zadhand
27/08/2016, 12h02
Des dizaines d’hectares détournés de leur vocation
Scandale à Dounia parc
Le Parc des Grands Vents (Dounia Parc) d’Alger
le 27.08.16 | 10h00
Le parc des Grands Vents (Dounia Parc) d’Alger, destiné à constituer un parc citadin
de villégiature pour les habitants de la capitale et un pôle écologique et touristique
par excellence, est au centre d’un scandale.
http://www.elwatan.com/images/2016/08/26/sans-titre-1_2618169_465x348.jpg (http://www.elwatan.com/images/2016/08/26/sans-titre-1_2618169.jpg)
Le plan d’aménagement de Dounia Parc piétine depuis de nombreuses années
Lors d’une visite de travail dans la wilaya de Tipasa, jeudi dernier,
Abdelouahab Nouri, ministre de l’Aménagement du Territoire, du
Tourisme et de l’Artisanat, a fait des révélations fracassantes. Il a
dénoncé la distribution «illégale» de 65 hectares sur un total de
1059 ha. Il a qualifié cette situation de «très grave d’autant plus que
cette répartition n’a pas tenu compte de la moindre condition
réglementaire et s’est déroulée de manière clandestine, sans aucun
plan d’aménagement ou de lotissement pour l’implantation de projets
suspects, pour la plupart d’entre eux (une quarantaine) des fast-foods
et des restaurants».Pourtant, il s’agit d’une zone protégée ! Le ministre
a affirmé qu’il a annulé le contrat des 96 bénéficiaires qui seront
indemnisés. «Est-ce que c’est ce genre d’investissement touristique dont
a besoin l’Algérie ?» s’insurge le ministre.Le plan d’aménagement du parc
Dounia a été rendu public officiellement en septembre 2008 par le ministère
de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme de
l’époque et le principal porteur du projet, le groupe émirati EIIC (Emirati
International Investment Company) qui a présenté ce projet sur maquette
en 2007.Ce plan prévoit de consacrer plus de 70% de la superficie globale
au côté «parc» (aires de jeux, terrains de sport, jardins botaniques, forêts...)
et 30% à construire, notamment, 13 000 logements de standing, 500 chambres
d’hôtel, un amphithéâtre de 5000 places, un parking de 8000 places, des
commerces, un hôpital «international» et une tour de 47 étages. La réalisation
de ce parc devait coûter plus de 5 milliards de dollars d’investissement avec
un délai de mise en œuvre de cinq ans à partir de 2008. Après de longues
négociations, la convention d’investissement portant sur la réalisation de ce
parc de loisirs a été signée en mars 2011 par l’Agence nationale de
développement de l’investissement (ANDI) et le groupe EIIC.
LE MINISTRE HAUSSE LE TON
Au cours de son déplacement, M. Nouri a haussé le ton. Avec des mots assez
durs, il s’est adressé aux responsables de son secteur, les mettant tous face
à leurs responsabilités. Et son discours inclut l’ensemble des gestionnaires
touristiques du pays. A ses yeux, il faut en finir avec l’impression dominante
jusque-là qui consiste à se contenter de sauver les apparences.Il est important
de passer d’une phase de diagnostic à celle des interventions concrètes. Retard
dans les projets de modernisation et de mise à niveau du parc hôtelier public,
zones d’expansion touristique (ZET) perdues ou détournées de leur vocation, dépassements et laisser-aller de certains directeurs du tourisme constatés lors
de cette saison estivale... le ministre n’a pas mâché ses mots.
DÉTOURNEMENT D’ESPACES
Quant aux zones d’expansion touristique, il rappelle que le décret remonte à
1988 qui a fait l’inventaire de 205 ZET, dont 160 situées le long de la côte,
22 ans les Hauts-Plateaux et 23 dans le Grand- Sud.Mais ces chiffres ne sont
plus valables et ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain au regard des
innombrables agressions et détournements d’espaces, souvent squattés et
érigés en zones d’habitation ou industrielles. «Le foncier touristique est un sujet
sensible qu’il faut traiter avec toute l’attention nécessaire», a-t-il soutenu.
Ainsi, l’assainissement du foncier est apparemment un dossier prioritaire.
Interrogé sur les travaux de réhabilitation au niveau des complexes touristiques
publics de Tipasa (Matares, la Corne d’or), le ministre s’est dit «insatisfait» du
rythme imprimé aux chantiers et de la faiblesse de leur suivi. «On bricole», a-t-il
fini par lâcher comme pour exprimer son mécontentement. Pourtant, le Conseil
des participations de l’Etat (CPE) avait donné son aval depuis 2011 pour «le renouvellement des équipements, des infrastructures et la création d’autres
activités». M. Nouri a annoncé le lancement d’un concours pour le recrutement d’ingénieurs et techniciens pour le suivi de ces opérations, car il a constaté que
«les cadres hôteliers actuels ne sont pas qualifiés pour faire le suivi de la
réhabilitation».Si certains observateurs doutent de la capacité de M. Nouri à
bouleverser l’ordre des choses, d’autres, en revanche, relèvent qu’il pourrait bien
opérer des changements importants. Extrêmement lents, les rares progrès n’ont
pas eu de retombées substantielles sur le secteur.
Kamel Benelkadi
Scandale à Dounia parc
Le Parc des Grands Vents (Dounia Parc) d’Alger
le 27.08.16 | 10h00
Le parc des Grands Vents (Dounia Parc) d’Alger, destiné à constituer un parc citadin
de villégiature pour les habitants de la capitale et un pôle écologique et touristique
par excellence, est au centre d’un scandale.
http://www.elwatan.com/images/2016/08/26/sans-titre-1_2618169_465x348.jpg (http://www.elwatan.com/images/2016/08/26/sans-titre-1_2618169.jpg)
Le plan d’aménagement de Dounia Parc piétine depuis de nombreuses années
Lors d’une visite de travail dans la wilaya de Tipasa, jeudi dernier,
Abdelouahab Nouri, ministre de l’Aménagement du Territoire, du
Tourisme et de l’Artisanat, a fait des révélations fracassantes. Il a
dénoncé la distribution «illégale» de 65 hectares sur un total de
1059 ha. Il a qualifié cette situation de «très grave d’autant plus que
cette répartition n’a pas tenu compte de la moindre condition
réglementaire et s’est déroulée de manière clandestine, sans aucun
plan d’aménagement ou de lotissement pour l’implantation de projets
suspects, pour la plupart d’entre eux (une quarantaine) des fast-foods
et des restaurants».Pourtant, il s’agit d’une zone protégée ! Le ministre
a affirmé qu’il a annulé le contrat des 96 bénéficiaires qui seront
indemnisés. «Est-ce que c’est ce genre d’investissement touristique dont
a besoin l’Algérie ?» s’insurge le ministre.Le plan d’aménagement du parc
Dounia a été rendu public officiellement en septembre 2008 par le ministère
de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme de
l’époque et le principal porteur du projet, le groupe émirati EIIC (Emirati
International Investment Company) qui a présenté ce projet sur maquette
en 2007.Ce plan prévoit de consacrer plus de 70% de la superficie globale
au côté «parc» (aires de jeux, terrains de sport, jardins botaniques, forêts...)
et 30% à construire, notamment, 13 000 logements de standing, 500 chambres
d’hôtel, un amphithéâtre de 5000 places, un parking de 8000 places, des
commerces, un hôpital «international» et une tour de 47 étages. La réalisation
de ce parc devait coûter plus de 5 milliards de dollars d’investissement avec
un délai de mise en œuvre de cinq ans à partir de 2008. Après de longues
négociations, la convention d’investissement portant sur la réalisation de ce
parc de loisirs a été signée en mars 2011 par l’Agence nationale de
développement de l’investissement (ANDI) et le groupe EIIC.
LE MINISTRE HAUSSE LE TON
Au cours de son déplacement, M. Nouri a haussé le ton. Avec des mots assez
durs, il s’est adressé aux responsables de son secteur, les mettant tous face
à leurs responsabilités. Et son discours inclut l’ensemble des gestionnaires
touristiques du pays. A ses yeux, il faut en finir avec l’impression dominante
jusque-là qui consiste à se contenter de sauver les apparences.Il est important
de passer d’une phase de diagnostic à celle des interventions concrètes. Retard
dans les projets de modernisation et de mise à niveau du parc hôtelier public,
zones d’expansion touristique (ZET) perdues ou détournées de leur vocation, dépassements et laisser-aller de certains directeurs du tourisme constatés lors
de cette saison estivale... le ministre n’a pas mâché ses mots.
DÉTOURNEMENT D’ESPACES
Quant aux zones d’expansion touristique, il rappelle que le décret remonte à
1988 qui a fait l’inventaire de 205 ZET, dont 160 situées le long de la côte,
22 ans les Hauts-Plateaux et 23 dans le Grand- Sud.Mais ces chiffres ne sont
plus valables et ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain au regard des
innombrables agressions et détournements d’espaces, souvent squattés et
érigés en zones d’habitation ou industrielles. «Le foncier touristique est un sujet
sensible qu’il faut traiter avec toute l’attention nécessaire», a-t-il soutenu.
Ainsi, l’assainissement du foncier est apparemment un dossier prioritaire.
Interrogé sur les travaux de réhabilitation au niveau des complexes touristiques
publics de Tipasa (Matares, la Corne d’or), le ministre s’est dit «insatisfait» du
rythme imprimé aux chantiers et de la faiblesse de leur suivi. «On bricole», a-t-il
fini par lâcher comme pour exprimer son mécontentement. Pourtant, le Conseil
des participations de l’Etat (CPE) avait donné son aval depuis 2011 pour «le renouvellement des équipements, des infrastructures et la création d’autres
activités». M. Nouri a annoncé le lancement d’un concours pour le recrutement d’ingénieurs et techniciens pour le suivi de ces opérations, car il a constaté que
«les cadres hôteliers actuels ne sont pas qualifiés pour faire le suivi de la
réhabilitation».Si certains observateurs doutent de la capacité de M. Nouri à
bouleverser l’ordre des choses, d’autres, en revanche, relèvent qu’il pourrait bien
opérer des changements importants. Extrêmement lents, les rares progrès n’ont
pas eu de retombées substantielles sur le secteur.
Kamel Benelkadi