Le Cameroun remporte la CAN

Le Cameroun de Hugo Broos a remporté la CAN 2017, la Coupe d'Afrique des Nations de football, en battant l'Egypte 2-1 en finale, dimanche à Libreville, au Gabon. Hugo Broos devient le premier entraîneur belge vainqueur de la CAN.

L'Egypte, avec le Mouscronnois Trezeguet dans le onze de base (il a été remplacé à la 65e), avaient ouvert le score par Mohamed Elneny d'un tir au premier poteau à la 22e minute.

Le Cameroun, où l'Ostendais Sébastien Siani et le Standarman Collins Fai étaient titulaires, a égalisé à la 59e minute, sur un coup de tête de Nicolas Nkoulou.

La décision est tombée en fin de match, Vincent Aboubakar fixant le score à 2-1 à la 88e minute.

Les Lions indomptables enlèvent leur 5e Coupe d'Afrique des Nations, la première depuis 2002. Ils avaient auparavant été sacrés en 1984, 1988, 2000 et 2002.

Le Cameroun est maintenant à deux succès du record de victoires de l'Egypte, qui a remporté sept fois la CAN.

Hugo Broos est devenu le premier entraîneur belge vainqueur de la CAN. Il était le second coach belge à s'asseoir sur le banc d'une finale après Paul Put, qui avait été battu avec le Burkina Faso par le Nigeria (1-0) en finale de la CAN 2013.





Broos entre dans l'histoire de la CAN

Hugo Broos est devenu dimanche le premier sélectionneur belge à coucher son nom dans le livre d'or de la biennale du football africain.
Avec la victoire des Lions indomptables en finale contre l'Egypte (2-1), c'est aussi l'histoire d'un homme de 64 ans, ancien défenseur d'Anderlecht et des Diables rouges, qui prend humblement sa revanche contre celles et ceux qui l'avaient oublié.

"Trop vieux", "trop cher"
"Cela m'étonne un peu de voir qu'aujourd'hui, tout le monde loue mes qualités en Belgique", a d'ailleurs déclaré au Nieuwsbald l'ancien joueur blanchi sous le harnais, mais svelte comme un jeune homme, les yeux clairs et rusés qui semblent éclairer un éternel petit sourire ironique. "Mes qualités étaient encore remises en doute il y a peu. Cela fait d'ailleurs des années que je n'ai pas reçu ma chance. Personne ne me contacte. On m'a déjà dit que j'étais trop vieux, ou trop cher, alors que durant ces six dernières années, personne ne m'a demandé ce que je voulais comme salaire", a ajouté celui qui vient de rejoindre le cercle des Européens sans grade que l'Afrique tire soudain de l'anonymat.
Joies du Cameroun
Arrivé en février 2016 à la tête d'une sélection qui n'avait pas gagné de match en phase finale de la CAN depuis 2010, le natif de Humbeek a immédiatement été plongé dans les joies du marigot camerounais: presse intraitable, éternelles bisbilles joueurs/fédération sur le montant des primes, sans oublier les rodomontades de Roger Milla sur le thème du "c'était mieux de mon temps". "Ce n'est pas agréable, certainement pas", assure Broos, critiqué jusqu'au début de la CAN. "Je n'ai pas compris pourquoi au début on ne m'a pas donné ma chance. Un journaliste doit être critique mais il faut rester correct. Et la correction n'était pas toujours là".
Une manière qui réussit
Flegmatique, Broos a résisté aux assauts venus de toutes parts en restant fidèle à lui-même: "Je fais à ma manière. Si cela ne réussit pas, tant pis pour moi. Mais je pense qu'aujourd'hui, cela a réussi".
Défection de cadres
Au chômage depuis plusieurs années, Broos a su constituer un groupe avec des joueurs pour la plupart inconnus, pour parer aux défections de sept cadres, qui doivent se mordre les doigts de n'être pas venus au Gabon.
Sous pression
Dès son arrivée à Yaoundé, le Belge a dû convaincre les sceptiques: "Je n'ai pas peur, je suis vraiment habitué à travailler sous pression". "Evidemment, la pression est peut-être un peu plus forte ici, dans ce grand pays. Mais vous êtes habitué à cette pression lorsque vous avez entraîné des clubs en Belgique comme Anderlecht ou le FC Bruges", a-t-il insisté, sans convaincre grand monde à l'époque.
Le collectif plutôt que les individualités
Avec deux matches nuls initiaux contre l'Afrique du Sud, Broos met en place sa méthode: faire tourner les joueurs, miser sur le collectif plutôt que sur des fortes individualités, donner leur chance à des nouveaux venus comme Christian Basogog (Aalborg/Danemark), désigné meilleur joueur du tournoi alors qu'il n'a été sélectionné pour la première fois qu'en novembre dernier.
Revanche
Sur les coups de 22 heures ce dimanche à Libreville, le sexagénaire a couru comme un gamin pour venir partager la joie de ses joueurs sur le stade de l'Amitié. La revanche des Lions, qui commençaient à subir le désamour de tout un pays, est aussi celle qu'il prend sur son propre parcours.





Hugo Broos: "Ce n'est pas une revanche sur la presse"

Hugo Broos, sélectionneur du Cameroun, est devenu le premier Belge vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations dimanche, après que les Lions indomptables ont battu l'Egypte en finale de la CAN 2017 à Libreville, au Gabon.
Le Cameroun ne partait pourtant pas avec les faveurs des pronostics au début du tournoi, sept cadres de l'équipe ayant préféré se consacrer à leur club.
"C'est vrai que lorsque je suis arrivé au Cameroun, j'ai dû changer des joueurs âgés, qui n'étaient plus motivés par la sélection. J'ai pris des joueurs plus jeunes. On a fait du bon travail. L'équipe n'est pas encore à son meilleur niveau. Je suis content pour les joueurs. Ce n'est pas un groupe de footballeurs, c'est un groupe d'amis", déclare Hugo Broos, qui a été vivement critiqué depuis son arrivée en février 2016. "Prendre une revanche sur des journalistes, c'est le plus stupide qu'un coach puisse faire. Je ne demande qu'une chose, j'espère que la presse camerounaise m'a compris: patience et correction. Je pense que notre relation est bien meilleure qu'il y a un an".
Avant l'arrivée de Broos, le Cameroun n'avait plus gagné de match en phase finale de la CAN depuis 2010. Les Lions ont maintenant enlevé leur 5e CAN, la première depuis quinze ans.
Pour Hector Cuper, sélectionneur argentin de l'Egypte, c'est une nouvelle finale perdue. "Je veux d'abord féliciter le Cameroun. Je ne suis pas triste parce que j'ai encore perdu une finale. Je suis désolé pour les joueurs", déclare Cuper. "Je regrette seulement que nous n'ayons pas pu donner cette joie au peuple égyptien. Bon, je perds encore une finale... Je ne vais pas dire que je suis habitué, mais bon...", conclut l'Argentin, qui avait perdu deux finales de Ligue des champions avec Valence, et celle de la Coupe des coupes avec Majorque).




Hugo Broos, ce "magicien et ce héros du Cameroun"

Hugo Broos "est un magicien, il a fait renaître ce groupe", s'est exclamé le Camerounais Michael Ngadeu après la victoire de son équipe nationale à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Le défenseur du Slavia Prague a disputé dimanche l'intégralité de la finale qui a vu les Lions Indomptables menés par le Belge prendre la mesure de l'Egypte et empocher la 5e CAN de leur histoire.
"Beaucoup ne croyait pas en lui, je l'avoue. Beaucoup de Camerounais l'ont critiqué. Quand je voyais ce qu'on disait sur lui sur les réseaux sociaux, j'avais froid dans le dos... Mais aujourd'hui, nous n'avons rien fait, c'est lui le héros du Cameroun. Les Camerounais devraient lui accorder une médaille pour ce qu'il a fait", a estimé Ngadeu.
Défaits lors de ses deux face-à-face en finale contre les "Pharaons", d'abord en 1986 (0-0, 5-4 t.a.b.) puis en 2008 (1-0), les Lions Indomptables ont enfin pris leur revanche sur leur bête noire, grâce notamment au "coaching gagnant" du technicien belge, qui a fait entrer en jeu les buteurs Nicolas Nkoulou (59e) et Vincent Aboubakar (88e).
Une énorme surprise au vu d'un effectif sans stars, rajeuni à l'image des révélations Fabrice Ondoa et Christian Bassogog (nommé meilleur joueur du tournoi), et surtout amputé de plusieurs "cadres" ayant préféré rester dans leurs clubs européens.
"(Broos) a apporté cette solidarité, cette mentalité au sein du groupe. Sa manière de parler, de donner les conseils. Il a donné à ce groupe l'amour, la joie de vivre en famille, chose qui -je n'étais pas là avant- a manqué il y a de cela bien longtemps. Avec son arrivée, toutes ces choses ont changé", a encore confié Ngadeu, auteur de deux buts dans la compétition.