Le coup d'Etat ne sera pas télévisé sur la TRT

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[COLOR=#3B3B3B][FONT=Arial]Vingt-quatre heures après l'attentat de Nice, les téléspectateurs du monde entier avaient rendez-vous avec un autre événement télévisuel important: le coup d'Etat en Turquie. Au moment où la majorité des chaînes françaises étaient plongées dans le débat sur les revendications de l'auteur du carnage de Nice, un autre pays avait rendez-vous avec les médias de la planète. Il est environ 22 h à Alger, ce vendredi 15 juillet 2016, quand les télévisions du monde ont commencé à s'intéresser à un déplacement des chars dans la capitale turque et plus principalement à l'aéroport d'Istanbul. A ce moment-là, les médias français n'avaient pas encore décroché de l'attentat de Nice, c'est encore une fois la chaîne El Jazeera, qui a commencé à mettre le paquet et à alerter la planète sur la mise en place d'un coup d'Etat militaire en Turquie. Comme dans chaque coup d'Etat, c'est la télévision gouvernementale qui trinque. Les militaires putschistes avaient pris possession de la télévision publique turque TRT, pensant que cela va affaiblir l'autorité d'Erdogan. Mais au lieu de passer à l'écran, les militaires dont le meneur du coup d'Etat n'a pas souhaité s'afficher à l'écran ont choisi de donner un communiqué à la présentatrice vedette de la chaîne Tijen Karas, pour lire sous la contrainte d'une arme, le communiqué de la faction de l'armée qui tente de faire tomber le pouvoir central aux mains du président Erdogan issu du parti islamiste modéré l'AKP. Tijen Karras donnait l'apparence d'une journaliste horrifiée. Les traces de sueur sur son front et l'in-expression de son visage trahissent réellement sa peur. Mais en professionnelle, Tijen Karas, une présentatrice blonde en tailleur bleu strict, garde le moral. Après l'échec du coup d'Etat et le retour de l'image dans les studios de la puissante TRT, la jeune journaliste est apparue toujours sous le choc et tente de reprendre la parole pour justifier son geste. Mais c'était sans connaître le pouvoir des chaînes privées, comme NTV (Nergis TV) la première chaîne d'information en continu turque, qui a diffusé la première intervention d'Erdogan... via son téléphone portable. NTV a véritablement remplacé la chaîne publique dans sa mission de porte-parole du gouvernement légitime. Il faut dire que cette chaîne est proche du pouvoir, lors des mouvements protestataires de 2013 en Turquie, la chaîne a été beaucoup critiquée pour ne pas avoir diffusé les événements. Cette fois elle a réussi à sauver le pays en donnant l'occasion au président de s'exprimer à son peuple. Le coup d'Etat a échoué encore une fois grâce à la diffusion du discours d'Erdogan à la télévision, via son portable. Comme quoi malgré la concurrence des nouvelles technologies, la télévision a toujours de longs jours devant elle.

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