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Voir la version complète : Alger: effondrement de deux bâtisses à El Achour.



Lako
14/10/2016, 15h47
https://o.twimg.com/2/proxy.jpg?t=HBhXaHR0cDovL3d3dy5hbGdlcmllMzYwLmNvbS 93cC1jb250ZW50L3VwbG9hZHMvMjAxNi8xMC9lZmZvbmRyZW1l bnQtZGUtZGV1eC1iw6J0aXNzZXMuanBnFIAPFOwHHBSEBhSUAw AAFgASAA&s=NxDXFQTOWWFnjkbyMSlCcRhixU3W2TT4wZ41dO8yHl0
Deux bâtisses non habitées se sont effondrées cet après-midi du vendredi 14 octobre, en face de la cité Urba 2000 d’El- Achour, wilaya d’Alger, a-t-on constaté.
Les services de la protection civile ont dépêché rapidement des unités sur place. Outre les dégâts matériels, aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, affirme la protection civile.
By Algerie 360

Lako
14/10/2016, 18h06
Cet effondrement s’est produit au niveau de la zone Urba 2000. Les images prises par les voisins font froid dans le dos et soulève des interrogations sur le respect des normes de construction au sein de ce chantier situé au coeur d’un quartier important de la capitale Alger.D’après la Protection civile de la wilaya d’Alger, aucun blessé n’est à déplorer jusqu’à cette heure-ci. “Mais les recherches des équipes de secours se poursuivent pour retrouver les traces d’éventuelles victimes”, explique un haut responsable de la Protection Civile. Selon plusieurs sources locales, des ouvriers logeaient dans ce bâtiment inachevé. Pour l’heure, ni le propriétaire de ce chantier ni le maître d’ouvrage ne se sont prononcés sur les causes exactes de cet effondrement.http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-bizarre-1.jpg (http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-bizarre-1.jpg)http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-bizarre-2.jpg (http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-bizarre-2.jpg)http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-3.jpg (http://www.algerie-focus.com/wp-content/uploads/2016/10/effondrement-3.jpg)

Et voila la vidéo :

https://youtu.be/OT1055fKtrc

Lako
15/10/2016, 20h23
Effondrement de la bâtisse à El Achour: le ministère de l'habitat retire l'agrément au promoteur M'hamed Sahraoui
Le ministère de l'habitat a décidé le retrait de l’agrément au promoteur Mohamed Sahraoui suite à l’effondrement vendredi d'un immeuble en construction à El Achour au niveau de la cité "Urba 2000", a annoncé la télévision nationale.
Selon la télévision nationale toujours, le promoteur n'avait pas de permis de construire et a refusé de se conformer au nombreuses mises en demeures qui lui ont été adressées depuis une année par les autorités compétentes. Les travaux, ont ainsi été menés jusqu'au jour de la catastrophe qui par chance n'a pas fait de pertes humaines.
Selon les télévisions Dzaïer news et Ennahar, le promoteur ne disposerait pas non plus des documents requis pour un certains nombre d'autres bâtisses dans la même promotion.
Pour rappel, le promoteur immobilier M’hamed Sahraoui gérant de la Sarl Sopiref, spécialisée notamment dans la construction des résidences haut de gamme, est également le Président de l’Organisation nationale des promoteurs immobiliers.
Les services du ministère dépêchés sur les lieux en vue de déterminer les circonstances et surtout les causes de cette catastrophe, ont déclaré à la télévision nationale qu'un travail de confortement devrait être fait pour les autres immeubles pour éviter qu'elle ne connaissent le même sort que celui de l'l’immeuble 33 de la tranche 2 de la cité en construction.
Pour rappel, une bâtisse en construction, située au niveau de la cité "Urba 2000" s'est effondrée vendredi vers les coups de 12H34 à El Achour , sans causer des pertes humaines, selon les services de la protection civile de la wilaya d'Alger.
Une commission d'enquête (http://www.huffpostmaghreb.com/2016/10/15/effondrement-dune-batisse-a-el-achour-mise-en-place-dune-commission-denquete_n_12502496.html?utm_hp_ref=algeria)a été dépêché sur les lieux ce matin par le ministère de l'Habitat. Elle est composée du directeur général de la construction et des moyens de réalisation, du directeur général de l'urbanisme et de l'architecture, et du directeur de l'habitat de la wilaya d'Alger, ainsi que du directeur de l'urbanisme et de l'architecture de la wilaya d'Alger, du directeur général du centre national de recherche appliquée en génie parasismique, du directeur du centre national d'études et de recherches intégrées du bâtiment et du directeur du laboratoire national de l'habitat et de la construction (LNHC).
"La commission s'est rendue sur place pour constater les dysfonctionnements au niveau de cette bâtisse et mettre la lumière sur les véritables raisons à l'origine de l'effondrement de cette construction pour établir les responsabilités, en proposant les mesures à prendre à l'égard des acteurs, après l'établissement des responsabilités", pouvait-on lire dans le communiqué annonçant la mise en place de ladite commission.
By HuffPost

Lako
16/10/2016, 12h09
ENTRETIEN
Pourquoi un immeuble en construction s’est renversé à AlgerHasna Hadjilah est architecte et présidente du Syndicat national des architectes agréés en Algérie (SYNAA). Dans cet entretien, elle revient sur les causes à l’origine du renversement, vendredi dernier, d’un immeuble à El Achour sur les hauteurs d’Alger.Vendredi dernier, un immeuble s’est littéralement renversé à El Achour. Qu’est-ce qui, selon vous, s’est produit ?D’emblée, juste en regardant les photos, et en tant que technicienne et architecte, je constate que les terrassements sont trop proches du bâtiment. C’est ce qui est à l’origine du renversement de cet immeuble. Des terrassements effectués, sans qu’il y ait un dispositif de protection du bâtiment existant. Forcément, le sol perd en cohésion et il se dérobe. D’ailleurs, la preuve en est, c’est que le bâtiment a basculé. Quand un immeuble bascule comme ça, ce n’est pas forcément dans la construction qu’il y a problème mais dans ce qui le supporte. Cela prouve en tous cas, qu’au niveau de cette promotion immobilière, rien n’est contrôlé.Qu’est-ce qui n’a pas été respecté par le promoteur ?On construit à outrance sans prendre en compte tout ce qui est la densité, la qualité de vie humaine, etc. En tant qu’architecte, on parle d’abord de qualité en termes d’espace. C’est-à-dire qu’il y a des distances entre les bâtiments à respecter. Vous n’ouvrez pas votre fenêtre en ayant quelqu’un juste en face de vous. Vous avez droit au soleil. Il faut que le logement soit naturellement assaini et que l’air circule simplement. Ce sont les qualités à rechercher dans l’habitat. En principe, à côté de cela, il y a toutes les qualités techniques de construction. En l’occurrence : l’État ne devrait pas permettre à des promoteurs de construire sans limite de densité, sans limite de vis-à-vis, à terrasser autant à côté d’un bâtiment existant, en plus sans précaution. Mais vous avez vu à combien de mètres ils sont descendus dans les terrassements ! Juste sur les photos, vous pouvez constater qu’ils sont allés trop proche du bâtiment. Nous sommes en dessous du bâtiment d’en face.En principe, il devrait y avoir des normes ?Non ! Il y a des études qui sont obligatoires. Il y a des études liées au sol qui vont définir la cohésion du sol. C’est-à-dire un sol rocheux va tenir sans problèmes. Ce n’est pas pour d’autres types de sol. Après, il y a des calculs et des coefficients que je ne peux pas vous donner toute de suite. Par contre, ce qui est alarmant est que maintenant, n’importe qui peut s’improviser promoteur. Ils paient les études à la limite de ce qu’ils sont obligés de faire et le suivi n’est pas toujours garanti. Pourvu qu’ils fassent des logements qu’ils vendent à plus de 250.000 dinars le mètre carré. Après vous ne savez même pas ce qu’il y a dedans. La responsabilité du promoteur est pleinement engagée. Bien sûr, il faudra qu’une enquête détermine la responsabilité des bureaux d’études.Ce genre de renversement d’immeuble s’est-il déjà produit en Algérie ?Non, je ne le pense pas. Dans les années 1960, 1970 et 1980, c’est l’État qui construisait en Algérie. Il le faisait selon les normes. Ce sont des étrangers qui intervenaient et la qualité des constructions était bien meilleure. Maintenant, on a des promoteurs, mais les architectes et les ingénieurs ne sont pas vraiment mis en avant. Ils ne sont même pas respectés par l’État. Sur un chantier, qui compte pour l’Etat, c’est l’entreprise de réalisation, mais le seul garant de la qualité de la construction c’est l’architecte et/ou l’ingénieur.
bY tsa

Lako
16/10/2016, 12h40
IL Y A RISQUE D’EFFONDREMENT D’UN AUTRE IMMEUBLELe danger persiste à Urba 2000

http://cdn.liberte-algerie.com/images/article/thumbs/d-le-danger-persiste-a-urba-2000-c762e.jpg




Le ministère de l’Habitat a mis en place, hier, une commission d’enquête pour définir ce qui s’est réellement passé et proposera les mesures à prendre à l’égard des auteurs.
Ce n’est qu’hier à midi que les équipes de la Protection civile ont décidé de mettre fin aux longues heures d’investigations entamées depuis la veille en début d’après-midi, au moment de l’effondrement de l’immeuble en construction à la résidence Urba 2000 d’El-Achour. “Nous avons mis tous les moyens nécessaires, et nos équipes, y compris cynophiles, se sont relayées toute l’après-midi, toute la nuit et encore toute cette matinée pour accomplir un travail de recherches intenses”, nous a déclaré, hier, un des responsables de la Protection civile, assurant que “nous ne pouvions pas abandonner tant que nous n’avions pas retrouvé le gardien de l’immeuble, d’autant plus que les témoignages de ses amis disaient qu’il se trouvait sur les lieux”. Le même interlocuteur a souligné qu’“une équipe de la Protection civile restera postée ici jusqu’à ce que les travaux de déblaiements soient terminés et que tout danger soit écarté”. À la question de savoir s’il y a encore risque d’effondrement d’autres immeubles, notre interlocuteur a répondu par l’affirmative, expliquant : “Oui, à mon avis, il y a encore un risque, même si le dernier mot revient aux spécialistes dans le domaine qui sauront l’infirmer ou le confirmer avec exactitude.”
Contrairement à vendredi, le jour de l’effondrement de l’immeuble à la résidence Urba 2000 d’El-Achour où aucun officiel n’a pointé son nez, la journée d’hier a enregistré un va-et-vient incessant de ces messieurs en costume-cravate sauf pour ce qui est des concernés directement, en l’occurrence le promoteur Sahraoui et l’autre dont personne n’a cité le nom. Ce sont les éléments de la Protection civile de la circonscription de Draria assistés par la Centrale qui ont travaillé d’arrache-pied depuis que l’effondremen survenu, vendredi dernier à 13h15. “Nous avons enlevé de nombreuses briques pour pouvoir pénétrer dans le bloc effondré à la recherche de la chambre où le gardien devait se trouver comme indiqué par ses amis. Nous avons retrouvé son lit, mais aucune trace de lui”, raconte un des éléments de la Protection civile, les traits tirés, gagné par la fatigue. “Tant qu’il ne répondait pas au téléphone, nous ne pouvions cesser les recherches”, a-t-il insisté. Et de poursuivre : “Nous sommes même allés au-delà de nos missions et nous avons mené des recherches pour le trouver enfin dans un café maure pas loin d’ici. Nous pouvons dire, à présent, et avec certitude qu’il n’y a pas eu de pertes humaines.” De son côté, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a mis en place, hier, une commission d'enquête pour définir les causes de l'effondrement. La commission, en question, est composée du directeur général de la construction et des moyens de réalisation, du directeur général de l'urbanisme et de l'architecture, du directeur de l'habitat de la wilaya d'Alger, ainsi que du directeur de l'urbanisme et de l'architecture de la wilaya d'Alger, du directeur général du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique, du directeur du Centre national d'études et de recherches intégrées du bâtiment et du directeur du Laboratoire national de l'habitat et de la construction (LNHC). Ladite commission a pour mission de “faire toute la lumière sur les véritables raisons à l'origine de l'effondrement de cette construction pour établir les responsabilités. Elle proposera, ensuite, les mesures à prendre à l'égard des acteurs”.

Nabila SaÏdoun

Lako
16/10/2016, 20h05
Les vérités du promoteur M’hamed Sahraoui sur le renversement d’un immeuble à AlgerArchitecte et promoteur immobilier, M’hamed Sahraoui est également président de l’Organisation syndicale nationale des promoteurs immobiliers. Dans cet entretien, il assène ses vérités sur l’affaire du renversement d’une bâtisse (http://www.tsa-algerie.com/20161016/lieux-renversement-dun-immeuble-a-alger-video/) au sein de sa promotion immobilière, Urba 2 000 à El Achour sur les hauteurs d’Alger.
Pourquoi un bâtiment de deux étages s’est-il renversé vendredi dernier à Urba 2 000 ?D’abord, il s’agit d’une petite bâtisse (R+2) qui était achevée à 90% (et non un immeuble de plusieurs étages). Vendredi 14 octobre, vers midi, les ouvriers chinois qui étaient sur le terrain du voisin sont partis déjeuner. À ce moment-là, la bâtisse a commencé à craqueler avant de se renverser. En fait, ce voisin promoteur, Eliès Hattou, s’est récemment installé et n’a rien à voir avec le projet d’Urba 2 000. Il a commencé à faire des terrassements inconsidérés derrière notre bâtisse avec une profondeur de douze mètres au pied de la construction. C’est comme quand vous faites un croche-pied à quelqu’un, il tombe.Vous n’avez rien constaté durant les travaux de terrassement ?Nous avons évidemment déposé plainte au niveau de l’APC (d’El Achour, NDLR). Le promoteur a été mis en demeure. Arès une pause de plusieurs semaines, il reprend les travaux mais durant la nuit avec un poclain. Je vous signale que la capacité d’intervention d’une pelle mécanique est très importante. Il suffit de plonger la pelle et vous avez l’équivalent du chargement d’un camion. Donc il a complètement déshabillé mes fondations. Quand nous avons porté plainte, il n’avait pas encore atteint cette profondeur. Nous nous sommes rendu compte quand la bâtisse est tombée.Comment cela se fait-il que les travaux de terrassement soient effectués au pied de la bâtisse ?La bâtisse en elle-même constitue la clôture (d’Urba 2000, NDLR) et la limite du terrain.Pourquoi le ministère de l’Habitat vous a-t-il donc retiré l’agrément ?Le ministère de l’Habitant ne m’a rien retiré et il n’y a rien d’officiel là-dessus. En tout cas, je n’ai toujours pas été notifié. Comment enlever l’agrément à quelqu’un qui cumule 50 ans d’activité et qui est connu en Algérie et ailleurs. Quelqu’un qui a travaillé sur plus de 900 projets depuis 1968 sur lesquels il n’a eu aucun problème. Et puis, le retrait d’un agrément obéit à des règles et je suis bien placé pour le savoir. La suppression de l’agrément vient comme la finalité de l’enquête qui débouche sur un constat qui donne éventuellement lieu à des sanctions graduées qui vont du simple gel provisoire jusqu’à la suppression définitive de l’agrément. Elle ne peut pas être un préalable. Et il n’y a pas eu d’enquête.L’enquête (http://www.tsa-algerie.com/20161015/renversement-dun-immeuble-a-alger-ministere-de-lhabitat-ouvre-enquete/) n’est-elle pas en cours ?Pour le moment, il n’y a rien. Personne ne m’a contacté. D’ailleurs, ils ont peur de m’interroger parce qu’ils savent que je vais dire les quatre vérités. En fait, j’ai préparé le dossier avec le permis de construire et tous les autres documents dont les contrats avec le CTC (organisme national de contrôle des constructions). Pensez-vous que ce soit possible de poursuivre sur dix années un programme (sans autorisation) ? Et puis pourquoi dit-on qu’on va vérifier tous les projets de Sahraoui ? L’objet est la bâtisse qui s’est renversée ! Je vous rappelle aussi que quand la bâtisse s’est renversée, elle ne s’est pas désintégrée. Ce qui prouve qu’elle était solide !Comptez-vous déposer plainte et contre qui ?Oui, je déposerai plainte demain contre le personnage (le promoteur) qui s’est enfui.Pourquoi avez-vous été pointé du doigt dans cette affaire ?Il y a une malveillance claire. Vous savez la jalousie et la méchanceté des gens sont exceptionnelles. Les médias ont tout fait aussi pour entretenir ce sens au lieu de dire la vérité.Cet incident a suscité le débat autour des normes des logements haut standing en Algérie. Pourquoi le taux de densité reste élevé dans ce genre de cités ?Chez nous, le taux de densité est faible : sur 15 hectares, il y a 1 150 logements. Donc, il n’y a même pas 100 logements à l’hectare. Chez nous, il y a des espaces verts et des parkings. Dans le social, vous trouverez 150 logements dans un hectare.Dans le social, le mètre carré ne coûte pas entre 250 000 et 300 000 DA…Je n’ai jamais vendu le mètre carré à 300 000 DA. Même pas à 250 000 DA. Nous sommes parmi ceux qui ont les prix les plus bas en matière de promotionnel de qualité. Les Emiratis vendent à 520 000 DA le mètre carré à Sidi Fredj. D’autres le proposent à 400 000 DA. Nous, on est entre 150 000 et 160 000 DA. Les logements que nous avons vendus étaient entre neuf et onze millions de dinars.
By TSA

Lako
18/10/2016, 10h37
Laxisme des autorités et impunité des promoteurs
"De 1962 à 2015, toutes les infrastructures publiques, dont les programmes de logements, ont été édifiées sans une étude de sol", selon le président du Collège national des experts architectes, alors que l'Etat a débloqué une enveloppe financière dédiée à cet effet.
Dans l'affaire de l'effondrement de l'immeuble à la résidence Urba 2000 à El-Achour, les services techniques de l'APC estiment qu'ils ont fait leur travail à temps et se sont conformés à la réglementation. En adressant au promoteur trois procès-verbaux de contravention en 2014 et une décision d'arrêt de travaux datée de septembre dernier, l'APC d'El-Achour considère qu'elle a effectué toutes les procédures légales relevant de ses prérogatives et de ses compétences afin d'éviter les conséquences dangereuses qui pourraient surgir lors de l'édification du bâtiment en question. La commune voit que son intervention se limite à ce niveau de responsabilité. En d'autres termes, c'est à la wilaya-déléguée de prendre le relais. En dépit de toutes les mises en demeure et les avertissements adressés à l'entrepreneur, l'édifice a bel et bien été construit. L'initiateur de ce projet n'a aucunement tenu compte des instructions des autorités locales. Il a achevé les travaux de sa construction en toute quiétude. Ils sont des milliers de promoteurs à imposer leur diktat au sein des communes et autres localités en Algérie. Tous les moyens s'avèrent efficaces notamment ceux liés à la corruption pour concrétiser leur projet... "Avec de l'argent on achète même des hommes", ironise un citoyen avec qui nous avons abordé ce sujet. L'impunité s'est généralisée à travers le territoire national. "Nous n'avons pas retenu la leçon du séisme de Boumerdès de 2003", remarque un autre pour dire que la réglementation n'a jamais été appliquée dans notre pays. L'on dénombre quelque 1,2 million de bâtisses inachevées, construites hors normes, voire sans permis de construire. "De 1962 à 2015, toutes les infrastructures publiques, dont les programmes de logements et les équipements, ont été édifiées sans une étude de sol", déplore Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes (Cnea). Pourtant, regrette-t-il, pour chaque projet, l'Etat a débloqué une enveloppe financière dédiée aux études de sol. Autrement dit, c'est, souvent, le maître d'ouvrage qui triche en accaparant cette quote-part du financement. Pour M. Boudaoud, les responsables locaux ne font pas preuve de rigueur et d'intransigeance dans le traitement de ce type de dossiers de non-conformité. "En se contentant d'adresser un courrier à ces promoteurs indélicats, le service de l'urbanisme de l'APC n'a fait que jeter du papier à la poubelle", affirme-t-il. "Il existe un laxisme généralisé", relève-t-il. Or, chaque commune devrait disposer d'une carte géologique que tout maître d'ouvrage devrait consulter avant de lancer son projet. L'on doit exiger du promoteur un cahier de chantier qui sert de feuille de route afin de suivre convenablement l'avancement des travaux. "Pour le cas de l'immeuble de la résidence Urba 2000, l'enquêteur devrait, de prime abord, demander à l'entrepreneur, qui a validé le fond de fouilles, les terrassements... ?", explique le président du Cnea. Pour chaque réalisation, l'on doit sommer le promoteur de faire une étude géotechnique. Ce dernier doit également signer un contrat avec un bureau d'études chargé du suivi rigoureux du projet du début jusqu'à la fin. Cet expert avoue que l'architecte doit jouer son rôle de "pilote" de tous les segments de la construction. "Et si l'architecte commet des fautes, l'on doit transférer le dossier à la justice. Mais il faut d'abord le responsabiliser", souligne-t-il. Par ailleurs, M. Boudaoud estime que le directeur technique et de l'urbanisme au sein de la commune ne doit plus être nommé par le P/APC. Car il demeurera sous l'autorité de ce dernier et ne peut, de ce fait, s'opposer à ses décisions. Il doit être ainsi désigné par le ministre de l'Habitat à qui il doit rendre des comptes...
By:B. K.

Lako
21/10/2016, 15h38
La pagaille
Une bâtisse s’écroule dans une promotion immobilière à Alger. Des mesures sont tout de suite prises par le ministère de l’Habitat contre le promoteur en question. Mais les autres paniquent déjà, puisqu’une grande pagaille s’est peu à peu installée dans le secteur. Les raisons d’une faille…
«On m’a notifié mercredi le retrait de mon agrément. Mais je dois vous dire que je ne me sens pas concerné par cette décision. Raison ? Aux yeux de la loi, le retrait d’agrément ne se fait que dans quatre cas : la mort du promoteur ou sa démence, qu’il soit en faillite, ou auteur d’une fraude fiscale. Je ne fais partie à aucun des cas cités, donc je ne me sens pas concerné par ce retrait.» M’hamed Sahraoui est en colère.
Le ministère de l’Habitat a décidé de retirer son agrément de promoteur immobilier à l’architecte après l’écroulement d’un bâtiment en construction à la cité Urba 2000, à El Achour, sur les hauteurs d’Alger, vendredi dernier. Si le département de Abdelmadjid Tebboune a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes du renversement de ce bâtiment, Sahraoui se défend : «Le voisin a creusé sous les fondations de mon immeuble, ce qui a entraîné sa chute. Mon immeuble a été construit correctement. La preuve en est : dans sa chute, il est resté intact.
D’ailleurs, je compte bien le poursuivre en justice pour les pertes qu’il m’a causé.» Au moment où la révision des constructions Sahraoui est évoquée, l’architecte crie au scandale et ne veut absolument pas admettre l’accusation. «Il s’agit d’un coup monté contre moi. De plus, parler de la révision de mes constructions est juste grotesque et ridicule. Peuvent-ils réellement réévaluer plus de 900 projets ? Cela est impossible.
C’est un mythe», soutient-il. «Si cette affaire doit nous renseigner sur quelque chose, c’est bien sur la qualité des contrats passés et l’inconscience des gens. Le constat est amer à travers tout le territoire national et les promotions immobilière ne sont qu’un segment de cette pagaille», explique Jamel Chorfi, expert international. Aujourd’hui les faits sont là. Un bâtiment s’écroule. En 2003, des centaines d’habitations et de bâtiments cèdent au tremblement de terre. Mais finalement, d’où provient cette pagaille dans les promotions immobilières ?
Non-respect du permis de construire
«Généralement, quand on dépose un dossier pour le permis de construire, on prend en considération les constructions avoisinantes. Dans le cas de l’effondrement de l’immeuble de Sahraoui, il faut voir si cela a été fait», explique un architecte. Ce dernier poursuit : «De plus, nombreux sont aujourd’hui les promoteurs qui ne respectent pas le permis de construire et c’est ce qui explique cette pagaille. Cela est bien évidement dû à la complaisance de certaines administrations.
Ce sont les personnes qui signent les permis de construire qui sont à blâmer et non l’Etat. C’est à eux de contrôler et de faire leur travail.» Un avis partagé par Abdelhamid Boudaoud, architecte, qui affirme : «C’est un laisser-aller total. Tout le monde construit à sa guise et ne respecte plus le permis de construire. Malheureusement, c’est la faute des APC.
Car selon l’article 73 de la loi 90-29 du 1er septembre 1990 portant sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme, le président de l’Assemblée populaire communale ainsi que les agents dûment habilités doivent visiter les constructions en cours, procéder aux vérifications qu’ils jugent utiles et se faire communiquer, à tout moment, les documents techniques se rapportant à la construction. Cependant, chez nous, aucun ne fait cet effort.» C’est pour ces raisons que le spécialiste plaide pour que «le directeur technique de l’urbanisme ne soit plus nommé par le président de l’APC mais par le ministère de l’Habitat».
«Chkara»
Depuis quelques années, l’agrément délivré aux promoteurs ne relève plus de la direction de l’urbanisme. Suite aux cas de «corruption» relevés, il a été décidé, selon un architecte, de donner cette prérogative aux collectivités locales. Autrement dit, explique notre source, «c’était, de l’avis des décideurs, plus rassurant de charger l’APC via une commission mixte de délivrer les agréments pour éviter la chkara». Objectif pas trop atteint, «puisque des cas de versement de pots-de-vin pour l’obtention des agréments sont enregistrés».
La direction de l’urbanisme est devenue un des éléments de la commission mixte, mais le dernier mot revient au président de l’APC. «Ce qui ouvre la voie à la corruption», témoigne un architecte-promoteur. «Autrement dit, le cahier des charges peut ne pas être appliqué lorsque l’Etat ferme l’œil.» D’où la question posée par certains intervenants : «Pourquoi les services concernés n’ont pas eu recours à la force publique pour stopper les travaux après le refus du promoteur d’obtempérer aux mises en demeure envoyées suite à l’affirmation que la construction effondrée était sans permis de construire ?»
Construire un maximum sur un minimum
Suite à la flambée du prix du foncier, de nombreux promoteurs tentent de faire le plus de bénéfice possible sur un minimum de terrain. Un architecte anonyme explique : «La tendance actuelle fait que la priorité est au bâti alors que c’est l’espace vert qui devrait primer. Aujourd’hui, on essaye d’obtenir un maximum de surface bâtie car c’est ce qui est vendable et donc retable. Normalement, sur une surface définie, on ne bâtit que 35 à 40%, le reste devrait être consacré aux espaces verts.
Et ce n’est malheureusement pas le cas. Aujourd’hui, on construit sur pratiquement la totalité du terrain. A la base de cette anarchie, le prix du foncier. Les gens ne pensent plus qu’à construire un maximum pour faire plus de gain au détriment de la qualité». Un avis partagé par Abdelhamid Boudaoud qui explique : «L’article 90-29 de la Loi fondamentale portant aménagement de l’urbanisme démontre bien qu’il y a des règles qui régissent les constructions.
En effet, cette loi fixe les règles générales visant à organiser la production du sol urbanisable, la formation et la transformation du bâti dans le cadre d’une gestion économe des sols, de l’équilibre entre la fonction d’habitat, d’agriculture et d’industrie ainsi que de préservation de l’environnement, des milieux naturels, des paysages et du patrimoine culturel et historique.» M. Boudaoud poursuit : «Chaque région devrait avoir un POS (plan d’occupation des sols).
Ce dernier est constitué du CES qui est le coefficient d’emprise au sol et du COS qui est le coefficient d’occupation au sol. Malheureusement, ces derniers ne sont pas respectés». Un avis partagé par Jamel Chorfi, architecte et expert international, qui affirme : «A cause du non-respect des règles d’urbanisme, aujourd’hui, on ne fait même plus la différence entre logement social et promotionnel.»
Faire des économies là où il ne faut pas
Autre facteur de cette pagaille : les économies. Pour Larbi Marhoum, architecte urbaniste, «aujourd’hui, les promoteurs ne voulant pas trop dépenser écartent les architectes de certaines étapes, pourtant primordiales. En effet, pleins de petits segments sont enlevés à l’architecte, notamment l’étude, le contrôle ou encore le suivi des opérations. En plus des études qui ne sont pas très profondes et le conseil technique bien souvent occulté ou non pris en charge, ce qui n’est pas normal». Pour Abdelmajid Boudaoud, «l’architecte qui devrait être le pilote de toutes les opérations est bien souvent écarté par souci d’économie.
On le paye que pour l’étude par exemple mais jamais pour le suivi alors que c’est tout aussi important». A cet effet, Jamel Chorfi explique : «La plupart des promoteurs veulent faire des économies au détriment d’opérations très importantes. Malheureusement, ces promoteurs font appel aux moins-disant pour la réalisation de leurs projets au détriment de la qualité. Souvent, le suivi des opérations est occulté, or c’est un des segments les plus important.
Il faut savoir que même si nous avons la meilleure des études, elle ne vaudra rien si elle n’est pas accompagnée de suivi rigoureux. Mais cela, les promoteurs ne le savent pas. Ils ne pensent qu’au gain.» Ce dernier ajoute : «Il y a un processus à respecter dans un chantier, malheureusement, ce n’est pas le cas chez nous. C’est au CTC qu’incombe la responsabilité de déclarer l’irrégularité des travaux de réalisation qui ne sont pas conformes.»
Non-respect du tryptique : Bureau d’étude, maître d’ouvrage et entreprise
«Quand on respecte le tryptique ou l’architecte est le pilote de toutes les opérations, on contrôle le paysage urbain. Cependant, cela n’est pas respecté en Algérie, ce qui explique cette pagaille», confie Jamel Chorfi. «Aujourd’hui, on ne rivalise même pas avec les constructions européennes car même celles d’Afrique sont meilleures que les nôtres. Je pense aux constructions du Tchad ou encore du Mali. Contrairement à nous, eux, quand ils pondent des textes, ils les respectent», conclut-il.
De son côté, Larbi Marhoum soutient : «Souvent, les promoteurs possèdent leurs propres entreprise et bureau d’étude qui sont chargés des travaux, or cela est contraire à la loi. Dans ce cas de figure, on ne peut pas situer les responsabilités.» Visiblement, il est facile de contourner cette loi. En effet, selon Jamel Chorfi, «un promoteur peut très bien posséder un bureau d’étude qui, sur les papiers, est au nom d’une autre personne. Ainsi, il peut être les trois entités en même temps. La loi le permet car juridiquement parlant, ce n’est pas le même propriétaire».
Travailler dans l’urgence
Autre raison de cette anarchie : l’urgence. A cet effet, Jamel Chorfi explique : «On a toujours travaillé dans l’urgence. Tous les programmes depuis 1962 jusqu’ici ont été construits dans l’urgence. Urgence veut dire non-respect des règles d’urbanisme. Et le résultat est toujours chaotique. Depuis l’indépendance, c’est le maître-mot. Tous les programmes obéissent malheureusement toujours à ce paramètre». Selon le spécialiste, «à force de faire les choses dans la précipitation, nous avons créé un chaos urbain.
La guerre, aujourd’hui, n’est plus celle de la quantité mais celle de la qualité. Apparemment, le seul souci des autorités est de mettre fin à la crise du logement. Cependant, tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de caser les gens et non pas les loger. En prime de tout cela, ils ont créé une crise architecturale». De son côté, Abdelhamid Boudaoud lance un SOS : «Arrêtons le massacre, nous sommes en 2016.» Selon lui, «le mépris envers les architectes ne fait qu’accentuer ce chaos urbain. Comme ils ne sont plus consultés, la situation ne fait que dégénérer».
Un avis largement partagé par Jamel Chorfi, qui estime : «On ne fait plus appel à un architecte pour son empreinte architecturale mais pour l’empreinte tout court. Nous n’avons pratiquement besoin de lui que pour la griffe et cela n’est pas normal.» Afin que les choses changent, Jamel Chorfi espère : «Il faut que la police de l’urbanisme fasse son travail. Mais pour cela, il faut lui donner les moyens humains et matériels. On ne peut pas sillonner la ville d’Alger par exemple avec une voiture et trois personnes. Et il faut que tout le monde se sente concerné par ce problème et contribue au changement.»



Sofia Ouahib