A la une/AZOUAOU MEHMEL, P-DG D'ALGÉRIE TÉLÉCOM, AU FORUM DU FCE
Par Amar INGRACHEN - Jeudi 11 Fevrier 2016 00:00

"AT n'ouvrira pas son capital au privé"
AZOUAOU MEHMEL, P-DG D'ALGÉRIE TÉLÉCOM.jpg

La dévaluation du dinar a impacté financièrement Algérie Télécom qui compte recourir
à des financements externes, mais AT «n'ouvrira pas son capital au privé».

Invité du Forum des chefs d'entreprise, le P-DG d'Algérie Télécom a déclaré, hier,
en réponse à une question de L'Expression, que «l'ouverture du capital de l'entreprise
au privé n'est pas d'actualité». «Je gère AT et pour l'heure, l'ouverture de son capital
au privé n'est pas d'actualité. La chute des prix du pétrole n'a pas impacté notre entreprise
directement, mais la dévaluation du dinar a eu des répercussions sur nos capacités de
financement de nos projets. Nous avons prévu 40 milliards de DA pour financer nos projets
d'infrastructures. Nous n'allons pas ouvrir notre capital au privé mais nous allons recourir
à des financements externes, notamment les emprunts obligataires», a-t-il déclaré en présence
de plusieurs patrons privés.Sans nul doute, cette sortie, faite au siège du FCE qui, lui, réclame
l'ouverture de tous les secteurs à l'investissement privé et a salué l'article 66 de la LF 2016
qui préconise l'ouverture du capital des entreprises publiques au capital privé national résident,
n'a certainement pas été du goût des membres de l'organisation patronale managée par
Ali Haddad présents sur place.Sur un autre volet, en réaction à une question sur la bureaucratie
qui entâche le secteur des télécoms et qui fait que, pour avoir une ligne téléphonique ou d'Internet,
il faut parfois attendre deux ans, y compris pour les entreprises, il a reconnu que le problème
des délais se pose tout en promettant de le régler. «Algérie Télécom est une entreprise commerciale
centrée sur ses clients. Nous sommes en train de transférer le service après-vente sous l'autorité
du service commercial car toute relation avec le client doit obéir à une logique exclusivement
commerciale afin de répondre aux attentes de nos clients. Pour ce qui est des délais, c'est vrai
qu'il sont importants mais ils diffèrent d'une région à l'autre. Il y a des endroits où ils ne dépassent pas
24 heures et d'autres où ils atteignent deux ans. En partie, c'est la gestion non professionnelle
de l'immobilier qui génère ce type de problèmes.A titre d'exemple, des endroits résidentiels abritent
des entreprises. Or, les infrastructures installées dans ces zones sont destinées aux usages domestiques
et ne peuvent donc pas répondre parfois aux demandes très exigeantes des entreprises. Cela demande
du temps car il s'agit de faire de nouvelles installations», a-t-il expliqué avant de préciser qu'AT ne traite
pas de la même manière les clients grand public et les entreprises».
«Nous ne traitons pas les clients grand public et les entreprises différemment et cela s'améliorera davantage
à l'avenir»,a promis Azouaou Mehmel.Par ailleurs, présentant le bilan de l'opérateur historique, M.Mehmel a
indiqué qu'«offrir Internet à tous les Algériens sur un territoire aussi vaste au même tarif relève d'un exploit».
Néanmoins, il considère que beaucoup reste à faire.«Nous nous rapprochons chaque jour un peu plus du citoyen.
Nous améliorons également la qualité de nos services. En matière d'intérêt haut débit, nous étions à un méga
et nous sommes maintenant à 8 mégas. On va aller très bientôt vers 20 mégas. Nous comptons aussi instaurer
le e-paiement pour permettre à nos clients de gérer leur abonnement à distance. AT doit être à l'avant-garde
de l'utilisation des TIC», a-t-il fait savoir.Néanmoins, le rôle que s'assigne Algérie Télécom n'est pas facile
à atteindre compte tenu des moyens dont elle dispose et de la faiblesse des investissements nationaux
dans le secteur des TIC en Algérie.En effet, selon Azouaou Mehmel, AT ne peut pas et ne prétend pas tout faire,
et enregistre un grand déficit en matière de sous-traitance.«Nous lançons à chaque fois des avis d'appels d'offres,
mais on enregistre toujours des manques. AT ne peut pas tout faire. Nous avons besoin d'un écosystème pour nous
accompagner. Et c'est parce qu'il n'existe pas suffisamment d'entreprises dans le secteur pour nous accompagner
que nous nous sommes rapprochés de l'Ansej pour lancer des start-up dans le domaine des nouvelles technologies
de l'informations et de la communication. Nous avons aussi lancé un centre de formation d'excellence dans
les métiers d'exécution relevant du secteur des TIC», a-t-il révélé.Dans le même ordre d'idées, Azouaou Mehmel
a aussi plaidé pour le développement d'une industrie locale pour produire les équipements utilisés dans le secteur,
notamment la fibre optique, les modems, les accessoires, etc.