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Voir la version complète : Wellomag, le webzine PopCulture de la toile algérienne



Lako
24/07/2016, 17h03
http://i.huffpost.com/gen/4541674/images/n-WELLOMAGEQUIPE-large570.jpg
Lancé au cours de l’année 2014 par une bande d’étudiants algériens amoureux des arts et désireux de conter leurs passions sous des formats inédits et originaux, Wellomag propose une plongée surprenante et rafraîchissante dans la culture pop d’ici et d’ailleurs.
Avec sa page d’accueil en mosaïques et ses sujets sur la "beat generation",Wellomag.com (http://wellomag.com/) ne ressemble à aucun autre média en ligne algérien.
Pas d’article d’actualité, ni agenda, on y parle culture à travers des critiques cinéma, des conseils lectures, des playlists musicales, des présentations de peintures … et même des conversations autour d’un café. D’ailleurs, au premier coup d’œil, rien n’indique son ADN Algérie.
"Nous en avions marre des compte-rendus laconiques et des agrégateurs de sorties. Nous voulions aller au fond des sujets", expliquent Mourad Aouis et Yanis Kheloufi, deux des initiateurs du projet Wello qui rassemble une dizaines d’Algériens, tous terriblement jeunes avec une moyenne d’âge de 22, 23 ans.
"La plupart d’entre nous avions eu des expériences de rédacteurs dans des webzines algériens mais on ressentait tous un manque", témoigne Yanis Kheloufi, étudiant en informatique à l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene à Alger (USTHB).
De cette frustration naquit Wellomag, pied de nez à "walou" (rien). Par le biais de l’Université - notamment le club scientifique "Open Mind" à Bab Ezzouar qui promeut "l’open source" (logiciels libres) - et des réseaux sociaux, une petite équipe se construit rapidement.
Chacun avec sa passion et sa singularité. Un dealer de mots, une Dr Japan, un captureur d’âmes, une rageuse mode, etc. les membres de Wellomag, croqués en un cliché et une phrase de présentation dans la rubrique "A propos", présentent un large spectre de centres d’intérêts et de talents. "On parle de tout mais toujours avec cette idée d’apporter un plus, à travers un angle original et un traitement approfondi", proclament d’une même voix les deux amis.
Adapter la forme au fond
Le contenu défini, il restait à lui fabriquer le contenant adapté. "Il fallait trouver une forme qui s’adresse à tous, sans élitisme, même si le fond se veut pointilleux", souligne Mourad Aouis, étudiant en télécom-électronique à l’USTHB d’Alger. Après une première version lancée en 2014 sous WordPress, une seconde, plus améliorée, est développée et mise en ligne à l’automne 2015. "Nous avons d’abord réalisé un long travail de réflexion sur le graphisme, l’habillage, les noms des rubriques, les modules, etc.", raconte Yanis Kheloufi. "Ensuite le développement, qui a été entièrement effectué par les membres de Wello, a pris plusieurs mois".
A l’intérieur des sept rubriques "ciné", "tv", "mots", "son", "images", "style", "gaming", l’internaute découvre de longs articles, sans colonne, ni publicité, toujours habillés de larges et belles illustrations. "On essaye d’avoir deux vitesses de publication", décrit Yanis Kheloufi, "des dossiers assez longs et fouillés qui demandent pas mal de temps de conception et des articles courts et légers, plus rapides à réaliser".
Avec une moyenne de deux à trois nouveaux articles par semaine. "Mais cela reste du bénévolat, on fait ça par passion, sans aucune rétribution donc le rythme dépend surtout de nos disponibilités", précise Yanis.
Au niveau de la fréquentation, le site enregistre entre 3.000 et 4.500 visites par mois et frôle le millier par jour lors des nouvelles publications. "C’est vrai que ce n’est pas très élevé comme statistiques", commente Arslan Mouloudi, le "directeur-ami" de l’équipe et principal développeur, "mais il ne faut pas oublier que c’est un site dit de niche dont l'équipe est principalement composée d'étudiants qui prennent sur leur temps libre pour le faire".
Au niveau des lecteurs, les Algérois arrivent en tête, suivis des Bônois et des Oranais. Après l’Algérie, c’est en France que se trouve le plus grand nombre de visiteurs. "Nous sommes particulièrement contents du faible taux de rebond, c’est à dire du pourcentage d'internautes ayant quitté notre site sans avoir consulté d’autres pages que celle par laquelle ils sont arrivés", relève Arslan Mouloudi.
"Comme nos articles ne sont pas des billets d'actualité, donc pas périssables, nos lecteurs viennent pour un article et se retrouvent à en lire d'autres, très souvent sur des sujets complètement différents de ceux qui les avaient fait venir en premier lieu", précise-t-il.
Les best-sellers sont généralement les articles mentionnant des personnalités algériennes, poursuit Arslan Mouloudi en citant les articles : "J’ai pris un café avec Ryad Girod", une interview atypique sous forme de conversation avec l’écrivain Ryad Girod, auteur de "La fin qui nous attend" ou encore "Kontre-jour #1 : ce qu’ils lisent", une liste de conseils de lectures par des acteurs de la scène culturelle algérienne.
Explorer de nouvelles formes narratives
Dialogues, critiques, analyses voire même thriller, les plumes de Wellomag jouent avec les formes narratives comme avec leurs sujets. "Nous ne sommes pas des journalistes, donc nous ne sommes pas tenus de faire des articles formels", pointe Yanis Kheloufi. "Au contraire, on mise sur la subjectivité et sur la narration au cœur de l’action, on teste, on innove, on ne se limite pas dans l’écriture".
Toujours tournée vers la création, la fine équipe de Wellomag a d’ailleurs commencé à travailler sur de nouveaux formats narratifs à travers l’audio et la vidéo. Une "wello playlist" spéciale wilayas a déjà été publiée.
D’autres projets multimédias sont en cours d’élaboration annonce les plus anciens de l’équipe sans en dévoiler davantage sur ces nouveaux concepts à venir. Et puis "le projet étant collaboratif et totalement indépendant, nous invitons tout passionné de pop culture ou de culture pop à nous rejoindre !" lance Arslan Mouloudi. Mais pour cela, il vous faudra "avoir tué 15.000 fautes d’orthographe à mains nues", "tweeter votre couscous du vendredi", "être aussi réactif que Neo dans matrix", etc., préviennent les fondateurs. Avis aux amateurs.