Après deux matches qui avaient suscité beaucoup d'espoirs face au Honduras (3-0), puis la Suisse (5-2), les Bleus ont livré une partition bien plus laborieuse, mercredi soir face à l'Equateur (0-0). Est-ce grave avant le 8e de finale face au Nigéria, lundi ? Pas vraiment.
Parce que Deschamps avait fait tourner
Les Bleus contestent la thèse du coup de mou, et ils ont probablement raison. Parce qu’il aurait fallu
«un grosse catastrophe» (Lloris) pour que la France ne passe pas en 8es, Didier Deschamps avait procédé à six changements par rapport à l’équipe qui avait été alignée face à la Suisse (5-2), cinq jours plus tôt. Parmi eux, certains éléments tels que Pogba et Griezmann avaient déjà été titulaires contre le Honduras. En revanche, d’autres comme Digne ou Schneiderlin n’avaient plus débuté un match de compétition depuis plusieurs semaines. A découlé de ce turn-over un manque de rythme, d’automatismes et de complicité.
«On ne va pas dire ça car ce serait faire offense aux joueurs qui sont rentrés», a toutefois réfuté Blaise Matuidi. Ils ont bien rempli leur mission.
Parce que c'était un simple «jour sans»
L’un ne va pas sans l’autre : qui dit manque de complicité dit risque d’approximations. Trop brouillons, les Bleus ne sont pas parvenus à retrouver les attaques rapides qui avaient fait leur force lors des deux premiers matches. Et lorsqu’ils se sont montrés dangereux, ils ont été plombés par un manque d’efficacité.
«Si on fait le même match et qu’on marque deux ou trois buts, les gens auraient dit qu’on avait fait un match exceptionnel, a considéré Mamadou Sakho.
Il y a des jours où tu arrives concrétiser tes occasions rapidement, et d’autres où tu as un peu moins de réussite. Voilà, c’était un jour sans. Mais dans l’esprit, on a été costaud». Giroud poursuit :
«Il n’y a rien d’inquiétant, il faudra simplement les mettre au fond en huitièmes.» Avec une équipe qui ressemblera certainement davantage à celle qui avait étrillé la Suisse (5-2).
Parce que c'est finalement une bonne leçon
Les Bleus n’avaient pas besoin
«de dégonfler les têtes» (Koscielny). Même lorsque la presse internationale – et notamment brésilienne - s’enflammait au sujet de leur bon début de Mondial, les joueurs de Didier Deschamps ont toujours affirmé qu’ils restaient lucides et humbles. Après
ce nul (0-0), Olivier Giroud espère malgré tout que l’équipe de France pourra vivre un peu plus "cachée".
«Ça va tempérer les ardeurs des médias, a estimé l’attaquant d’Arsenal.
Ce soir (mercredi), notre jeu a été un coup oui, un coup moins bien, mais on sait ce qu’on peut faire… Il faut savourer cette qualification. Ce n’est pas rien, il ne faut pas la banaliser». Matuidi n’a pas dit autre chose. Avec deux victoires, un nul, huit buts marqués et seulement deux encaissés, les Bleus
«ont rempli leur contrat, a rappelé le milieu de terrain du PSG.
On l’a fait de belle manière.»