Un premier pas vers la reconnaissance des victimes de l’OAS ?

Association Nationale pour la Protection de
la Mémoire des Victimes de l'OAS
(ANPROMEVO)

le 11.10.16 | 10h00

En France, le 6 octobre tend à s’imposer comme une date
du souvenir des victimes de l’OAS. Cette année, au cimetière
parisien du Père-Lachaise, Jean-François Gavoury, président
de l’Association nationale pour la protection de la mémoire,
a respecté cette tradition avec l’association les Amis de
Max Marchand et Mouloud Feraoun, en présence des anciens combattants de la Fnaca. Cette année, l’événement coïncidait
avec les dix ans de la création de l’Anpromevo et les cinq ans
du dévoilement par le maire de Paris d’alors, Bertrand Delanoë,
d’une stèle érigée par la Ville de Paris en hommage aux victimes
du terrorisme de l’OAS.
M. Gavoury a rapporté que sa proposition, adressée à François Hollande, pour la mise en place d’un dispositif législatif et réglementaire de reconnaissance à l’égard de l’ensemble
des victimes militaires et civiles de l’OAS «ne reçut d’autre suite
que sous la forme d’un décret du 13 mai (oui, 13 mai !) faisant de
moi un officier dans l’Ordre national du mérite».
«Cette distinction,
que je devrais recevoir le mois prochain des mains du ministre qui
m’y a proposé, je la dédie à toutes les victimes de l’OAS en Algérie
et en France, civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République.» Le 19 septembre, une lettre de la Présidence française lui indiquait que
«toute l’attention (était) portée à [mes] attentes au sujet de la reconnaissance des victimes de l’OAS, organisation terroriste de
sinistre mémoire».
Ainsi, de nouvelles dispositions devraient être
prises pour que les victimes, après étude des dossiers, portent la
mention sur leurs actes de décès «Mort pour la France». Pour M. Gavoury, cela veut dire que les familles et associations de victimes
de l’OAS peuvent désormais engager des démarches pour obtenir
cette «reconnaissance d’une dette morale de l’Etat envers ces
oubliés perpétuels de l’histoire de la guerre d’Algérie dont nous
portons haut la mémoire». Enfin, avec le lancement du site internet
de son association , Jean-François Gavoury souhaite «contribuer à l’instauration d’un partenariat mémoriel avec l’Algérie».

Walid Mebarek