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zadhand
14/07/2016, 00h20
Naissance de Didouche Mourad
Juil 13, 2016


Un grand boulevard de la capitale porte son nom, ainsi que
El Mouradia, baptisé après l’indépendance. Didouche Mourad
fait partie de ceux qui ont déclenché le 1er novembre 1954.

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Didouche Mourad est né le 13 juillet 1927 à la rue des Mimosas, au quartier
de la Redoute (actuellement El Mouradia), à Alger. Sa famille, modeste, est
originaire d’Ibskriène, un village de la commune des Aghribs en Kabylie.
Son père tient une boulangerie dans le quartier.Il fait ses études primaires
ainsi que le cycle moyen à l’école d’El Mouradia, puis rejoint le lycée technique
du Ruisseau.Surnommé « Si Abdelkader », Didouche Mourad tient parfois la
boulangerie de son père. Généreux, il en profite pour donner du pain
gracieusement aux nécessiteux. L’historien français, Ives Courrière,
le surnomme le « Saint-juste de la révolution » dans « Les fils de la Toussaint »
(Paris, Fayard, 1968).Nourrit très tôt à la mamelle du nationalisme, il n’a pas
encore 16 ans lorsqu’il adhère au Parti du peuple algérien (PPA). Il participe ainsi
à l’organisation des manifestations du 8 mai 1945, qui vont entraîner la répression
sauvage des forces coloniales et ancrer l’idée chez le jeune Didouche que
l’indépendance ne peut s’obtenir que par la lutte armée.Deux ans plus tard, il travaille comme cheminot à la gare centrale d’Alger et milite à la CGT ; il est nommé responsable des quartiers de la Redoute (El Mouradia), du Clos Salembier (El Madania), et de Bir Mourad Raïs.Très tôt membre du mouvement des Scouts Musulmans Algériens
(S.M.A.), véritable école du nationalisme ; il est l’un des fondateurs du RAMA, club omnisports de la Redoute ; il crée aussi en 1946 la troupe de scouts « Al-Amal »
ainsi que l’équipe sportive « al-Sarie Al-Riadhi » d’Alger.En 1947, il organise les
élections municipales dans sa zone et se rend également en Oranie afin d’organiser
la campagne électorale de son Parti PPA-MTLD, pour l’assemblée algérienne. Arrêté
dans une rafle, il réussit à s’enfuir du tribunal.La même année, il participe à la création
de l’Organisation spéciale (OS), branche clandestine du Mouvement pour le triomphe
des libertés démocratiques (MTLD) ; il est un de ses militants les plus actifs.
Lors de la découverte de ses responsabilités au sein de l’organisation en mars 1950,
et après l’échec de l’administration française à le capturer, un jugement par contumace
est prononcé contre lui, le condamnant à 10 ans de prison. Il constitue en 1952, avec
Ben Boulaïd, un noyau clandestin dans Alger dont la mission est la fabrication de
bombes en prévision du déclenchement de la Révolution.Lors de la crise de 1953-1954
au sein du MTLD, opposant le Comité Central du parti à Messali El Hadj, il se rend en France, où il devient l’adjoint de Mohamed Boudiaf de la Fédération de France du
MTLD.Au début de 1954, avec Ahmed Mahsas, ils élaborent un projet de parti véritablement révolutionnaire ; en mars 1954, Mohamed Boudiaf et Mourad Didouche rentrent en Algérie et prennent contact avec quelques anciens membres de l’OS.
Il participe avec huit de ses compagnons à la création du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA). Il participe également à la réunion des « 22 », tenue en juin
1954, au cours de laquelle est décidé le déclenchement de la Révolution. De cette
réunion, émerge le premier « Conseil de la Révolution », composé de 5 membres
dont Didouche Mourad, qui est nommé responsable de la zone II (Wilaya II).
Il est l’un des rédacteurs de la Déclaration du 1er novembre 1954 et réussit avec l’aide
de son adjoint Zighout Youcef, à jeter les bases d’une organisation politico-militaire.
Le 18 janvier 1955, alors qu’il n’a pas encore bouclé sa vingt-huitième année, Didouche Mourad meurt à la bataille du douar Souadek, à Condé-Smendou, près de Constantine.
Il est ainsi le premier chef de zone à tomber au champ d’honneur