Barcelone_Real Madrid
le Clasico en 20 dates



13 mai 1902
Des origines mondaines


Le premier match entre les deux rivaux se déroule à l’hippodrome de la Castellana le 13 mai 1902 dans le cadre du tournoi du couronnement d’Alphonse XIII. Le Madrid Football Club, fondé en mars de la même année par le Catalan Carlos Pardos (le club madrilène deviendra Real par décret en 1920), est battu (1-3) par le Barcelone Football club, créé en 1899 par le Suisse Hans Gamper, buteur dans ce premier Clasico de l’histoire. Le club catalan s’inclinera ensuite face à Viscaya (2-1) en finale de cet événement mondain organisé par la Maison Royale.



13 juin 1943
La controverse de Chamartin


Si les deux équipes se livrèrent en 1916 des matches épiques en demi-finale de la Coupe d’Espagne, leur rivalité avait besoin d’un mythe fondateur pour prendre corps. La demi-finale retour de la Coupe du Généralissime les opposant en 1943 a ainsi scellé l’inimité entre les deux géants. Victorieux 3-0 à l’aller, Barcelone, qui dominait le championnat domestique, fut étrillé à Chamartin sur un score trop lourd pour être crédible (11-1). La visite avérée d’un officier franquiste dans les vestiaires alimenta a posteriori la controverse. Selon de nombreux protagonistes des faits, le climat délétère dans lequel se déroula le match –jets de pierres sur les joueurs barcelonais- fut plus sûrement à l’origine de ce score fleuve. Reste que dans le contexte lourd des années de plomb suivirent la Guerre civile espagnole, l'immixition du Régime dans les choses du football.



25 octobre 1953
Le transfert de Di Stefano ouvre l'ère du grand Real


En soufflant Alfredo Di Stefano à Barcelone, qui n’avait pas sécurisé le contrat de la vedette argentine en refusant de s'acquitter de la somme demandée par les Millionarios de Bogata, le Real Madrid a changé le cours de son histoire. Alors que les Barcelonais dominaient la Liga depuis sa création en 1929 (6 titres), l’arrivée de Di Stefano à Madrid renversa le rapport de forces entre les deux clubs rivaux. Le Real, qui n’avait remporté que deux championnats auparavant, écrivit alors les plus belles pages de son histoire en dominant l’Espagne (8 sacres nationaux en 11 ans) et l’Europe (5 victoires consécutives en C1). Pour sa première participation au Clasico, l’Argentin marqua deux buts et délivra deux passes décisives pour offrir au Real Madrid la première «manita» (5-0) de l’histoire du Clasico.



23 novembre 1960
La revanche sans lendemain des Culés


Dans l’ombre du grand Real, Barcelone fourbit sa revanche avec l’arrivée de l’entraîneur Franco-argentin Helenio Herrera en 1958. Vainqueur du championnat en 1959 et 1960, Barcelone est éliminé par son rival de toujours la même année en demi-finale de la Coupe des clubs champions. Quelques mois plus tard, les Barcelonais vont prendre leur revanche en devenant la première équipe à faire tomber le Real Madrid en Europe. Après avoir obtenu le nul à Madrid (2-2), Barcelone s’impose en 8es de finale retour de la C1 (2-1) au terme d’un match où trois buts furent refusés aux Madrilènes. Les Catalans échoueront en finale de la compétition face à Benfica (3-2)."



11 juin 1968
"La finale de las botellas"


Une victoire symbolique. L’année même où son président Narcís de Carreras posa Barcelone en étendard de l’identité catalane en inventant la formule «el Barça es més que un club», les Catalans s’imposèrent devant le Real Madrid (0-1) à Santiago Bernabeu en finale de la Coupe du Généralissime. La coupe d’Espagne fut remise au capitaine barcelonais par le général Franco en personne dans une atmosphère délétère. Furieux qu’un penalty en faveur du Real fût oublié par l’arbitre, le public madrilène jeta des bouteilles sur la pelouse. Depuis les bouteilles en verre sont interdites dans les stades espagnols.



6 juin 1970
La nuit de Guruceta


Scandale au Camp Nou en demi-finale retour de la Coupe d’Espagne. Battus à l’aller à Madrid (2-0), les Barcelonais mènent 1-0 quand l’arbitre de la rencontre Emilio Guruceta siffle un pénalty pour une faute en dehors de la surface de réparation. Eladio est expulsé pour avoir applaudi ironiquement l’arbitre. Le public catalan se révolte devant ce qu’i considère une injustice téléguidée par le pouvoir. Les supporteurs envahissent la pelouse en demandant aux joueurs de Barça d’abandonner le match. Dans la confusion des drapeaux catalans sont agités. Un signe avant-coureur des revendications régionalistes qui s’affirmeront après la mort de Franco en 1975.



14 février 1974
Cruyff triomphe à Bernabeu


Le recrutement de Johan Cruyff à l’été 1973 marqua durablement l’histoire du Barça. Le club catalan, qui n’avait plus été sacré depuis 1960, domina la Liga en produisant le «football total» prodigué par l’ancien entraîneur de l’Ajax Amsterdam, Rinus Michels. Sublimé par Cruyff, Barcelone fit une démonstration de sa supériorité en infligeant un cinglant 5-0 au Real Madrid à Santiago Bernabeu. Un rencontre durant laquelle le génie néerlandais inscrivit un but après voir dribblé trois Madrilènes et délivra deux passes décisives. Surnommé «el Salvador» par le public blaugrana, Cruyff épousa la Catalogne en déclarant lors de son arrivée qu’il avait préféré le Barça au Real en raison des liens que ce dernier entretenait avec le régime franquiste.



4 juin 1983
Les bras d’honneur de Schuster

Dans l’ambiance surchauffée de la Romareda de Saragosse, le Barça de Diego Maradona défie le Real Madrid entraîné alors par la légende Alfreo Di Stefano. Au terme d’un match âpre, durant lequel Camacho ne cessa de découper Mardona, Marcos offre dans la dernière minute la victoire aux Blaugranas d’une tête acrobatique (2-1). Dans l’euphorie, Bernd Schuster ne peut s’empêcher d’adresser des bras d’honneur à ses adversaires vaincus. L’allemand au caractère tempétueux signera au Real Madrid en 1988 avant d’entraîner le club Merengue avec lequel il fut sacré champion dix ans plus tard.



29 juin 1983
Bernabeu se lève pour Maradona

Dans l’histoire tempétueuse du Clasico, Diego Maradona réussit le tour de force de se faire applaudir par Santiago Bernabeu. Quelques semaines après la victoire du Barça sur le Real Madrid en finale de la Coupe du Roi, les deux équipes se retrouvent en finale aller de la Coupe de la Liga à Madrid (2-2). Auteur d’une action géniale au cours de laquelle il se permeit le luxe d’éliminer un adversaire sur la ligne avant de marquer dans le but vide, Diego Maradona reçoit un standing ovation du public madrilène. Barcelone s’imposa au retour (2-1), grâce notamment à un penalty du Pibe de Oro.



5 décembre 1990
Stoichkov piétine l’arbitre
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En route vers le premier des quatre titres de champion de l’ère Cruyff en tant qu’entraîneur, la Barça essuya les derniers feux de la Quinta del Buitre en finale de la Supercoupe d’Espagne. Lors du match aller au Camp Nou, les Catalans perdent leurs nerfs. Cruyff est expulsé du banc de touche par Monsieur Azpitrate. Furieux, le sanguin Hristo Stoïchkov prend un carton rouge dans la foulée pour avoir marché sur le pied de l’arbitre. A la fin de la rencontre, le buteur merengue Hugo Sanchez célèbre la victoire de son équipe (0-1) en adressant des gestes obscènes au public barcelonais. Le Real Madrid s’imposa largement (4-1) au match retour. Un dernier triomphe avant quatre années de domination de la Dream Team barcelonaise.



18 janvier 1994
L’apogée de la Dream Team

Devenu une ville dans le vent après les rénovations accompagnant les Jeux Olympiques 1992, Barcelone exerce une domination sans partage sur la Liga aux débuts des années 90. Admirée pour son jeu offensif, la Dream Team de Cruyff s’adjuge quatre titres nationaux consécutifs et remporte la première C1 du club catalan. A son apogée, le Barça de «Maître Johan» humilie le Real Madrid au Camp Nou (5-0). Un match mémorable durant lequel le Brésilien Romario inscrivit un triplé classieux. Cette performance de choix peut aussi être considérée comme le testament de la Dream Team, qui amorça son déclin après son lourd échec face à l’AC Milan en finale de la Ligue des champions (0-4) cette même année.



7 janvier 1995
Valdano paye sa dette au Real avec une "manita"


Attaquant vedette du Real dans les années 80, Jorge Valdano rend sa dignité à Madrid en brisant la suprématie barcelonaise pour sa première année sur le banc madrilène. Ce changement de cycle se matérialisa lors du Clasico à Bernabeu où les Merengue cartonnèrent une Dream Team au bout du rouleau (5-0), grâce notamment à un triplé de «l’hélicoptère» chilien Ivan Zamorano. Avec cette «manita», Valdano payait sa dette à son club de cœur. Quand il entraînait de Tenerife, l’idéologue argentin du beau jeu avait privé le Real du titre de champion à deux reprises en le battant en 1992 et 1993 lors de la dernière journée de Liga.


13 octobre 1999
Raul réduit le Camp Nou au silence


Joueur emblématique du Real Madrid, Raul a écrit les premiers chapitres de sa légende immaculée en devenant l’homme du Clasico (15 buts inscrits contre le Barça). Alors qu’il avait 22 ans, le buteur espagnol arracha un match nul au Camp Nou en égalisant dans les dernières minutes (2-2). Devant l’ire du public barcelonais, l’espoir madrilène défia la foule du regard avant de poser le doigt sur ses lèvres pour lui intimer de se taire. «Le public hurlait des choses contre moi. C’était ma manière de leur dédier ce but», raconta-t-il sobrement à l’issue du match. Le sang froid et la bravoure dont il fit alors preuve face à 120 000 supporteurs catalans remontés contribua à installer son statut d’icône d Real Madrid.



23 avril 2002
Zidane consacre les Galactiques

Le rêve de sacre européen du président madrilène Florentino Pérez pris corps à Barcelone en demi-finale aller de la Ligue des champions. Grâce à un but de l’Anglais Steve Mc Manaman et à un lob astucieux de Zinédine Zidane, les Merengue s’ouvraient les portes de la consécration européenne en dominant Barcelone au Camp Nou (0-2). Le meneur de jeu de l’équipe de France offrit quelques semaines plus tard sa neuvième C1 au Real Madrid en inscrivant d’une merveilleuse reprise de volée du pied gauche le but de la victoire sur Leverkusen (2-1), lors de la finale disputée à Glasgow.



23 novembre 2002
Une tête de cochon pour Figo


Marqué par la haine, le public barcelonais dépassa les limites de l’acceptable lors du Clasico de «la tête de cochon». Objet de toutes les invectives, Luis Figo fut conspué au-delà du raisonnable pour son deuxième retour au Camp Nou. Considéré comme un traitre par les Barcelonais -il avait porté cinq ans les couleurs du Barça avant de rejoindre le Real Madrid en 2000 contre la somme record à l’époque de 67 M€- le Portugais fut bombardé de projectiles de toutes sortes dès qu’il s’approchait des tribunes. Lors d’un corner exécuté par ses soins, une tête de cochon fut même lancé dans sa direction.



19 novembre 2005
Ronaldinho

Sa magie fut malheureusement trop éphémère, son goût immodéré pour la fête altérant son immense talent. Comme Maradona en son temps, Ronaldinho fut applaudi par Bernabeu après avoir détruit le Real Madrid (0-3) en inscrivant un doublé dans le Clasico. Sous la houlette du Brésilien, le Barça mis les Galactiques au rencard et conquis en 2006 la deuxième Ligue des champions de son histoire en enthousiasmant l’Europe par son jeu chatoyant.



29 novembre 2010
Mourinho prend une leçonUne humiliation. Quelques mois après son arrivée en grande pompe au Real Madrid, José Mourinho connu la plus grande défaite de sa carrière au Camp Nou lors d’un match extrêmement médiatisé (5-0). Cette «manita» célébrée sans retenue par les Barcelonais fut à l’origine de la guerre totale entre les deux équipes qui s’en suivit. Outre la rivalité avec le Real Madrid, ce triomphe permettait aux Catalans de prendre une revanche éclatante sur l’entraîneur portugais qui les avait éliminés la saison précédente en demi-finale de C1 avec l’Inter Milan.


21 avril 2012

La victoire à la pyrrhus du special one

Malgré ses échecs, le Special One persiste dans sa stratégie de la guerre totale au Barça. La finale de la Supercoupe d’Espagne se déroule dans un climat irrespirable. Survolté, Mourinho use de tous les artifices pour faire dégoupiller ses adversaires, se bouchant le nez devant Messi ou collant son doigt dans l’œil de Tito Villanova, alors adjoint de Guardiola. Une manière d’exhorter ses joueurs à renverser la domination barcelonaise quel qu’en soit le prix. Ses vœux furent pleinement exaucés lorsque le Real Madrid s’imposa (1-2) pour la première fois en sept ans au Camp Nou pour sécuriser son 32e titre de champion. Avec en point d’orgue, le but de la victoire de Ronaldo. Le Portugais demanda alors au Camp Nou de calmer ses ardeurs dans un geste revanchard. La saison suivante la logique belliciste de Mourinho se retourna contre lui lorsque les poids lourds de son vestiaire se rebellèrent et que Florentino Pérez souhaita restaurer l'étiquette "grand seigneur" en recrutant un manageur consensuel en la personne de Carlo Ancelotti.



7 octobre 2012

Le Camp Nou abrite les revendications indépendantistesEn pleine crise entre le gouvernement espagnol et le président de la Catalogne Artur Mas, le Camp Nou a offert une caisse de résonnance mondiale aux revendications indépendantistes catalanes lors du Clasico. Le Barça, qui avait pris la défense de la langue catalane dans un communiqué officiel –«La langue, comme notre Club, est un élément d'intégration qui permet de s'identifier avec le pays, sans tenir compte des origines et des opinions.»- avait donné l’autorisation à ses supporteurs de déployer un immense drapeau catalan «senyera» au Camp Nou lors de la venue de Madrid. Une démonstration de force en faveur de l'indépendance de la région autonome de Catalogne. Le Barça et le Real s’étaient séparés sur un nul (2-2) au cours duquel Ronaldo et Messi avaient chacun inscrit un doublé. En inscrivant un nouveau but lors de la défaite à Madrid (2-1), l’Argentin a égalé le record de buts dans le Clasico (18) de Di Stefano.



2 avril 2016

Zidane calme le Camp Nou
Zinédine Zidane réussi son premier gros coup. Nommé à la tête du Real Madrid en janvier, l'ancien international français remporte son premier Clasico au Camp Nou en tant qu'entraîneur (1-2). Benzema et Ronaldo ont répondu à l'ouverture du score de Piqué.