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Voir la version complète : A 600 DA le kg, les Algériens lancent une campagne de boycott...de la banane!



Lako
08/01/2017, 15h00
http://www.lematindz.net/medias/2017/01/les-bananes-620-da_847694487.jpg
Les Algériens lancent sur les réseaux sociaux, une campagne pour le boycott de la banane sous le thème de "Khellih Yet'pourra" laisses le pourrir: "le consommateur fixe le pris, pas la Mafia".



Ils font également circuler des images de bananes noircies dans les caisses sur les étals, que personne ne semble vouloir acheter. Ce fruit qui fait partie des produits qui ne sont plus importés par l'Etat, par souci d'économie, a atteint des prix exorbitants, qui oscille entre 600 et 650 DA le kilogramme dans les commerces.Sur Facebook, on pouvait lire des messages de dépits appelant au boycotte. "Boycottez; les prix finiront par baisser !" ou "on ne va pas mourir de faim les amis juste il faut être solidaire" ou encore "j'ai dit basta , mon ventre c'est moi qui le commande et pas lui".La rareté est telle, que ce produit, comme les stupéfiants, est sujet à la contrebande aux ports et aux frontières !Cette semaine, la gendarmerie a saisi une importante quantité de banane, rentrée illégalement par des contrebandiers, en provenance de Tunisie. En début du mois de décembre passé, ce sont quelques 51 conteneurs chargés de bananes, qui ont été saisie par la douane au port d'Oran. Cette situation a poussé de nombreux ménages à se passer de la Banane, devenue un produit de luxe après que les consommateurs s' étaient habitués à le voir garnir sa table.Le prix est passé en quelque temps de 100 à plus de 600 DA le kilogramme, soit une augmentation de 600 %.
By LeMatind'Algerie

ironman
16/01/2017, 15h37
Hausse des prix de la banane: Le fruit qui monopolise les débats

Le début de l’année 2017 est rythmé par la polémique de la banane. Atteignant des prix inégalés, ce fruit a monopolisé l’attention des Algériens, jusqu’à leur faire oublier même la CAN. Prenant des proportions grandissantes au fil des jours, différents hauts cadres de l’état prennent la parole pour se rejeter la responsabilité.

Cette fois c’est le Ministre de l’agriculture, Abdeslam Chelghoum qui a pris la parole. Au micro d’une chaine Tv privé, ce dernier dira que l’augmentation du prix de la banane, qui a atteint dernièrement les 650 DA le kilogramme, est « non justifiée et cache une grande spéculation ».

Selon ce Ministre les prix affichés sont exagérés. Car «avec toutes les quantités importées en 2016, ce n’est pas acceptable que le prix du kilogramme de la banane atteigne les 500 ou 600 DA». Il expliquera a cet effet que la banane est «disponible au niveau des chambres froides et le principe de l’offre et la demande ne justifie pas cette hausse des prix ». Ainsi il pointe du doigt la mafia de la spéculation qui serait derrière cette hausse vertigineuse.

Du coté du Ministère du commerce, Ahmed Mokrani, chargé de dossier parle globalement de prix stables. Il explique : «d’après notre dernier relevé, les prix sont stables en dehors des légumes hors saison, ce qui est normal » et ajoute « hormis les produits subventionnés par l’État, les prix répondent à la loi de l’offre et de la demande ». Sauf qu’il paraît que cette loi du marché ne semble pas s’appliquer au prix de la banane, vu que c’est un produit très prisé par les Algériens et que de ce fait il n’y a pas lieu d’atteindre de tels prix.

L’Association Nationale des Commerçants et Artisans Algériens (ANCA) parle d’une concurrence déloyale et de spéculation à grande échelle. Son porte-parole Tahar Boulenouar affirme : « des manœuvres commerciales illégales ont cours en Algérie en raison d’une situation de monopole de certains importateurs. Ils spéculent et les prix flambent en conséquence ». Pour lui « les hausses des prix sont davantage dues au poids de l’informel qu’aux mesures prévues par la dernière Loi de finances ». Il admet de ce fait qu’il ne faut pas «s’attendre à une baisse ou une maîtrise des prix tant que les mécanismes de contrôle et de lutte contre les monopoles ne prévaudront pas ».

Il faut dire que cet épisode prend des proportions grandissantes, dans la mesure où plusieurs responsables prennent la parole à tour de rôle afin de dégager toute responsabilité de leur département et essayer d’expliquer le phénomène ; alors que cela n’est guère préoccupant vu la conjoncture actuelle. Car il demeure d’autres affaires beaucoup plus importantes que le prix d’un fruit. Un seul fruit en l’occurrence, la banane. Les Algériens peuvent très bien se passer de ce fruit qui n’est guère indispensable.

D’ailleurs, une vaste campagne de boycott a été lancée sur les réseaux sociaux, sous le thème « Khellih Yet’pourra » (laisse la pourrir) « le consommateur fixe le prix, pas la Mafia ».

Le fait inédit dans cette histoire c’est que le produit devenu rare, est désormais sujet à la contrebande aux ports et aux frontières, tout comme les stupéfiants. D’après des rapports de presse, la gendarmerie a saisi une importante quantité de bananes, rentrée illégalement par des contrebandiers, en provenance de Tunisie au début du mois de janvier. En début du mois de décembre passé, ce sont quelques 51 conteneurs chargés de bananes, qui ont été saisispar la douane au port d’Oran.

Face à cette situation, les Algériens devront rayer ce fruit de leur liste d’achats quotidiens, et s’habituer à voir leur table dégarnie de ce produit qui devient, comme à une certaine époque, un fruit de luxe.

Lamine Réda