. Chaque faculté possède ses propres modalités de recrutement. Par contre en Chine, le gaokao (équivalent du bac français), ce symbole de bachotage à la chinoise, connaîtra sa réforme en 2017. Cet examen, essentiellement sous forme de questions à choix multiple (QCM), favorise le «parcœurisme». La pression est tellement écrasante que certains candidats abandonnent. Ses opposants le qualifient «d’examen abrutissant». N’a-t-on pas vu des drones surveiller les centres d’examen où se bousculent pas moins de 9 millions de candidats pour la session de juin 2015 ? Ahurissant !

    Conclusion
    Mettre fin au bac napoléonien revient à évacuer le motif idéologique qui lui a donné naissance. Seule l’éducation globale et son corollaire l’évaluation formative & formatrice doivent préoccuper l’acte pédagogique au service de nos élèves.
    Basée sur l’encyclopédisme et les examens sélectifs, la pédagogie traditionnelle privilégiait l’accumulation formelle — et souvent passive — des connaissances. On disait de l’école qu’elle donnait le savoir. Cette vision de l’éducation scolaire n’est plus de mise avec les bouleversements technologiques et les progrès de la psychopédagogie de ces dernières décennies. L’école n’est plus seule à fournir des savoirs. Elle doit donc s’adapter au monde de demain en mettant au premier plan le pouvoir de l’élève à construire ses connaissances, pouvoir participer à sa propre éducation/instruction tel que préconisé par les nouvelles approches. Et pour reprendre Adolphe Ferrière «le but de l’école nouvelle n’est plus dans l’acquisition des connaissances inscrites dans un programme, mais la conservation et l’accroissement de puissance de l’esprit de l’enfant». N’est-ce pas que c’est la puissance de son esprit qui confère à l’élève/enfant ce pouvoir et… ce savoir tant recherchés.
    La réforme du baccalauréat ou pour être plus précis, l’instauration/généralisation de l’éducation formative et formatrice doit avoir pour seule matrice pédagogique cette approche moderne esquissée dans les propos de A. Ferrière. Cette puissance de l’esprit qui construit le savoir et permet de s’adapter aux changements constitue le viatique le plus solide pour poursuivre des études universitaires et réussir dans la vie.
    A. T.

    P.S : Pour un meilleur éclairage de cette contribution en deux parties, lire dans Le Soir d’Algérie du lundi 29 juin 2015 «La déperdition scolaire n’est pas une fatalité».
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  5. #4
    Date d'inscription
    décembre 2012
    Messages
    2 859
    Thanks
    133
    Total, Thanks 6 076 fois
    Pouvoir de réputation
    142

    Le Baccalauréat Algérien

    Aux dernières nouvelles une fille s'est faite attrapé avec une oreille en communication avec un téléphone satellitaire extérieur avec lequel un complice lui soufflé les réponses, d'(autres candidats ont envoyé les sujets sur facebook directement de la salle d'examen via portable pour qu'on leur envoie les réponses ....les algériens sont passé à l’ère du 21 eme siècle dans la triche ....IMAGINEZ CEUX LA MEME QUI VONT ACCÉDER AUX HAUTES FONCTIONS PLUS TARD ... LA CORRUPTION ET AUTRES (triches national) VONT-ILS PASSER AUSSI A LA VITESSE SUPÉRIEUR ???






    allez pour rigoler



    Hada James Bond Djazari




    hada il a mis plus de temps à écrire en minuscule que d apprendre sa leçon, de plus ce cancre a du bien se ruiner les yeux




    la vielle méthode de l'anti sèche


    qui a dit que les filles n'avaient pas d'imagination ? ( Bac Tchadien)


    Une française au bac pas tres discrète


    un petit cancre français qui regarde ses chaussures ....HEU NON IL TRICHE !



    un chinois triche avec un faux bras



    Un petit classique de la passe en retrait


    dans certaines salles d examens en France on utilise des détecteurs de smartphones




    ps: LA TRICHE aux examens c'est pas qu'en Algérie, elle est INTERNATIONALE, en France par exemple elle est en augmentation de 10 %
    Dernière modification par xeres ; 09/07/2015 à 20h10.




    ***La connaissance est la seule chose qui s'accroit lorsqu'on la partage***




  6. #5
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post Le site de l'ONEC enregistre 35 millions de connexions en 2 heures

    A LA UNE/
    Résultats BAC 2015
    09.07.2015|14H22

    Le site de l'ONEC enregistre 35 millions de connexions en 2 heures


    Le site internet de l'Office national des examens et des concours (ONEC) qui a diffusé jeudi les résultats du baccalauréat 2015, a enregistré un nombre record de 35 millions de connexions en 2 heures, a-t-on appris auprès d'Algérie Télécom (AT).


    "Environ 35 millions de connexions ont été enregistrées jeudi deux heures seulement après la diffusion à 10h00 des résultats du baccalauréat 2015 sur le site, http://bac.onec.dz", a-t-on précisé de même source.
    A 10h05, un million de connexion était enregistré pour atteindre les 19 millions une heure après, a indiqué AT, qui relève un pic de 270.000 connexions simultanées enregistrées avec une consommation de la bande passante de 263 mbps.
    "La consultation des résultats du baccalauréat s'est déroulée sans incidents", a-t-on affirmé, ajoutant qu'AT a mis en place tous les moyens pour faire face à une hausse de la fréquentation du site de l'ONEC et éviter toute interruption du service.

    APS
    Dernière modification par zadhand ; 09/07/2015 à 22h33. Motif: Le site de l'ONEC enregistre 35 millions de connexions en 2 heures
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  7. #6
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post 51,36% de réussite

    A LA UNE/
    Résultats BAC 2015
    10.07.2015|10H00



    51,36% de réussite

    Le taux de réussite à l’examen du baccalauréat est de 51,36% pour la session de 2015. Le ministère estime que c’est un taux «appréciable» compte tenu de «la campagne de perturbation ayant ciblé le secteur durant la période du déroulement de l’examen», soutient Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère de l’Education nationale,
    dans un point de presse animé hier à Alger.

    51,36% de réussite.jpg


    La wilaya de Tizi Ouzou détient cette année encore la première place en matière de taux de réussite avec 65,75% de taux de réussite. Le même responsable refuse de fournir plus de détails concernant les autres wilayas, annonçant que la ministre animera prochainement une autre conférence pour analyser les résultats et les sujets des examens. Le nombre des élèves inscrits au bac est de 629 914. Mais ce sont 623 247 élèves qui ont passé les épreuves. Le nombre des admis est de 320 072 candidats, précise M. Messeguem.Ce dernier estime que les élèves ont eu droit à un barème avantageux et une répartition de temps favorable. Pour les copies dont l’appréciation n’était pas la même lors des deux corrections réglementaires, elles ont été soumises à une troisième correction pour ne pas pénaliser les candidats, révèle également le même responsable. «Tout a été mobilisé pour que les épreuves du baccalauréat se déroulent dans de bonnes conditions», a-t-il souligné en annonçant des ponctions sur les salaires des enseignants ayant boycotté les corrections. «Le ministère procèdera aussi à des sanctions disciplinaires pour ce genre de manquements», a-t-il précisé.Des brouilleurs de réseauAbordant le cas des fraudeurs et auteurs de tentatives de fraude, l’inspecteur général a expliqué que 471 cas avérés de triche via téléphone portable ont été relevés. Les copies de ces candidats n’ont pas été corrigées. Leurs dossiers sont soumis à la commission nationale chargée de statuer sur leur sort. Dans ce contexte, de nouvelles mesures seront effectives à partir de la prochaine session du bac. «Le ministère a engagé des démarches pour faire aboutir de nouvelles mesures afin de contrecarrer les techniques utilisées par les tricheurs.Parmi les mesures envisagées pour la prochaine session, l’installation de brouilleurs de réseau au niveau des centres d’examen. Les textes régissant les modalité d’organisation, les sanctions et autres aspects liés à cet examen décisif dans la scolarité seront également soumis à amendement», a annoncé le même responsable. Ce dernier reconnaît que le secteur connaît beaucoup de retard.«En matière d’enseignement, on a cumulé au total 2 ans de retard en tant que préjudice causé par les différents types de perturbations depuis 2003.» l’inspecteur général désigne par perturbation les grèves des enseignants, celles des élèves, les perturbations climatiques, mais aussi les manifestations qu’ont connues certaines wilayas et qui ont joué sur le bon déroulement de la scolarité.Réforme du bacM. Messeguem annonce par la même occasion la tenue de la conférence nationale d’évaluation de l’enseignement secondaire, les 25 et 26 juillet. Il s’agit de mettre en place des ateliers où seront représentées toutes les tranches de la société pour dresser une série de propositions afin de revoir certains aspects de l’enseignement secondaire. Pour M. Messeguem, «il s’agit de revoir certains mécanismes du baccalauréat, la réhabilitation ou non de la fiche de synthèse…» Plusieurs mesures seront débattues avant d’être soumises aux «autorités concernées».La ministre de l’Education nationale disposera de toutes les propositions à soumettre au gouvernement en vue de leur adoption, précise l’inspecteur général. Le secteur doit également se faire à l’exigence de rationaliser les dépenses publiques. «Il ne s’agit en aucun cas de revoir à la baisse la durée de l’enseignement obligatoire, mais il faut corriger les dysfonctionnements qui coûtent beaucoup d’argent», soutient le même responsable.

    Nouria Belghebrit : Les résultats sont «bons et encourageants»

    La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit a qualifié les résultats du baccalauréat de «bons et encourageants» en dépit des «grèves» qui ont marqué l’année scolaire.Les résultats sont «acceptables», «le taux aurait pu être meilleur conformément aux objectifs de la loi d’orientation de l’éducation nationale promulguée en 2008», ajoutant que son département et les acteurs du secteur poursuivraient les efforts pour atteindre un taux de réussite de plus de 70% durant les prochaines années.Mme Benghebrit a souligné que son secteur veillerait à assurer un climat serein pour la prochaine rentrée scolaire notamment en ce qui concerne «l’amélioration des conditions d’élaboration des sujets des examens en vue de les adapter au niveau de l’élève moyen». APS

    Fatima Arab

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  8. #7
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post Le bac en quête d’un saut qualitatif

    A LA UNE/
    Résultats BAC 2015
    11.07.2015|10H00

    Longtemps réduit à la régulation des flux des élèves

    Le bac en quête d’un saut qualitatif

    Le taux de réussite de 51,36%, qui a beau être le plus élevé depuis trois ans,
    révèle les limites du système actuel d’évaluation scolaire.

    Le bac en quête d’un saut qualitatif.jpg


    Enseignants, pédagogues et parents d’élèves sont unanimes à juger que les chiffres ne sont plus représentatifs du niveau des élèves. La tutelle a été réduite, depuis l’instauration des réformes, à la gestion des flux et est appelée aujourd’hui à réaliser ce saut nécessaire pour passer à une autre étape, celle de la qualité de l’enseignement et de la réhabilitation, entre autres, du baccalauréat qui constitue le premier plus important examen dans la scolarité des Algériens.
    Car, du point de vue d’une grande tranche d’enseignants, le baccalauréat est resté longtemps tributaire des conditions générales de scolarité, caractérisées notamment par la priorité donnée exclusivement à la gestion des flux des élèves au détriment de la modernisation des systèmes d’évaluation. «Le secteur de l’éducation n’avait pas trop le choix. Il fallait faire face aux importants effectifs d’élèves qui atterrissent à tous les niveaux de la scolarité.
    Surcharge, pénurie d’enseignants, équipements, réalisation des structures…»
    «Le baccalauréat reflète aujourd’hui les conséquences de cette approche.

    Avait-on réellement le choix ? Aurions nous pu opter pour un diplôme sanctionnant un volume défini de connaissances ? Ou plutôt étions-nous obligés de retenir celui sanctionnant simplement un certain nombre d’années d’études ?» s’interroge Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie, qui estime que cet examen
    «montre aujourd’hui qu’on est encore loin des objectifs fixés au lancement des réformes de Benzaghou».

    35% des élèves ont la moyenne annuelle
    Le syndicat estime que la ministre actuelle, Nouria Benghebrit, a donné des signaux forts démontrant sa volonté de mener le secteur vers «ce saut», mais elle est appelée à faire plus d’efforts pour ce qui est des conditions de réalisation de ce bond conditionné par le soutien de tout le gouvernement.
    Car, selon le CLA, les résultats obtenus au baccalauréat «ne sont pas des indicateurs réels du niveau de nos élèves». Le CLA estime que le taux des élèves ayant obtenu la moyenne égale ou supérieure à 10 durant l’année scolaire ne dépasse pas les 35%. Les questions et les barèmes des sujets étaient très avantageux pour les élèves.
    Le CLA se réjouit, par ailleurs, de l’organisation par la tutelle de la conférence les 25 et 26 juillet, qui sera consacrée à l’évaluation de l’enseignement secondaire. «Nous espérons que des mesures réelles pour la refonte du baccalauréat seront prises et les autres examens de fin de cycle doivent être plus réalistes. Le secteur doit bénéficier de l’appui de toute la société et des pouvoirs publics pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
    La réhabilitation de l’enseignement professionnel doit également être cet outil efficace pour soulager la pression sur l’enseignement général», soutient le syndicaliste. Bachir Hakem, professeur de mathématiques, s’inquiète quant à lui du sort des 439 000 nouveaux universitaires «alors que nos capacités d’accueil
    ne peuvent dépasser les 300 000 places universitaires en première année».

    Comment arrivera-t-on à gérer le cas des 414 780 candidats qui ont échoué qu’il faut impérativement placer dans l’éducation ou dans les centres de formation ? «Les beaux discours sont dépassés», lâche-t-il. L’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation abonde dans le même sens : «Les résultats du bac 2015 montrent les limites du système d’évaluation en vigueur depuis des décennies.» Messaoud Amraoui, chargé de l’information, estime que la tutelle est appelée en urgence à décréter des mesures permettant, en même temps, de réhabiliter cet examen en sanctionnant
    les connaissances réelles des élèves et en lançant des mécanismes pour ne pas les pénaliser.

    Pour ce syndicat, un débat sérieux autour du baccalauréat s’impose pour des mesures sur le court terme. «Aucune entreprise sérieuse ne peut donner ses résultats sans la réhabilitation du conseil des classes»,
    soutient le même syndicaliste.


    Fatima Aït Khaldoun-Arab

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  9. #8
    Date d'inscription
    août 2014
    Messages
    369
    Thanks
    0
    Total, Thanks 863 fois
    Pouvoir de réputation
    119

    Re : BEM-BAC: la triche à l'algérienne!

    Trop fort mdr ça rappel des souvenirs quand même. .. qui n'a jamais fait ça mais pas au bac quand même
    1 STARSAT SR-2000HD HYPER v 2.10 serveur starshare
    1 HUMAX tn8000HD TNTSAT (carte viaccess)
    1 starsat SR 2000HD au placard

  10. #9
    Date d'inscription
    décembre 2012
    Messages
    2 859
    Thanks
    133
    Total, Thanks 6 076 fois
    Pouvoir de réputation
    142

    Re : Le Baccalauréat Algérien

    FRANCE


    Bac 2015 : taux de réussite stable, à 87,8%






    Au total, 617.900 candidats sont devenus bacheliers cette année, selon le ministère de l'Education nationale (france). Le taux de réussite progresse de 0,6 point pour le bac général, il est stable pour le bac technologique et recule de 1,6 point pour le bac professionnel.


    En 2014, le taux de réussite quasi-définitif –après les oraux de rattrapage mais avant la session de remplacement de septembre– avait atteint le niveau historique de 87,9%.

    ps : quand on compare au 53,6 % de taux de réussite au BAC en ALGERIE ! je me pose des questions .....





    ***La connaissance est la seule chose qui s'accroit lorsqu'on la partage***




  11. #10
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 310 fois
    Pouvoir de réputation
    152

    Post Bilan diagnostic et feuille de route pour atteindre 70% de réussite au bac

    A LA UNE/La stratégie de Benghebrit
    16.07.2015|10H00


    Bilan diagnostic et feuille de route pour atteindre 70% de réussite au bac


    Veillée studieuse pour la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit qui était, dans la nuit de mardi à mercredi, l’hôte de la cérémonie organisée à Tizi-Ouzou en l’honneur des lauréats des différents examens scolaires issus de cette wilaya qui se sont adjugé la première place au niveau national, au BEM et à la 5e AP, et pour la septième fois consécutive, à l’examen du bac.
    La ministre qui a salué les performances réalisées par les élèves de cette wilaya qui sont le fruit des efforts conjugués des élèves, de leurs parents et des enseignants n’a pas manqué de présenter, dans un point de presse, les grandes lignes de la stratégie que compte déployer son département ministériel pour améliorer les performances des élèves des différents paliers avec un taux escompté de réussite au bac de 70%, tel que fixé par la loi d’orientation de l’éducation nationale.
    L’apaisement du climat social pour assurer la stabilisation du secteur, la maîtrise de la pratique de la classe, l’amélioration du niveau des performances pédagogiques des enseignants et l’amélioration de la gouvernance et du management des établissements scolaires sont les conditions perçues par la ministre comme étant les passerelles qui permettront d’atteindre les objectifs fixés, à savoir le taux de 70% de réussite au bac, cap fixé par la loi d’orientation de l’éducation nationale de 2008 et qui n’est pas encore atteint, selon la ministre qui se félicite quand même du taux de réussite dans l’examen de fin de cycle secondaire réalisé cette année avec un gain de 6 points par rapport à l’année précédente, soulignera encore Mme Benghebrit qui confère un rôle-pilote aux chefs d’établissements scolaires, dans la conduite de ce processus d’amélioration des performances du système éducatif national.
    «Le pilotage des établissements est une clé de la réussite. Il y a une articulation d’ensemble dont le fil conducteur repose sur la nécessité d’arriver
    à une professionnalisation du métier d’enseignant,
    mais également sur l’amélioration du pilotage et de la gouvernance des établissements.»


    Gel de la fiche de synthèse : un recul stratégique
    Le gel de la proposition faite au mois de janvier dernier portant sur l’introduction de la fiche de synthèse comme élément d’évaluation de la moyenne à l’examen du bac «est un recul stratégique», dira Benghebrit qui considère «prématurée et insuffisamment expliquée» une telle idée qui, par conséquent, a reçu un accueil mitigé ou carrément négatif sur le terrain.
    L’espoir n’est pas pour autant perdu, selon la ministre qui soumettra la même proposition au débat, l’occasion de la rencontre nationale qui se tiendra les 24, 25 et 26 juillet prochains et qui regroupera tous les intervenants dans le secteur de l’éducation nationale où la réorganisation du baccalauréat sera au centre des débats.

    Enseignement de tamazight : passer de 11 wilayas à 20 wilayas
    Admettant le constat établi sur le recul de l’enseignement de tamazight qui est prise en charge avec des fortunes diverses, au niveau de onze wilayas seulement, N. Benghebrit annonce qu’un effort supplémentaire sera fait pour augmenter la pénétration de l’enseignement de cette langue dans les établissements scolaires d’autres wilayas. «J’ai demandé aux chefs d’établissements de faire l’effort pour passer de onze à vingt wilayas», dira-t-elle,
    sans annoncer de décisions fortes pour le passage du caractère optionnel à
    la généralisation de l’enseignement de tamazight, pourtant langue nationale.

    Point d’orientations, le temps est à la réflexion. «Dans le cadre de la commission mixte avec le HCA nous essayons de trouver des solutions opérationnelles pour que cette langue nationale puisse trouver sa place dans le paysage institutionnel de l’éducation nationale», dira la ministre qui s’est montrée aussi peu incisive et tranchante quant au recrutement des enseignants de tamazight. «L’ouverture de postes budgétaires se fera à la demande des directeurs de l’éducation des wilayas», ajoutera Benghebrit qui tend la main à tous les acteurs de l’éducation nationale.
    Elle appellera à la fin des clivages idéologiques.

    «L’intérêt de tous doit porter sur l’amélioration des apprentissages dans toutes les disciplines et les langages fondamentaux : maîtrise de la langue arabe, des langues étrangères, des mathématiques… Ce sont des chantiers lourds qu’il faut essayer de mener ensemble», a estimé Nouria Benghebrit.
    S. A. M.

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

Page 1 sur 7 123 ... DernièreDernière

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •