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Lako
12/09/2016, 16h31
https://o.twimg.com/2/proxy.jpg?t=HBiVAWh0dHBzOi8vbGgzLmdvb2dsZXVzZXJjb2 50ZW50LmNvbS8tc3UxcnAyY3plNXMvVjliQkJHc1VONEkvQUFB QUFBQUozRjQveVVnbzE5ZG1ES1FQeHBOVFZXSHZONWhUU0xudz VTN1ZBQ0hNL3MzMjAvZTViOWQwODI2NDQwZjljOGJiYjE3YjQ5 NDI1ZmZmM2EuanBnFIAFFM4CHBSEBhSUAwAAFgASAA&s=ARN2GayWyubB1M3IVq6eZD8Zzimc5dJIjaUPYkzaiEgRien ne vaut la joie de partager le sourire d’un pauvre enfant, ou essuyer les larmes d’un chef de famille qui ne peut s’offrir le luxe de s’acheter un kg de viande en pleine fête de l’Aïd El-Adha ! Offrir un mouton pour ces pauvres c’est s’offrir une maison au paradis !Mais que dire d’une jeune fille, de 18 ans disait « Quoi un mouton pour nous ? Mon Dieu, e n’est pas possible ! »Et, elle a éclaté de pleurs puis, avec délicatesse elle à mis son « khimar » sur la tête et s’est agenouillée puis, elle s’est assise à même le sol. Elle a pris le mouton entre ses mains, comme on prend un bébé avec tendresse puis avec des mots presque inaudibles et incompréhensibles elle lui parlait et tantôt l’embrassait comme si elle parlait à un père ou un frère qui revient de loin.
En effet, c’est dans le cadre d’une opération de don de 130 moutons au profit des démunis, dont des handicapés, des veuves, des chômeurs, des cancéreux et autres personnes dans le besoin de la wilaya de Mostaganem, des amis de réflexion a initié tout un programme de solidarité à l’occasion de l’Aid El Adha. C’est une action très différente et un peu spéciale, en ces jours de bienfaisance et de solidarité pour les organisateurs qui ont eu à affronter toutes ces familles issues de catégories très précaires, malades et dont les situations ont fait certes pleurées plus d’un.
En effet, c’est dans un climat très poignant et une ambiance un peu triste, que ces personnes de bien ont eu à rencontrer, ceux qui se retrouvent seuls, sans famille, ou avec des charges de parents malades, dont des handicapés, des cancéreux … sans ressources, ni revenus, attendant une aide et un possible secours de la part de personnes bienfaitrices et sensibles.
Oui, c’est à cette catégorie qui collectionne les accidents de la vie envers qui, ces derniers ont eu à accomplir un devoir alliant l’humanitaire au religieux. Un des bénévoles que nous avons croisé, a déclaré tout tremblant d’émotion et les larmes aux yeux ne pouvant se contenir, être heureux d’avoir contribué à une opération de ce genre, en l’occasion de la fête de l’Aid el Kebir: « Ce que nous avons accompli n’est qu’une goutte dans l’océan, il faut beaucoup plus pour soulager ces malheureux de leur peine quotidienne. » Ou cet autre témoignage d’un volontaire, qui a toujours plaidé la cause des démunis qui a dit : je cite : ‘’Combien ça coute cet instant de bonheur !?’’, ajoutant encore très heureux d’avoir contribué à ce grand geste : ‘’J’ai eu l’honneur de partager la joie avec une famille très pauvre en distribuant un mouton de l’Aid à cette famille composée de 13 personnes : père handicapé moteur, mère décédée laissant, 6 orphelins, un fils jambe amputée chômeur qui est marié avec 3 enfants à charge, un autre frère chômeur marié 3 enfants.’’
Arrêtons-nous là, et essayons d’imaginer un peu la réaction de cet homme, qui a eu à côtoyer cette famille nombreuse vivant dans de telles conditions dont des orphelins, un handicapé, une mère décédée. ‘’Une situation qui ne laisse personne indifférent et qui dans d’autres conditions comme on dit dans notre jargon ‘’ferait éclater le roc’’. Malgré leur chagrin et leur douleur quotidienne, c’est dans la joie et la gaieté que ces familles ont accepté ces dons généreux qui leur ont été envoyés par la grâce du tout puissant , par la main et le cœur de bienfaiteurs qui doivent savoir ce que c’est la détresse humaine et une misère qui se vit dans le silence, accompagnée de dignité.
La scène qui a fait pleurer tout le monde
Que dire encore de cette autre famille qui a perdu le dernier homme, chef de famille ou la vieille femme d’un certain âge se retrouve seule avec des petits et le comble, avec elle, à sa charge, sa grande fille divorcée avec des enfants avec le petit dernier encore accroché à sa poitrine cherchant, sans doute le confort et la sécurité de la mère. Cette famille, hélas vit une détresse immense et pour cause ! En effet, près d’une dizaine de personnes vivotent avec les 12.000, 00 dinars qui représentent la pension de réversion du vieux qui a quitté ce monde dans la douleur et la maladie.
Hélas, cette triste famille est accablée par la menace permanente d’expulsion par sa belle sœur qui est la propriétaire légitime de ce petit ‘’haouch’’ garni de deux vignes grimpantes. Ces pauvres femmes, toutes tremblantes, d’une voix chevrotante et saccadée, traduit leur émoi mais surtout la constante peur du lendemain. Ces cas ne sont pas isolés, il existe tant d’autres et chacun a sa particularité, mais ils ont tous un point commun, c’est de vivre dans la précarité et le besoin.
Mais le comble a été vu ,rencontré dans les sanglots et les pleurs quant nos bénévoles sont allés à la rencontre de cette famille de huit personnes dont la mère Mme.S.Zohra ,née en cet endroit même, il y a de cela 56 ans .Cet endroit n’est autre qu’un petit couloir pour le passage d’une personne à la fois et qui se termine par une seule chambre qui fait entre 6-8 m2 de surface tout au plus. L’ainée, une jeune fille ,de 18 ans disait « Quoi un mouton pour nous ? Mon
Dieu, e n’est pas possible ! »Et, elle a éclaté de pleurs puis, avec délicatesse elle à mis son « khimar » sur la tête et s’est agenouillée puis, elle s’est assise à même le sol. Elle a pris le mouton entre ses mains, comme on prend un bébé avec tendresse puis avec des mots presque inaudibles et incompréhensibles elle lui parlait et tantôt l’embrassait comme si elle parlait à un père ou un frère qui revient de loin. Devant cette scène, l’émotion était à son comble et même le plus âgé de l’équipe, du haut de ses 70 ans, ne pu retenir ses larmes et c’est presque toute l’équipe fondait en pleurs.
Vivre plus d’un demi-siècle dans des conditions inhumaines était trop, vraiement trop. C’était insoutenable comme spectacle mais, il a fallut que le plus fort de l’équipe de distribution s’autoproclame en modérateur pour faire renverser la situation à une joie difficilement arrachée. Les yeux encore mouillés de larmes chaudes, par trop d’émotion la bonne femme s’est laissé aller à des prières de bénédictions en direction des bienfaiteurs et du wali qu’elle remercia, elle et sa fille. Finalement, le sourire est revenu, la joie fut au rendez-vous et l’équipe est sortie de cet endroit sous des « youyous » qui donnaient la chaire de poule. On s’en souviendra pour longtemps de cette mémorable situation où la condition humaine de mauvaise fortune a été soulagée par la générosité et l’humanisme que demeure encore vivace chez nos responsables qui s’apprécient par le travail et le geste.
En cet instant de bonheur, toutes ces familles à la recherche d’un soutien, d’un moment de bonheur, ont compris qu’elles ne sont plus seules, et qu’il y a des gens qui pensent à elles. Mais dans toute cette action de bienfaisance, bienfaiteurs, organisateurs et bénévoles perçoivent mieux ce que « solidarité » veut dire, il ressort de cette participation, une sensibilité et des émotions très fortes. Mais leur grand plaisir à eux, c’est l’apothéose de cette solidarité, lorsque ces familles fêteront l’Aid comme tout le monde.

ironman
13/09/2016, 16h29
FÊTES RELIGIEUSESL'occasion des petits métiers

L'Aïd El Adha en est une pour les débrouillards qui, à chaque occasion s'adonnent à de petits métiers pour se faire de l'argent.
Les fêtes religieuses sont devenues depuis quelques années une coutume, durant laquelle les métiers foisonnent. En effet, touchant à tout ce qui se rapporte à la spécificité de l'événement, les petits métiers de la débrouille, loin d'être un commerce informel, pointent du nez à chaque occasion. Cette fois il s'agit de la fête de l'Aïd El Adha où, les aiguiseurs de couteaux, de haches et vendeurs de foin, ainsi que les égorgeurs de moutons réapparaissent et chacun se frotte les mains. Autrefois, squattant les rues de la ville, aujourd'hui, sous la contrainte de la lutte contre toute forme de vente informelle, ils sont des dizaines de petits commerces cloitrés dans les enceintes des marchés, proposant divers outils en rapport avec la fête de l'Aid El Adha. Les uns vendent des gammes complètes de coutellerie et d'accessoires indispensables au sacrifice, d'autres proposent des sachets de congélation, brochettes, cure-dents... Entre les uns et les autres, il y a les vendeurs de bottes de foins et sachets de charbon, dans les quartiers. Ce sont des petits métiers qui ne durent que le temps de l'événement. Ils sont là, prêts à affûter les lames de couteau et les haches. Au marché couvert, à El Hattab et à Souk Ellil, ils se livrent à une concurrence inédite. Et bien sûr, ils sont très sollicités par une foule de gens qui se préparent pour la fête religieuse. Bien que la nostalgie d'antan n'y est plus, leur présence dégage un parfum particulier de l'Aïd El Adha. L'essentiel est constitué par les services que proposent ces petits artisans de fortune, pour quelques sous contre un lifting des couteaux tant ménagers que ceux du boucher. Les tarifs de cette année ne diffèrent pas beaucoup des années précédentes. 200 DA pour le petit couteau et jusqu'à 500 DA pour le grand couteau utilisé pour égorger le mouton sans le faire souffrir. C'est dans une ambiance de fête que des jeunes et moins jeunes convertis le temps de l'événement, se sont spécialisés dans des créneaux spécial Aid El Adha. C'est là, une occasion pour faire de bonnes affaires et où chacun s'adonne à une activité propre à l'évènement. Aussi parmi ces métiers spécifiques à l'Aïd El Adha, celui «d'égorgeur» de mouton. Il est très sollicité le jour du sacrifice. Cette année les tarifs semblent afficher une hausse, comparativement à l'Aïd de l'année dernière où, l'égorgeur avait empoché entre 1200 et 1500 DA. Cette année faire appel au talent d'un connaisseur pour accomplir l'acte du sacrifice, va coûter entre 1500 et 1700 DA, Un tarif que devront payer ceux, incapables d'accomplir l'acte, pour une quelconque raison. Ainsi, en une matinée seulement les saisonniers de l'abattage, peuvent, réaliser un gain de 10.000 à 15.000 DA. Ils commencent, très tôt dans la matinée, par la famille, avant d'aller à leurs rendez-vous. Autre petit métier de l'occasion, le dépeçage de la carcasse, accompli la plupart du temps par les bouchers. Un nouveau créneau, devenu depuis quelques années une habitude pour, des familles qui, préfèrent recourir à un boucher pour découper leurs moutons, à des prix oscillant entre 2000 et 2200 DA. Un créneau très en vogue dans la société et très rentable pour les bouchers qui, en une seule journée, peuvent dépecer des carcasses à raison de 2000 et 2500 DA. Une belle entrée d'argent qui leur permettra de couvrir plusieurs charges. C'est dire que l'Aïd El Adha tout autant que les autres fêtes religieuses, comme le Mawlid Ennabaoui, demeure une opportunité pour les métiers de la débrouille.

ironman
15/09/2016, 16h57
PEAUX DES MOUTONS DE L'AIDUne fortune qui va à la...poubelle

http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P160915-14.jpg



Plus de 4 millions de peaux de moutons qui peuvent être collectés en une journée, c'est tout une industrie qui peut tourner avec.
Autres temps, autres moeurs! La mondialisation et l'importation ont relégué au second plan les vêtements et autres matelas en laine de mouton. Fini donc le bon vieux temps où nos femmes laissaient sécher les peaux de moutons après le sacrifice de l'Aïd avant de les laver et leur retirer la laine, puisque désormais cette dernière ne leur est d'aucune utilité, les foyers préférant mettre ces fameuses peaux à la poubelle! Ces peaux ont inondé les bacs à ordures et envahi nos trottoirs où elles sont abandonnées après le dépeçage du mouton. En plus de nuire à leur environnement avec les odeurs nauséabondes que dégagent ces peaux abandonnées, les gens ne savent pas qu'ils mettent une fortune à la poubelle! Plus de quatre millions de peaux de moutons qui peuvent être collectées en une journée, c'est tout une industrie qui peut tourner avec.
Les manufactures du cuir en Algérie qui sont en pleine léthargie pourraient sortir de leur coma grâce à ces peaux. Des emplois directs et indirects peuvent même être créés dans leur collecte et leur transformation. Un véritable exploit en ces temps de crise où chaque dinar qui rentre et chaque nouveau poste de travail créé comptent. Mieux encore, la laine et le cuir qui en ressortent, après le tannage peuvent être une source de devises pour le pays. Le cuir algérien est très apprécié à l'étranger. Il a une haute valeur, étant considéré comme l'un des meilleurs cuirs au monde. A la belle époque de l'industrie du cuir du pays, les mastodontes mondiaux de la tannerie venaient s'approvisionner chez nous. Imaginons alors ce que cela pourrait nous rapporter... Le commerce international du cuir représente 43 milliards de dollars. La part de l'Algérie est devenue quasi-inexistante dans le domaine. Pourtant, son potentiel est énorme! Elle a le plus grand cheptel du Maghreb avec près de 35 millions de têtes. Mais paradoxalement, toute l'industrie du cuir dans le pays est paralysée par le manque «criard» de matière première. Les tanneries algériennes manquent de peau. Ce sont donc des millions de dollars qui sont perdus dans les difficultés de la collecte et la commercialisation d'un produit à faible valeur ajoutée, car la collecte reste archaïque et informelle. Seuls quelques malins font le tour des maisons et des poubelles pour les récupérer! Mais ce ne sont pas des professionnels du domaine. Ce ne sont que de jeunes débrouillards qui abandonnent la collecte du plastique et de la ferraille, le temps d'un Aid El Adha. Certains ont des «touches» directement avec les tanneries, ils les leur revendent à des prix qui varient entre 300 à 500 DA. Mais ils doivent d'abord laisser sécher ces peaux et les laver. Certains préfèrent donc passer par des intermédiaire, ils les revendent donc à 100 DA pièce. Ils perdent certes au change, mais ces jeunes issus de milieux défavorisés voient l'argent rentrer directement sans trop se casser la tête à les bichonner. Cette collecte, qui est informelle, reste cependant confinée seulement dans les régions qui ont une tannerie dans les environs ou au niveau des villes frontalières, notamment avec le Maroc et la Tunisie où ces peaux se vendent comme des petits pains. Dans les autres régions du pays, tant que cette peau ne se mangera pas, on préfère la jeter...Des milliards vont ainsi dans les poubelles!


SOURCE (http://www.lexpressiondz.com/actualite/249768-une-fortune-qui-va-a-la-poubelle.html)