A la une/Actualité_Polémique Nezzar-Aït Ahmed
le 12.01.16 | 17h41
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L’enregistrement audio complet de l’entretien d’Ali Haroun
Mise au point de notre correspondant en France à propos des récentes déclarations d’Ali Haroun.
Paris, le 12 janvier 2016
« La violence trouve son seul refuge dans le mensonge, et le mensonge son seul soutien
dans la violence. Tout homme qui a choisi la violence comme moyen doit inexorablement
choisir le mensonge comme règle. » [Alexandre Soljenitsyne]
De retour à Paris, d’où j’étais absent depuis la fin d’année 2015 pour des raisons
professionnelles, je découvre l’ampleur de la polémique autour de la proposition faite (ou non)
à feu Aït Ahmed par l’armée –à sa tête Khaled Nezzar– pour être « Président », après l’arrêt
du processus électoral en 1992. Le Général Nezzar et Ali Haroun
ont réfuté tous les deux, via presse interposée, la version de
Da L’Hocine (évidement, il n’est plus là pour leur répondre lui-même).
En ce qui me concerne en tant que journaliste,
Ali Haroun n’assume pas quelques-unes de ses déclarations
tenues dans une interview qu’il m’avait accordée après l’accident vasculaire cérébral du défunt,
survenu au début de l’année dernière. L’interview a été publiée dans El Watan du 28 décembre 2015
comme témoignage (sans aucune volonté de polémiquer) sur les positions politiques
de Hocine Aït Ahmed depuis l’indépendance.
Voilà le fond d’un « démenti » de M. Haroun, publié dans El Watan du 29 décembre 2015,
en page 2 : « Dans votre numéro de lundi 28 décembre 2015, vous publiez en page 2 mon entretien
à Paris en janvier 2015 avec votre correspondant sous le titre : «Aït Ahmed a refusé d’être Président,
car il pensait que l’arrêt du processus électoral était un coup d’Etat ». Le texte ajoute que
«je l’aurais rencontré avec le général Khaled Nezzar pour lui proposer la présidence de la République
après l’arrêt du processus électoral en décembre 1991». Je voudrais préciser
■ que je n’ai jamais rencontré Aït Ahmed à cette époque ; (…) ».
Sans porter un jugement sur sa personne, je tiens à publier cette mise au point afin de mettre
le concerné devant ses propres contradictions, tout en apportant un éclairage à l’opinion
publique nationale sur ce sujet.Je publie, ci-après, la version audio coplète et brute de notre
entretien (sans aucune retouche, et d’ailleurs je m’excuse pour la mauvaise qualité de
l’enregistrement et les nombreuses interférences),
réalisé dans le bus du Colonial-Tour, le 04 février 2015.
Lors de la transcription de cet échange de 27 minutes, j’ai respecté au maximum la fidélité
des propos –certes parfois avec des reformulations de quelques questions, souvent exigées
par le style journalistique et la mise en forme d’un entretien écrit. Or, la forme n’a jamais
déformé les « affirmations » de M. Haroun. Précisément (peut-être par esprit d’anticipation
de ma part), je n’ai pas reformulé la fameuse question litigieuse.
Avant de vous laisser écouter pour que vous fassiez votre propre opinion, je rajoute une
dernière chose : mon interviewé ne m’a jamais demandé la relecture de l’entretien avant
sa publication (chose que j’accorde souvent à mes interviewés, particulièrement quand il s’agit
de sujets sensibles). Il ne m’a pas, non plu, demandé de respecter un quelconque « off ».
C’est moi-même, comme vous allez certainement le découvrir, qui a écarté quelques déclarations
de M. Haroun que j’ai considérées, en mon âme et conscience, contreproductives, parfois-même
des raccourcis « douteux », qui ne servaient pas le sujet de mon entretien ; je dirais même,
pour éviter des polémiques inutiles, dans une période de deuil où
le peuple algérien pleurait en communion son Héros national.
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Samir Ghezlaoui